Nous sommes au mois de janvier de l'année 1944. Les indépendantistes marocains présentent au Sultan un Manifeste pour l'Indépendance du Maroc. Ce document, qui sera inscrit à tout jamais dans l'Histoire du pays, s'apparente par sa forme à une Déclaration d'indépendance. Dès que la presse nationale s'en est faite l'écho, il suscita un mouvement d'adhésion dans l'opinion publique marocaine.
En plein Protectorat français, le Sultan Mohammed ben Youssef demanda à maintes reprises l'Indépendance du Maroc. Ce fut notamment le cas dans son Discours de Tanger, le 10 avril 1947, et dans son Mémorandum du 11 octobre 1950.
Le Manifeste du 11 janvier 1944, ou Manifeste de l'Indépendance marocaine, est un acte hautement symbolique dans le Royaume. C'est le premier acte juridique qui vient consolider et officialiser les prises de position des nationalistes contre le Dahir berbère du 28 août 1930.
Mais pour comprendre les événements, qui l'ont directement déclenché, un retour en arrière s'impose.
En plein Protectorat français, le Sultan Mohammed ben Youssef demanda à maintes reprises l'Indépendance du Maroc. Ce fut notamment le cas dans son Discours de Tanger, le 10 avril 1947, et dans son Mémorandum du 11 octobre 1950.
Le Manifeste du 11 janvier 1944, ou Manifeste de l'Indépendance marocaine, est un acte hautement symbolique dans le Royaume. C'est le premier acte juridique qui vient consolider et officialiser les prises de position des nationalistes contre le Dahir berbère du 28 août 1930.
Mais pour comprendre les événements, qui l'ont directement déclenché, un retour en arrière s'impose.
Le Parti sauveur est né...
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 8 novembre 1942, le Maroc est sous protectorat français lorsque les Anglo-Américains atterrissent sur les plages de Casablanca dans le cadre de l'opération Torch. Les Français libres reprirent le flambeau d'une administration coloniale française en grande partie pétainiste et collaborationniste.
Au cours du mois de janvier 1943, le Sultan Mohammed ben Youssef, détenu de facto par l'administration du Protectorat, mais qui n'avait jamais exprimé de sympathie pour l'Allemagne hitlérienne et qui avait protégé les Juifs marocains des lois et règlements antisémites, reçut du président Roosevelt, lors de la conférence d'Anfa, la confirmation que les États-Unis appuieraient l'indépendance du Maroc au terme de la guerre.
Les anciens membres du Parti national, interdit en 1937 et dont les principaux dirigeants tels que Allal El Fassi et Mohamed Hassan Ouazzani étaient encore incarcérés ou exilés, organisèrent clandestinement, le 18 décembre 1943, le Congrès constitutif du Parti de l'Istiqlal, à Rabat.
Dans sa version initiale, le Manifeste de l'Indépendance a été rédigé dans l'ancienne médina de Fès, à Dar Mekouar, sous la plume d'Ahmed El Hamiani Khatat et d'Ahmed Bahnini, juristes du Parti. Amendé par la suite par leurs camarades et frères de cause, le Manifeste est finalement considéré comme le programme du parti qui mènera le Maroc à son indépendance.
Le jour-J
Au moment où l'issue incertaine de la guerre semblait évidente aux plus avisés, 66 Marocains prirent le formidable risque de signer, le 11 janvier 1944, un Manifeste public appelant à la rupture de tous les arrangements post-protectorat et à l'indépendance pleine et entière du Maroc.
Le rassemblement des principaux leaders nationalistes de toutes origines, autour du Manifeste indépendantiste, a permis de mettre en place un réel mouvement politique, crédible et représentatif de la société marocaine et de toutes les couches de la population, urbaine et rurale. Ils ont, dès le départ, décidé conjointement de soumettre leurs revendications au Sultan Mohammed ben Youssef.
Tous font partie du panthéon marocain : immenses résistants avant l'Indépendance, les signataires sont ensuite restés des symboles du Maroc libre et des hommes clés dans la réalisation du Maroc nouveau.
