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Culture

Portrait : L'homme qui murmure à l'oreille des chevaux du cinéma


Rédigé par S.K. avec AFP le Mercredi 26 Mai 2021

Faire le mort, partir au galop ou simplement marcher au pas... Les barbes arabes, frisons hollandais et purs-sang espagnols suivent à la voix les directives de l'instructeur, Joel Proust, ancien cascadeur, qui prépare ses étalons pour un tournage au Royaume.



Joel Proust, ancien cascadeur et chorégraphe équestre de blockbusters comme "Alexandre" d'Oliver Stone ou "Kundun" de Martin Scorsese, prépare ses étalons en vue de la reprise des tournages au Maroc après une longue traversée du désert en raison de l'épidémie de coronavirus.

Installé au Maroc depuis les années 80, le Français de 65 ans, chorégraphie les scènes d'action équestre des plus grands films qui y sont tournés, tels "Kingdom of Heaven" (Ridley Scott, 2005) ou la "Momie" (Stephen Sommers, 1999) "avec plus de 200 chevaux galopant à toute vitesse". Il a appris à monter "à des acteurs comme Johnny Depp ou Robert Pattinson" - pour "Waiting for The Barbarians" de Ciro Guerra.

Après les passages dans les années 50 de Pier Paolo Pasolini, Alfred Hitchcock ou encore Orson Welles, le pays a séduit des super-productions comme le "Kundun" de Scorsese sur la vie du Dalaï-Lama. 
Pour ce film, "j'étais chargé d'apprendre à 40 Tibétains à monter à cheval. On a fait quatre mois de pas pour les processions", se remémore Joël Proust. Une expérience "intéressante" pour ce spécialiste des scènes d'action qui ne joue plus les cascadeurs depuis quelques années.

Actuellement, Joël Proust prépare trois grandes productions internationales parmi lesquelles "L'Alchimiste". