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Reprise post Covid-19 : Embellie du BTP et rebond du secteur manufacturier


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Jeudi 25 Novembre 2021

A la lumière de l’étude de la direction des études et des prévisions financières, il ressort que l’activité économique affiche un rétablissement progressif et significatif, à la faveur des avancées enregistrées en matière de vaccination, des mesures de relance engagées et des résultats très positifs de la campagne agricole. Le BTP et le secteur manufacturier ne sont pas en marge de cette dynamique post Covid-19. Explications.



Le dernier rapport de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF), relevant du ministère de l’Economie et des Finances, annonce des signes avant-coureurs d’une reprise effective de l’activité économique post Covid-19 au grand soulagement des opérateurs. Bien que des secteurs connaissent une embellie et que d’autres reprennent timidement tandis qu’une troisième catégorie est encore à la peine.

Toujours est-il, la dynamique est en marche. Pour ce qui est du BTP et l’activité manufacturière, secteurs objet de ce papier, certes, ils n’enregistrent pas le même rythme mais ils donnent des signaux forts quant à la reprise pour les prochains mois. Pour le premier, le rapport indique les ventes de ciment, principal baromètre du secteur du BTP, poursuivent leur amélioration au terme des dix premiers mois de 2021, enregistrant une hausse de 16,1%, après un repli de 13,2 % un an auparavant.

Ce que confirme, d’ailleurs, l’analyse des professionnels Hassan Jaï, Membre de l’Alliance des Economistes Istiqlaliens, CEO WElearn et Cofondateur WeCim et Binob. Cet expert en immobilier disait que la crise sanitaire permet d’entrevoir des opportunités dans le cadre bâti avec une amélioration progressive, vaccination réussie et globale aidant.

Ses dires se trouvent conforter par le document de la DEPF qui estime l’évolution que la vente du ciment a concerné l’ensemble des segments, notamment, le bêton prêt à l’emploi avec de plus de 24,6%. Celle de la distribution qui a connu un bond de plus 4,7%. Quant aux bêtons PREFA et le bâtiment, ils ont connu une hausse respective de +21,2%) et +11,4 %. Et l’infrastructure s’est inscrite dans la même tendance pour +1,6%. Comparées à leur niveau à fin octobre 2019, ces ventes se sont accrues de 0,8%.

Fort développement

Cette embellie était attendue, comme l’écrit Hassan Jaï, dans une tribune, puisque l’Etat a permis à l’immobilier de se développer de manière forte depuis longtemps. Ainsi « nous sommes passés d’une production de 80.000 logements par an à 240.000. Ce développement a surtout été du fait de la production de logements sociaux. Les résultats sont là : beaucoup de nouveaux primo acquéreurs, même si la qualité n’y est pas totalement, nous sommes passés d’un déficit de 1.2 million de construction à près de 400.000 à l’heure actuelle », fait-il remarquer.

Pour ce qui est de l’activité manufacturière au troisième trimestre, on constate un comportement globalement favorable. Ainsi sa valeur ajoutée s’est accrue de 22,8% au deuxième trimestre 2021, après une baisse de 20,8% l’année précédente, sous l’effet des restrictions imposées à l’activité économique lors du confinement général. Mais selon M.B, à la tête d’un groupement, et qui a requis l’anonymat, la crise sanitaire a touché de plein fouet le secteur manufacturier.

« Je ne conteste pas ce rapport, mais je reste dubitatif concernant le bond que connait notre activité. Je pense qu’il faut rester prudent sans tomber dans le pessimisme total », dit-il. A ce sujet, le rapport est explicite. En effet, il révèle que compte tenu d’une hausse de 1,6% au T1-2021, la valeur ajoutée du secteur s’est améliorée en moyenne de 12,2% par rapport à fin juin 2020 et de 0,2% par rapport à son niveau pré-crise (fin juin 2019). Ce que soutiennent les derniers résultats de l’enquête de conjoncture de Bank Al-Maghrib auprès du secteur manufacturier pour le troisième trimestre 2021.

Ces résultats font ressortir une amélioration de la production et des ventes, entre les mois d’août et septembre 2021, dans l’ensemble des branches d’activités, excepté pour la « mécanique et métallurgie » où elles auraient baissé. S’agissant des ventes, elles auraient progressé aussi bien sur le marché local qu’étranger.

Raffermissement notable

Sur un autre plan, et grâce à une évolution favorable dans l’ensemble des branches, le rapport note que le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) s’est accru, au titre du troisième trimestre 2021, de 5 points en une année pour atteindre 71,7%, après une baisse de 5,7 points un an plus tôt.

Comparé à la même période de 2019, la baisse de ce taux continue de s’atténuer pour se situer à -0,7 point, après -1,7 point au T2-2021 et -3 points au T1-2021. Au terme des neuf premiers mois de 2021, le TUC s’est raffermi de 9,3 points à 72,2%.

Enfin, le rapport souligne qu’il en est de même pour les exportations, lesquelles ont maintenu leur raffermissement notable à fin septembre 2021, notamment, les dérivés de phosphate (+49,1%), l’automobile (+16,4%), l’industrie alimentaire (+12,8%), le textile et cuir (+19,9%), l’électronique et électricité (+33,3%) et l’aéronautique (+10,4%). A l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), on double d’efforts, à travers plusieurs actions, pour que l’activité retrouve son lustre d’antan. C’est-à-dire l’avant crise sanitaire.

Wolondouka SIDIBE


A propos de la DEPF

L’élaboration de ce rapport par la DEPF intervient dans un contexte international particulier où l’économie mondiale est marquée par la poursuite du redressement de l’activité économique, en ligne avec la réouverture des économies, la progression des vaccins et le maintien de conditions financières globalement favorables.

Dans ce contexte, les perspectives de reprise restent entourées de risques baissiers, liés notamment à l’évolution de la pandémie de la Covid-19, aux contraintes sur l’offre et aux pressions inflationnistes. Pour l’évaluation des conséquences de ces donnes mondiales, la DEPF joue un rôle principal.

A ce titre, la Direction des Etudes et des Prévisions Financières a pour missions, entre autres, de faire toute proposition et de procéder à toute étude de nature à éclairer le ministre de l’Economie et des Finances en matière de politique économique nationale. Elle analyse les informations économiques, financières et sociales et de suivre l’actualité économique nationale ainsi que l’évolution de l’environnement international, d’évaluer son impact sur l’économie nationale.