Moulay Abdelhadi Alaoui sera considéré par Paris comme le principal artisan du Manifeste de l'Indépendance. Il était haï par le Résident général de France au Maroc, le maréchal Juin, selon les mémoires publiées en 1991 par le président de l'Association Conscience française, le Dr Guy Delanoë. Il a ensuite publié un article dans le quotidien libéral marocain Maroc-Presse en juin 1955, qui lui a été proposé par son ami Jacques Lemaigre Dubreuil peu avant l'assassinat de ce dernier.
Parmi les signataires de ce Manifeste, figurent les noms de Bouchta Jamaï, Ahmed Mekouar, Ahmed Balafrej, Ahmed Bahnini, Mohammed El Bekkali, Boubker Sbihi et Jilali Bennani, pour ne citer qu'eux...
Diplomatie sécuritaire : Aux origines de l’Opération Torch
L’Opération Torch est le nom de code attribué à la mission alliée dans les territoires marocains, qui a constitué un tournant crucial sur le front occidental de la guerre. Ce déploiement de soldats américains aux confins de l'Europe a, par la suite, fragilisé l'armée nazie, déjà éprouvée par la résistance farouche du front soviétique.
Dans ce contexte privilégié et bienveillant, feu SM le Roi Mohammed V a saisi l'opportunité de la venue des dirigeants alliés pour soumettre la demande d'indépendance du Maroc et la candidature du Royaume à la Charte de l'Atlantique. Ce qui a suscité l'adhésion du Président américain, qui a estimé que la volonté du Royaume de reconquérir sa pleine liberté était tout à fait légitime. Un an après cette conférence, des activistes du Mouvement national, dont une femme, Malika Belmehdi El Fassi, ont signé un Manifeste réclamant l'indépendance du Maroc, sous la houlette du défunt Souverain.
Ils y ont notamment mis en exergue l'intérêt porté par feu SM Mohammed V au mouvement réformateur et à l'instauration du régime politique libéral reposant sur la « Choura », un système de concertation entre les pouvoirs marocains, et garantissant les droits et les devoirs des différentes composantes de la Nation marocaine.
En définitive, la Conférence d'Anfa, dont les intérêts politiques ont été déterminants pour la croissance du Maroc et le développement de ses rapports avec le reste du monde, a permis de tourner la page des années noires et des déchirures de la Seconde Guerre mondiale.
« Nul ne peut passer sous silence la contribution du Maroc à la conduite de la guerre et le soutien, tant humain qu’économique, offert aux Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Une bonne part de cette reconnaissance est réservée à la rencontre symbolique d’Anfa entre le Sultan Sidi Mohammed ben Youssef et le Président américain Roosevelt, en présence du Premier ministre britannique Winston Churchill, sur l’indépendance du Maroc et la consolidation des relations bilatérales maroco-américaines qui a duré pendant des décennies et qui est encore plus visible aujourd’hui », affirme l’historien et professeur universitaire Nourddine Belhaddad.
Dans ce contexte privilégié et bienveillant, feu SM le Roi Mohammed V a saisi l'opportunité de la venue des dirigeants alliés pour soumettre la demande d'indépendance du Maroc et la candidature du Royaume à la Charte de l'Atlantique. Ce qui a suscité l'adhésion du Président américain, qui a estimé que la volonté du Royaume de reconquérir sa pleine liberté était tout à fait légitime. Un an après cette conférence, des activistes du Mouvement national, dont une femme, Malika Belmehdi El Fassi, ont signé un Manifeste réclamant l'indépendance du Maroc, sous la houlette du défunt Souverain.
Ils y ont notamment mis en exergue l'intérêt porté par feu SM Mohammed V au mouvement réformateur et à l'instauration du régime politique libéral reposant sur la « Choura », un système de concertation entre les pouvoirs marocains, et garantissant les droits et les devoirs des différentes composantes de la Nation marocaine.
En définitive, la Conférence d'Anfa, dont les intérêts politiques ont été déterminants pour la croissance du Maroc et le développement de ses rapports avec le reste du monde, a permis de tourner la page des années noires et des déchirures de la Seconde Guerre mondiale.
