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International

Rapport conjoint CEA-NKC African Economics : Faire du post Covid un ascenseur et créateur d’emplois


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Lundi 5 Juillet 2021

L’Afrique entame sa reprise économique post Covid-19. Le rapport conjoint CEA-NKC African Economics vise à soutenir les efforts d’accélération de la création d’emplois des décideurs africains en les informant des domaines d’intervention clés et leçons apprises de 34 initiatives menées dans 15 pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Angola, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Ghana, Ile Maurice, Kenya, Maroc, Nigeria, Rwanda, Tanzanie, Tunisie).



Le rapport conjoint que vient de publier la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et NKC African Economics illustre à nouveau la vulnérabilité des jeunes face au marché du travail. Il témoigne aussi de la nécessité de prendre à bras le corps la complexité de l’adéquation de l’offre à la demande, une problématique qui interpelle aujourd’hui tous les gouvernants et décideurs sur le continent, en raison des potentialités et richesses que recèle l’Afrique.

A ce sujet, Akinwumi A. Adesina, Président de la Banque africaine de développement (BAD), souligne que « l’Afrique est une terre de grandes richesses et au vaste potentiel inexploité. Nous sommes un jeune continent, où vivent aujourd’hui 420 millions de jeunes de 15 à 35 ans, un chiffre qui devrait passer à 830 millions à l’horizon 2050. Chaque année, 10 à 20 millions de jeunes africains arrivent sur le marché du travail. Un leadership visionnaire recommande de changer de façon de procéder si nous voulons escompter des résultats différents dans un avenir proche ».

C’est en cela que le nouveau document vaut tout son pesant d’or car il met en évidence ce qu’il convient de faire désormais pour que le chômage des jeunes soit traité à la racine en identifiant les secteurs, les profils et les opportunités. Il met un accent particulier sur les partenariats publics-privés (PPP), consistant en la mobilisation de l’expertise du secteur privé. Pour les deux institutions, cela constitue, entre autres, un facteur clé des initiatives réussies de création d’emploi en Afrique. Car le savoir-faire du secteur privé et la compréhension des compétences requises favorisent les chances de succès d’une initiative de création d’emploi.

Affaiblissement de l’économie

Force est constater aujourd’hui que la crise économique, liée à la pandémie de la Covid-19, menace d’affaiblir durablement l’économie africaine et de réduire les opportunités d’emploi à travers le continent, particulièrement pour sa population jeune, en pleine croissance. Ce rapport, intitulé « Les meilleures pratiques en matière de création d’emplois : enseignements de l’Afrique », révèle que le chômage et le sous-emploi restent omniprésents sur le continent et les tendances démographiques donnent à penser que la situation continuera de se détériorer si l’on ne remédie pas à la situation de manière efficace.

Ce qui fait dire aux rédacteurs de ce document que le problème du chômage est tel que la mise en oeuvre de bonnes politiques et d’initiatives efficaces contribuera dans une large mesure à placer un pays sur une trajectoire favorable. Pour étayer leurs arguments, l’étude passe en revue 34 initiatives en matière d’emploi dans 15 pays africains (Afrique du Sud, Algérie, Angola, Cameroun, Côte d’Ivoire, Egypte, Ethiopie, Ghana, Ile Maurice, Kenya, Maroc, Nigeria, Rwanda, Tanzanie, Tunisie) en mettant en évidence les caractéristiques communes des plus réussies. Et c’est le partenariat public-privé qui est très indicateur en matière de création d’emploi.

À titre d’exemple, le programme numérique Ajira, une initiative gouvernementale kenyane qui facilite le développement des compétences dans le secteur privé, a formé et offert plus de 50.000 opportunités d’emploi dans le secteur des TIC (Ajira, 2020). Ce programme illustre les avantages à tirer parti des capacités du secteur privé, à identifier les opportunités et à s’adapter au changement, pour créer un marché du travail plus robuste.

Encourager le partenariat public-privé

Il y a aussi le programme d’ancrage des emprunteurs (Anchor Borrowers’ Programme - ABP) du Nigeria. Il soutient les petits exploitants agricoles tout en renforçant également le lien avec les grandes entreprises agroalimentaires. La conception de l’initiative ABP présente de nombreux avantages en ce sens qu’elle fournit aux petits exploitants agricoles un financement initial pour se procurer des intrants nécessaires et payer la main d’oeuvre supplémentaire afin d’augmenter la production.

