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Réseau ferroviaire de Casablanca : Mise sur les rails d’un projet Royal de 20 MMDHS


Rédigé par L'Opinion Vendredi 26 Septembre 2025

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé mercredi à Hay Hassani, à Casablanca, des projets ferroviaires structurants d’un montant de 20 milliards de dirhams. Ces investissements s’inscrivent dans un programme global de 96 milliards visant à moderniser le réseau national, développer des gares de nouvelle génération et améliorer la mobilité dans la zone métropolitaine de Casablanca.



Sa Majesté le Roi Mohammed VI a procédé mercredi à la préfecture d’arrondissement Hay Hassani à Casablanca au lancement de projets ferroviaires structurants d’une valeur de 20 milliards de dirhams, destinés à transformer durablement la mobilité dans la métropole. Ces projets s’inscrivent dans un programme global doté d’une enveloppe de 96 milliards de dirhams, traduisant la Vision Royale en matière de mobilité durable et d’intégration territoriale.

Ce programme vise à accompagner la croissance soutenue du secteur ferroviaire, notamment après le lancement en avril dernier de la réalisation de la LGV Kénitra-Marrakech longue de 430 km. Il ambitionne de développer les liaisons régionales entre Kénitra et Casablanca, de renforcer les conditions de mobilité dans les grandes agglomérations de Casablanca, Rabat et Marrakech, mais aussi de bâtir un écosystème industriel ferroviaire national. L’ensemble du dispositif s’inscrit dans les orientations stratégiques du Royaume en faveur du développement durable et de la réduction de l’empreinte carbone.
 
Trois grandes gares de nouvelle génération

Le projet prévoit la construction de trois gares de nouvelle génération, véritables pôles multimodaux au service d’une meilleure connectivité territoriale. La première est la gare « CasablancaSud », dont Sa Majesté le Roi a lancé les travaux à Hay Hassani. D’un coût de 700 millions de dirhams, elle sera dotée de six quais, de dix voies ferrées et d’équipements technologiques de pointe répondant aux normes internationales de sécurité et de qualité. Sa capacité annuelle atteindra 12 millions de passagers, et elle sera reliée à un aéro-express vers l’aéroport Mohammed V toutes les quinze minutes.

Deux autres gares compléteront ce dispositif. La gare du Grand Stade Hassan II à Benslimane, mobilisant 450 millions de dirhams, pourra accueillir 12 millions de passagers par an, notamment lors des grands événements sportifs. La gare de l’aéroport Mohammed V, nécessitant 300 millions de dirhams, offrira une capacité de 5 millions de passagers par an. Ces trois gares, conçues pour absorber les flux croissants de voyageurs, seront réalisées dans un délai de 24 mois et participeront à l’émergence de nouveaux quartiers dynamiques et mieux connectés.
 
Trains métropolitains de proximité

Le cœur du programme est la mise en place d’un service de trains métropolitains de proximité (TMP), dont l’exploitation est prévue à l’horizon 2030. Ce réseau comprendra trois lignes principales, s’étendant sur 92 km et offrant une cadence pouvant atteindre un train toutes les 7,5 minutes. Elles relieront efficacement les pôles urbains et périurbains de Casablanca et sa région, en desservant des sites stratégiques comme le Grand Stade Hassan II et l’aéroport international Mohammed V.

Dix nouvelles gares seront construites dans un délai de 20 mois pour un coût de 625 millions de dirhams, selon une charte architecturale harmonieuse et fluide. Elles seront implantées dans des zones clés : Mohammedia-Facultés, Zenata, Sidi Bernoussi, Ain Sebaâ, Hay Mohammadi, Ville Nouvelle, Mers Sultan, l’Oasis, Sidi Maârouf et Nouaceur. Les gares existantes seront modernisées pour s’adapter pleinement au service des TMP. Dès la mise en service, 150.000 voyageurs pourront être transportés chaque jour sur ces lignes, soit l’équivalent de la capacité de 1.300 voitures par train, ce qui réduira significativement la congestion routière et les émissions de CO₂.

