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Rabat-Casablanca : Quand les « taxi drivers » font la loi !


Rédigé par Achraf EL OUAD le Lundi 7 Février 2022

Chaotique, nul autre adjectif ne pourrait qualifier le secteur des grands taxis. Des tarifs arbitraires qui se révoltent contre ce que dicte la loi et une capacité qui contrevient aux mesures relatives au transport public. Détails.



Il semble que les professionnels des grands taxis oeuvrent inlassablement à tirer profit de la crise sanitaire et des mesures prises par les autorités afin de la surmonter. Entre Rabat et Salé, comme à Casablanca, ces chauffeurs de grands taxis se voient promulguer leur propre réglementation avec des tarifs qui leur conviennent et une capacité maximale. Cette situation chaotique et illégale ne cesse d’engendrer des frictions entre lesdits chauffeurs et les usagers de ces moyens de transport public.

A ce propos, Abdessadek Boujaara, secrétaire général du Syndicat national des taxis marocains, nous a affirmé que « la loi dispose que les tarifs en vigueur – soit 5 Dh pour une distance inférieure à 5 Km et ainsi de suite - se maintiennent, mais ce qui a tout chamboulé, c’était les mesures préventives contre le covid, que ce soit au niveau des tarifs ou du nombre autorisé de voyageurs », ajoutant que « pendant la crise, les autorités ont limité la capacité à 50% puis à 75%. Cette restriction a engendré une augmentation en tarification qui a incombé au citoyen ».

Boujaara a justifié cette surtarification par l’incapacité pour les professionnels de maintenir le même tarif alors que le nombre de voyageurs a été réduit de 50 et de 25%. S’agissant de la légitimité de cette hausse qu’ont connue les tarifs, le syndicaliste a affirmé que « les autorités n’ont pas officiellement annoncé le changement de tarifs. Cependant, nul chauffeur ne pouvait parcourir un trajet de 5 Km pour 15 ou même 20Dh », tout en rassurant qu’ « aucun conflit n’a été constaté entre les professionnels et les citoyens, qui ont compris la situation délicate des chauffeurs et accepté l’augmentation ».

Ceci dit, Boujaara n’a pas manqué de souligner les frictions ayant eu lieu entre les deux parties après l’allégement des mesures préventives, et ce car «quelques chauffeurs continuent à appliquer les tarifs exceptionnels de la période de la crise même en pleine capacité, ce qui est illégal ». Actuellement, dit-il, les chauffeurs sont autorisés à revenir à la capacité pré-pandémie vu que toutes les restrictions ont été levées pour tous les moyens de transport publics.

La FNAC s’y oppose

Contacté par nos soins, le président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), Ouadie Madih, nous a déclaré que ces tarifs sont régis par des lois mais qu’il existe un manque en matière de veille sur leur application. Ces tarifs, selon lui, sont imposés par les Wilayas et Préfectures. Concernant la période de la crise pandémique, « plusieurs mesures ont été prises, notamment la réduction de la capacité de ces taxis, et ce pour assurer plus de distanciation physique. Mais, l’application de cette loi est tributaire d’un contrôle de la part des autorités ».

Madih a également dénoncé les augmentations de tarifs imposées illégalement par les chauffeurs de grands taxis, et ce en l’absence de quelconque décision officielle de la part des Wilayas. Actuellement, poursuit-il, « chaque Wilaya prend ses propres mesures en fonction de la situation sanitaire locale. Toutefois, aucune n’a jusqu’à présent permis le retour à la capacité normale, à savoir 6 passagers ».

S’agissant du rôle joué par la FNAC afin de mettre fin à cet état chaotique, Madih a regretté l’absence de quelconque pouvoir de la Fédération pour prendre des mesures judiciaires. « Nous nous contentons de contacter les Wilayas à travers des correspondances et communiqués. Nous ne jouissons même pas du droit d’ester en justice », ajoutant que « tout ce que nous pouvons faire c’est de continuer à militer et à crier justice ».



Achraf EL OUAD


Wilaya, seul juge à statuer

Contactée par nos soins, une source bien informée au sein de la Wilaya de Casablanca-Settat a déclaré que les tarifs, d’une manière officielle et légale, n’ont connu aucune augmentation et que les citoyens ont manifestement dénoncé ces surtarifications. « Actuellement, et puisque la capacité est revenue à la normale, les tarifs doivent rebaisser ».

D’un autre coté, la même source nous a affirmé que les chauffeurs de grands taxis n’ont pas, jusqu’aujourd’hui, le droit de transporter 6 passagers et qu’aucune décision n’a été annoncée à ce propos. Concernant une éventuelle intervention de la Wilaya, notre interlocuteur estime que « la majorité écrasante des professionnels de taxis ne respectent pas la loi, mais les autorités ne peuvent intervenir en l’absence de plaintes déposées par les usagers de ces moyens de transport public ».
 







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