« Nul ne peut passer sous silence la contribution du Maroc à la conduite de la guerre et le soutien, tant humain qu’économique, offert aux Alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Une bonne part de cette reconnaissance est réservée à la rencontre symbolique d’Anfa entre le Sultan Sidi Mohammed ben Youssef et le Président américain Roosevelt, en présence du Premier ministre britannique Winston Churchill, sur l’indépendance du Maroc et la consolidation des relations bilatérales maroco-américaines qui a duré pendant des décennies et qui est encore plus visible aujourd’hui », affirme l’historien et professeur universitaire Nourddine Belhaddad.
Histoire : La Conférence d’Anfa, le déclic de l’Indépendance
Si le Manifeste du 11 janvier demeure le premier acte juridique national de l’Indépendance, la Conférence d’Ana fut aussi le premier acte diplomatique international vers la libération du Maroc du Protectorat français. En effet, cet événement, qui a jeté les bases du Royaume post-colonial, s'est déroulé du 14 au 24 janvier 1943.
Nommée en l'honneur de l'hôtel où elle s'est tenue, la Conférence, qui a accueilli les réunions des futurs vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, a été décisive tant pour l'issue du plus grand conflit militaire de notre temps, la Seconde Guerre mondiale, que pour le recouvrement de l'Indépendance du Maroc.
En se rendant à Casablanca, les Alliés (États-Unis, Grande-Bretagne et France) entendaient mettre au point des plans plausibles pour une issue triomphante de la guerre et prendre pied dans le nouvel ordre qui allait déterminer l'équilibre des puissances mondiales. Cependant, l'individualisme politique de la France du résident Eirik Labonne en a décidé autrement.
« Quand les États-Unis ont constaté que le principal intérêt stratégique de la France était de faire du Maroc une extension de l'Hexagone européen, sans tenir compte de ses intérêts communs avec ses propres Alliés, Roosevelt a préféré écrire une nouvelle page du Maroc, avec le Maroc, celle de l'indépendance et de l'autodétermination du Royaume », nous explique l'historien Noureddine Belhaddad, Expert en politique étrangère marocaine.
Ainsi, toujours selon les éclairages de notre interlocuteur, feu SM Mohammed V, alors Sultan Sidi Mohammed ben Youssef, s'étant rallié aux Alliés dans la lutte initiale contre le nazisme et le fascisme, a mis à profit le capital de compassion dont jouissait le Royaume pour mobiliser des soutiens de toutes parts, notamment des Etats-Unis, en faveur de son choix de négocier avec les puissances occidentales pour libérer le Maroc des entraves du colonialisme.
De ce fait, la Conférence d’Anfa, à laquelle ont participé le président américain Franklin Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et les généraux français Henri Giraud et Charles de Gaulle, donne naissance à de grandes orientations pour le maintien de la guerre, parmi lesquelles la reddition inconditionnelle des puissances de l’Axe, le maintien de l’aide à l’Union soviétique, la reprise de la Sicile, puis de l’Italie, dès la cessation des hostilités en Tunisie.
Compte tenu de la portée stratégique des résolutions adoptées à Casablanca, le président Roosevelt a lui-même jugé urgent de les adresser au peuple américain dans un discours radiodiffusé.
Cette mesure marque le déclic de la réelle résolution de ce grand conflit mondial, laquelle sera complétée par d’autres rencontres sommitales en d’autres circonstances et sous d'autres cieux. À peine quelques semaines avant la Conférence d’Anfa, les Alliés font subir ce que notre historien appelle « le premier revers stratégique majeur » au nazisme avec le débarquement américain du 8 novembre 1942 au Maroc.
Nommée en l'honneur de l'hôtel où elle s'est tenue, la Conférence, qui a accueilli les réunions des futurs vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, a été décisive tant pour l'issue du plus grand conflit militaire de notre temps, la Seconde Guerre mondiale, que pour le recouvrement de l'Indépendance du Maroc.
En se rendant à Casablanca, les Alliés (États-Unis, Grande-Bretagne et France) entendaient mettre au point des plans plausibles pour une issue triomphante de la guerre et prendre pied dans le nouvel ordre qui allait déterminer l'équilibre des puissances mondiales. Cependant, l'individualisme politique de la France du résident Eirik Labonne en a décidé autrement.