En parallèle, un aéro-express reliera directement la gare CasaPort à l’aéroport Mohammed V avec une cadence de 15 minutes, tandis que les lignes régionales sur El Jadida et Settat seront renforcées avec des navettes toutes les demi-heures. Pour répondre à cette demande, quarante-huit rames automotrices modernes, d’une capacité de 1.000 places chacune et circulant à 160 km/h, seront acquises pour un coût global de 7 milliards de dirhams. Le constructeur sud-coréen Hyundai Rotem, retenu pour leur fabrication, implantera une usine au Maroc qui s’inscrira dans l’écosystème ferroviaire national et ouvrira des perspectives à l’export.
 
Une transformation urbaine et environnementale

Au-delà de la mobilité, ce vaste programme générera des effets d’entraînement sur l’économie et l’urbanisme. Les futures gares seront conçues comme de véritables catalyseurs de développement, intégrant confort, accessibilité et efficacité pour les voyageurs, tout en valorisant les quartiers environnants. Les architectes associés aux projets ont insisté sur cette dimension. 

Tarik Oulaalou a expliqué que la gare « Casablanca-Sud » est pensée comme une « très grande voûte », clin d’œil à la fois à l’architecture traditionnelle et au patrimoine moderniste de Casablanca. Omar Tijani a souligné que la gare du stade Hassan II a été conçue pour fluidifier les flux quotidiens et absorber les mouvements massifs liés aux grands événements. Quant à Youssef Driouech, il a mis en avant l’attention particulière portée à la décoration intérieure, qui rappellera la richesse et l’identité de chaque quartier casablancais.

Les retombées environnementales seront également considérables. Dès la phase d’exploitation, le service ferroviaire permettra de transporter 35 millions de passagers par an et d’éviter l’émission de 100.000 tonnes de gaz à effet de serre. En réduisant la dépendance à la voiture individuelle et en favorisant une mobilité collective, ce programme s’inscrit dans la stratégie du Royaume en faveur du développement durable et de la transition énergétique.

Nouvelle illustration de la Vision Royale, ces projets traduisent une volonté ferme d’améliorer la qualité de vie des citoyens, de renforcer la compétitivité de la capitale économique et de doter Casablanca d’infrastructures ferroviaires à la hauteur de son rang de métropole régionale et internationale.
 

La révolution RER

Ces nouveaux projets ferroviaires font partie d’un plan global pour révolutionner la mobilité urbaine à l’horizon 2030. En parallèle avec l’extension des lignes à grande vitesse à Marrakech, le paquet est mis également dans les lignes intervilles et métropolitaines. D’où la modernisation du parc ferroviaire qui a été étoffé par la future intégration des RER au niveau de Casablanca-Settat, Rabat-Kénitra et Marrakech-Safi. En gros, le Maroc a acquis 18 TGV auprès d’Alstom, 40 trains intervilles chez l’espagnol CAF et 110 trains RER auprès du géant sud-coréen Hyundai Rotem. 

Le Maroc attache beaucoup d’importance aux RER qui sont destinés à renforcer la connectivité ferroviaire à l’échelle régionale et faciliter davantage les trajets quotidiens entre les régions dans un contexte de forte demande sur le transport en commun. Ils devraient entrer en service avant 2030. On parle d’un réseau de 250 kilomètres avec 35 gares de proximité, selon les estimations. Ce réseau reste concentré sur les régions où se trouvent les stades accueillant les matches de la Coupe du Monde. 

Entre-temps, la priorité est accordée à l’infrastructure avec le renforcement du réseau des gares de nouvelle génération, notamment celles de proximité. 

Des 110 Trains RER commandés, 48 seront affectés à la région de Casablanca, dont une trentaine pour les déplacements urbains et périurbains, et 18 rames pour desservir Settat et El Jadida, selon le directeur du Pôle Matériel à l’ONCF, Luciano Fernandes Borges. Ces trains auront la particularité de circuler à une vitesse de 160 km/h sur la ligne classique.

Pour rappel, le contrat conclu avec Hyundai Rotem prévoit une production locale avec une clause de transfert de technologie. 40 des 110 trains achetés seront assemblés dans une usine implantée au Maroc.