La conclusion est que la mobilisation des exigences réglementaires, l’expertise du secteur privé et la promotion des investissements ont été les principaux moteurs des initiatives réussies à travers la promotion de l’investissement et du partenariat public-privé.

Autrement, nous sommes dans une nouvelle dynamique où une place de choix doit être accordée au PPP pour la création d’emplois en Afrique. Cela passe par la transparence des appels d’offres étatiques. Le cas nigérian est très intéressant car les initiatives de création d’emplois qui ciblent des secteurs spécifiques portent souvent sur l’agriculture et l’éducation.

Le secteur agricole recèle encore un immense potentiel si les activités informelles et artisanales peuvent être améliorées et commercialisées. Les interventions axées sur l’éducation, quant à elles, soutiennent le développement des compétences.
 
Wolondouka SIDIBE

Les jeunes au coeur du dispositif
Pour la réussite de l’employabilité des jeunes, trois leviers principaux sont aujourd’hui indispensables à savoir le renforcement des compétences des jeunes, un fonds pour l’emploi des jeunes en Afrique et la levée des contraintes de capital qui freinent l’investissement.

Il ressort du rapport que le recours à des incitations fiscales pour permettre aux jeunes demandeurs d’emploi d’acquérir une expérience professionnelle a donné des résultats positifs dans des pays comme l’Afrique du Sud et le Cameroun et la facilitation des services d’orientation et de conseil a également permis de créer des emplois permanents dans des pays comme l’Égypte.

Les évolutions technologiques entraînent une évolution rapide des compétences demandées et les tendances démographiques se traduisent par une augmentation rapide du nombre de demandeurs d’emploi. Les gouvernements du continent devront impérativement oeuvrer en faveur d’un équilibre favorable entre l’offre et la demande de main-d’oeuvre.

Portrait

Rapport conjoint CEA-NKC African Economics : Faire du post Covid un ascenseur et créateur d’emplois

Arsène K. Fado au service des jeunes porteurs de projets

L’ancien Manager des Projets Industriels en Afrique au sein du groupe Marocain Menara Holding, basé à Marrakech au Maroc, a beaucoup de cordes dans son arc. Arsène K. Fado, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un pur produit de la coopération entre son pays natal, le Bénin, et le Royaume du Maroc.

Diplômé de l’ENSA d’Agadir au Maroc en 2006, en Ingénierie des Procédés Industriels, il vient de regagner le bercail après des années de bons et loyaux services au sein du Groupe marocain, spécialisé dans l’exploitation des carrières de granulats, le béton prêt à l’emploi, les matériaux de construction préfabriqués en béton, le transport des granulats.

Ambition affichée : accompagner les jeunes porteurs de projet en partageant son expérience d’une quinzaine d’années. Il ne pouvait en être autrement quand on sait que Fado dispose de plusieurs compétences notamment en Ingénierie des procédés chimique de production industrielle ; Management des industries de Mines & carrières ; Management des Projets Industriels et processus d’industrialisation ; Expert Spécialiste de la fabrication des Matériaux de construction (ciment & béton) ; Management de la Qualité Sécurité et Environnement ; Maîtrise du secteur industriel de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Marché, développement, investissement, etc..)

Pour ce faire, le plus Marocain des Béninois vient de cofonder un Cabinet Conseil dénommé « Excellence Consulting Bénin ». L’idée est partie d’un constat : « la faiblesse technique des projets industriels d’une part et l’insuffisance d’outils modernes de gestion de production dans les PME/PMI en Afrique d’autre part », dit-il.

La vision de la nouvelle structure est de contribuer au développement industriel de l’Afrique à travers la promotion de la culture industrielle en entreprenariat et l’excellence opérationnelle dans les unités de production comme axes stratégiques en tant que 1er Cabinet spécialisé en ingénierie industrielle et management opérationnel au Bénin.

A ce titre, Excellence Consulting Bénin offre une expertise transverse dont Conseil-Formation, Etudes-Audit et Exécution-Contrôle. Une belle initiative qui devrait faire tache d’huile dans la sous-région.
 
W. S.