« Quand les États-Unis ont constaté que le principal intérêt stratégique de la France était de faire du Maroc une extension de l'Hexagone européen, sans tenir compte de ses intérêts communs avec ses propres Alliés, Roosevelt a préféré écrire une nouvelle page du Maroc, avec le Maroc, celle de l'indépendance et de l'autodétermination du Royaume », nous explique l'historien Noureddine Belhaddad, Expert en politique étrangère marocaine.
Ainsi, toujours selon les éclairages de notre interlocuteur, feu SM Mohammed V, alors Sultan Sidi Mohammed ben Youssef, s'étant rallié aux Alliés dans la lutte initiale contre le nazisme et le fascisme, a mis à profit le capital de compassion dont jouissait le Royaume pour mobiliser des soutiens de toutes parts, notamment des Etats-Unis, en faveur de son choix de négocier avec les puissances occidentales pour libérer le Maroc des entraves du colonialisme.
De ce fait, la Conférence d’Anfa, à laquelle ont participé le président américain Franklin Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill et les généraux français Henri Giraud et Charles de Gaulle, donne naissance à de grandes orientations pour le maintien de la guerre, parmi lesquelles la reddition inconditionnelle des puissances de l’Axe, le maintien de l’aide à l’Union soviétique, la reprise de la Sicile, puis de l’Italie, dès la cessation des hostilités en Tunisie.
Compte tenu de la portée stratégique des résolutions adoptées à Casablanca, le président Roosevelt a lui-même jugé urgent de les adresser au peuple américain dans un discours radiodiffusé.
Cette mesure marque le déclic de la réelle résolution de ce grand conflit mondial, laquelle sera complétée par d’autres rencontres sommitales en d’autres circonstances et sous d'autres cieux. À peine quelques semaines avant la Conférence d’Anfa, les Alliés font subir ce que notre historien appelle « le premier revers stratégique majeur » au nazisme avec le débarquement américain du 8 novembre 1942 au Maroc.
Idéologie : Faire rayonner le Maroc à l’étranger
Abou Bakr Kadiri, Ahmed Balafrej et Allal El Fassi, parmi tant d'autres, ont poussé à son paroxysme la cause qui leur était si chère, celle de la liberté de la Nation et du peuple. Nés au début du siècle dernier, ils ont défriché le terrain de la mode des études supérieures en France. Au-delà des frontières du Maroc, ils ont amené leurs idées jusque dans les enceintes des universités françaises.
Homme politique et écrivain, Kadiri est en 1934 l'un des initiateurs du Mouvement national marocain, signataire du Plan de réforme marocain de 1934 et du Manifeste de l'Indépendance du 11 janvier 1944. Il fut aussi l'un des précurseurs de l'enseignement moderne dans le pays, ayant créé la célèbre école privée « Annahda » à Salé, brandissant ainsi l'étendard de la langue arabe et de la culture musulmane dans les années 30 et 40, malgré l'opposition des autorités du Protectorat.
Ahmed Balafrej, Lauréat de l'école des notables de Bab Laâlou à Rabat, a poursuivi ses études secondaires au Collège musulman de la Capitale (aujourd'hui Moulay Youssef). Passionné par la France, il a obtenu son baccalauréat à Paris au Lycée Henri-IV, avant de continuer ses études d'arabe à l'Université Fouad I du Caire en 1927, et de retourner à Paris, à la Sorbonne, pour l'obtention d'un diplôme de sciences politiques de 1928 à 1932.
S'ils ont défendu contre vents et marées la nation marocaine et son droit à l'indépendance, cela ne les a pas pour autant empêchés de s'ouvrir à la culture française et d'apprendre la langue de Molière dans les règles de l'art. Ces intellectuels istiqlaliens, grâce à leur patriotisme à toute épreuve, ont pu jouer un rôle de relais diplomatique entre la France et le Maroc au lendemain de l'indépendance.
