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Sanae Lahlou : Valoriser la PME africaine auprès du World Economic Forum


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Dimanche 28 Mars 2021

Les échanges commerciaux entre le Maroc et le reste du continent ont connu une croissance annuelle moyenne de 6% sur la période 2009-2019. Sanae Lahlou, Business Unit Afrique de Mazars-Maroc, nouvellement promue «Young Global Leader» du World Economic Forum 2021, parle de l’Afrique et de ce nouveau challenge. Entretien.



-Quelle analyse faites-vous aujourd’hui des relations économiques entre le Maroc et le reste du continent ?

-Les relations économiques entre le Maroc et les économies d’Afrique subsahariennes ont connu de très fortes améliorations ces dernières années. Elles ont suivi une courbe ascendante aussi bien sur le volet des investissements que celui du commerce, traduisant sur le terrain des affaires la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Sur le segment du commerce, en particulier, les échanges commerciaux entre le Maroc et le reste du continent ont connu une croissance annuelle moyenne de 6 % sur la période 2009-2019. Le Maroc est sur une situation d’excédent commercial depuis 2015 avec nos partenaires subsahariens.

-Que peut-on donc dire encore de la dynamique des entreprises marocaines ?

Cette dynamique s’explique essentiellement par une forte progression des exportations qui ont connu un triplement sur les dix dernières années, passant d’un peu plus de 8 milliards de DH à plus de 21 milliards de DH sur la période 2009-2019. Ces exportations ont progressé sur un rythme annuel de 10% en moyenne sur la même période. De plus, au-delà des performances à l’export, il faut aussi noter la tendance à la diversification des marchés de plus en plus marquée auprès des exportateurs marocains. Ces derniers réussissent de plus en plus à pénétrer de nouveaux marchés en Afrique de l’Est, notamment, malgré les défis structurels que connaît la logistique africaine.

-Vous venez d’être nommée « Young Global Leader » du World Economic Forum 2021. De quoi s’agit-il ?

-Le programme du Young Global Leader (YGL) est une initiative émanant du Forum de Davos, le World Economic Forum (WEF). Ce programme sélectionne chaque année, à travers le monde, une centaine de jeunes leaders engagés et prometteurs. Ces profils ainsi sélectionnés doivent justement s’impliquer dans la construction et la transformation positive de l’économie mondiale, en promouvant des impacts positifs sur leurs communautés respectives à partir de leurs activités de tous les jours, que ce soit dans les secteurs publics ou privés, dans le monde du business de la politique ou de la science. La finalité du YGL est d’accélérer l’impact d’une communauté plurielle de jeunes leaders responsables, de divers horizons et secteurs, en les interconnectant afin de promouvoir l’édification d’un monde plus inclusif et durable.

-Parlez-nous de la caractéristique de cette communauté ?

Il s’agit d’une communauté très cosmopolite. Elle est composée de leaders de tous les horizons et de toutes les régions du monde. Parmi lesquels des Chefs de gouvernement et hauts fonctionnaires, des dirigeants d’entreprises innovants et à succès, notamment du classement Fortune 500, des lauréats du Prix Nobel, des activistes de renom, des jeunes et acteurs sociaux à impact global. Le programme comprend déjà, par exemple, de grands noms comme Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook), Marissa Meyer (CEO de Yahoo), Sergeï Brin et Larry Page (co-fondateur de Google), le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique David Cameron, le philanthrope et fondateur d’Alibaba Jack Ma...pour ne citer que ces personnalités.

-Vous avez été choisie parmi de nombreux candidates et candidats. Qu’est-ce qui a prévalu dans la balance en votre faveur ?

-C’est certainement mon engagement constant au service du développement du continent, ainsi que ma volonté de contribuer à changer le narratif sur notre région, qui m’ont valu cet honneur. Tout au long de ma carrière, j’ai été impliquée dans de nombreux projets structurants et diversifiés à fort potentiel pour les communautés d’affaires africaines, aussi bien dans le secteur public que privé, au Maroc et dans les autres pays africains.

J’ai ainsi aidé à connecter plusieurs centaines de PME marocaines aux chaînes de valeur continentales dans des domaines multiples et variés.

-Que doit-on attendre de vous dans cette nouvelle mission ?

Intégrer cette prestigieuse communauté mondiale de jeunes leaders est pour moi une grande opportunité d’amplifier l’impact de mon engagement et de mes actions en faveur de la PME africaine. Il faut savoir qu’elle constitue plus de 90% du tissu productif dans les économies du continent. Je compte donc faire de la valorisation de la PME africaine un de mes principaux engagements auprès du WEF. Ceci étant, je compte également m’engager et contribuer au changement de narratif sur l’Afrique et à la valorisation du potentiel important des entreprises africaines à se transformer en champions continentaux, capables de se positionner sur les chaînes de valeur mondiales.