Le lien entre le Maroc et les pays du Sahel ne se limite pas à des rapports diplomatiques froids, mais est tissé par des liens de solidarité et d’amitié. Et c’est cela qui fait toute la singularité de l’initiative royale pour l’Atlantique, visant à ouvrir la façade océanique du Royaume aux pays enclavés du Sahel.
Organisée par le groupe de presse Le Matin ce 5 juillet à Dakhla, la septième édition du “Morocco Today Forum” (MTF), qui s’est tenue sous le thème “Vision d’un Roi : l’Afrique Atlantique, pour une région continentale intégrée, inclusive et prospère”, a été l’occasion pour les responsables des pays ayant adhéré à cette initiative (Mali, le Niger,Burkina Faso et Tchad) d’exposer leurs points de vue et leurs aspirations.
Parmi eux, le colonel major Salissou Mahaman Salissou, ministre des Transports et de l’Équipement de la République du Niger. Le responsable a rappelé dans son allocution les moments difficiles qu’a traversé son pays, surtout après la destitution de l’ex-Président Mohamed Bazoum et la prise de pouvoir par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie.
“La suite, vous la connaissez : condamnation, fermeture immédiate des frontières, rupture de la fourniture d’électricité, isolement et asphyxie de l’économie du Niger, y compris des menaces de guerre contre notre pays. Notre peuple a été confronté à ce type de réactions de la communauté internationale, régionale et sous-régionale”, a regretté le ministre nigérien.
“Dans ce contexte, certains pays ont décidé de soutenir le Niger malgré les sanctions iniques, illégales et inhumaines, à l’image du Maroc, avec à sa tête le roi Mohammed VI qui a spontanement décidé d’accompagner le Niger et sa vaillante population”, a poursuivi le colonel major Salissou Mahaman Salissou.
Cette position courageuse du Royaume a marqué le peuple et le gouvernement nigériens. Ils ont immédiatement adhéré à l'initiative royale pour l'Atlantique en participant à la réunion tenue le 23 décembre 2023 à Marrakech pour discuter de cette stratégie. Ils se sont également engagés dans la mise en œuvre des décisions issues de cette réunion, notamment par la création d'une task force nationale chargée de travailler sur les aspects pratiques de sa réalisation.
Ne pas s'embarasser des sanctions
Les sanctions imposées aux pays du Sahel par la CEDEAO et la condamnation de plusieurs pays occidentaux pourraient-elles faire échouer cette initiative ? “C’est l’éléphant au milieu de la pièce”, reconnaît Rama YADE, ex-ministre française et aujourd’hui Senior director de l'Atlantic Council à Washington.
“L’initiative atlantique a raison de ne pas s’en embarrasser, parce que ce qui compte, ce sont les populations. Les peuples sahéliens ne peuvent être pénalisés deux fois : d’abord par le danger sécuritaire, et ensuite par l’impact des sanctions qui leur cause des difficultés économiques supplémentaires et les coupe du monde”, a-t-elle affirmé.