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Safi : « Chaâbana » telle que célébrée à Dar Taliba !


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Mercredi 23 Mars 2022

L’orée du mois de ramadan s'accompagne non seulement par des préparatifs matériels mais aussi par des festivités. Ces derniers portent le nom de Chaâbana (par référence au mois de Chaâbane). Les pensionnaires de Dar Taliba Sidi Bouzid de Safi sont les premières à annoncer les couleurs.



Safi : « Chaâbana » telle que célébrée à Dar Taliba !
Il s’agit d’un événement de joie célébré souvent dans les quinze jours précédant le ramadan, affirme Fatima avec enthousiasme. « On se retrouve entre femmes de plusieurs générations, chez une grand-mère, une tante, une voisine, une amie, pour s’atteler ensemble aux préparatifs de cette veillée.

On met la main à la pâte pour préparer des gâteaux, celles qui n’ont pas le temps de cuisiner ramènent un plat, on se pare de notre plus beau caftan, on confie nos mains à la neggafa et surtout, surtout, on chante et on danse ». C’est une tradition ancestrale, qui se perpétue de mère en fille, et qui représente une spécificité marocaine. Nous tenons d’ailleurs à remercier à cette occasion la direction de Dar Taliba pour son appui à la célébration de cet événement comme il se doit.
 
Plus explicite, Aïcha estime de son côté, que les fêtardes de chaâbana peuvent être classées en deux catégories, chacune à ses propres rites de fêter chaâbana.

« Il y a celles pour lesquelles c'est l'occasion d'organiser une fête où familles et amis se retrouvent pour s'amuser, danser et chanter. C'est en quelque sorte une façon de se préparer à recevoir le mois du carême dans le sérieux, l'abstinence et la piété, tout comme de futures mariées qui, à la veille de leurs mariages, fêtent l'abandon du célibat. Cette tradition séculaire de chaâbana est en train de disparaître. Aujourd'hui « chaâbana » est l’opportunité idoine pour certaines associations caritatives à but non lucratif, de faire la collecte de dons à distribuer aux personnes nécessiteuses afin de soulager leurs souffrances pendant le mois sacré où l'on enregistre de grands élans de solidarité dans notre société ».

« Chaâbana pour les personnes qui se disent « possédées par des djinns » est l’occasion appropriée d’organiser des nuits d'exorcisme appelées « Lila » thérapeutique de Gnaoua ou de jilala afin, disent-elles, de faire leur carême dans la sérénité et la piété. La légende dit que les « djinns » sont emprisonnés pendant le ramadan », conclut Aïcha. 
 
Cette année, indique pour sa part Saïd Laqabi, directeur de Dar Taliba Sidi Bouzid de Safi, avec l’allègement des restrictions sanitaires et le retour à la vie normale, la Chaâbana n’en sera que plus joyeuse.
 


Mohamed LOKHNATI







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