Homme politique et écrivain, Kadiri est en 1934 l'un des initiateurs du Mouvement national marocain, signataire du Plan de réforme marocain de 1934 et du Manifeste de l'Indépendance du 11 janvier 1944. Il fut aussi l'un des précurseurs de l'enseignement moderne dans le pays, ayant créé la célèbre école privée « Annahda » à Salé, brandissant ainsi l'étendard de la langue arabe et de la culture musulmane dans les années 30 et 40, malgré l'opposition des autorités du Protectorat.
Ahmed Balafrej, Lauréat de l'école des notables de Bab Laâlou à Rabat, a poursuivi ses études secondaires au Collège musulman de la Capitale (aujourd'hui Moulay Youssef). Passionné par la France, il a obtenu son baccalauréat à Paris au Lycée Henri-IV, avant de continuer ses études d'arabe à l'Université Fouad I du Caire en 1927, et de retourner à Paris, à la Sorbonne, pour l'obtention d'un diplôme de sciences politiques de 1928 à 1932.
S'ils ont défendu contre vents et marées la nation marocaine et son droit à l'indépendance, cela ne les a pas pour autant empêchés de s'ouvrir à la culture française et d'apprendre la langue de Molière dans les règles de l'art. Ces intellectuels istiqlaliens, grâce à leur patriotisme à toute épreuve, ont pu jouer un rôle de relais diplomatique entre la France et le Maroc au lendemain de l'indépendance.
Zoom-arrière : Après le Manifeste de 1944, les événements de 1947
Il y a quelques mois, le peuple marocain a commémoré le 76ème anniversaire des événements du 7 avril 1947, qui ont donné un élan décisif à la lutte pour l'indépendance et la liberté.
Ce jour donc, le pouvoir colonial a, en effet, commis un massacre contre les habitants de Casablanca dans une manœuvre désespérée pour empêcher Sa Majesté Mohammed V d'achever sa visite stratégique dans la ville de Tanger.
« En 7 avril mémorable, les Casablancais ont résisté aux forces coloniales qui n'ont pas manqué de mener des attaques sanglantes contre les populations. Certains quartiers de la ville ont été la cible d'opérations meurtrières qui ont fait des centaines de morts et de blessés », raconte l'historien Noureddine Belhaddad.
Ce drame vient rappeler les sacrifices considérables faits par les Casablancais, qui se sont joints à la Résistance et à l'Armée de libération pour protéger les principes et les valeurs inaliénables de leur patrie.
Cette féroce opération de répression, ainsi que l'arrestation d'activistes et de nationalistes marocains, n'ont pas infléchi l'agenda de feu SM Mohammed V, qui a poursuivi sa visite à Tanger. Le séjour du défunt Roi dans la ville du Détroit a mis en échec les plans tacites du colonisateur et lui a offert l'occasion de prononcer le fameux Discours historique de Tanger, dans lequel feu SM Mohammed V a souligné la détermination du peuple marocain à réclamer son indépendance.
Ce jour donc, le pouvoir colonial a, en effet, commis un massacre contre les habitants de Casablanca dans une manœuvre désespérée pour empêcher Sa Majesté Mohammed V d'achever sa visite stratégique dans la ville de Tanger.
« En 7 avril mémorable, les Casablancais ont résisté aux forces coloniales qui n'ont pas manqué de mener des attaques sanglantes contre les populations. Certains quartiers de la ville ont été la cible d'opérations meurtrières qui ont fait des centaines de morts et de blessés », raconte l'historien Noureddine Belhaddad.
Ce drame vient rappeler les sacrifices considérables faits par les Casablancais, qui se sont joints à la Résistance et à l'Armée de libération pour protéger les principes et les valeurs inaliénables de leur patrie.
Cette féroce opération de répression, ainsi que l'arrestation d'activistes et de nationalistes marocains, n'ont pas infléchi l'agenda de feu SM Mohammed V, qui a poursuivi sa visite à Tanger. Le séjour du défunt Roi dans la ville du Détroit a mis en échec les plans tacites du colonisateur et lui a offert l'occasion de prononcer le fameux Discours historique de Tanger, dans lequel feu SM Mohammed V a souligné la détermination du peuple marocain à réclamer son indépendance.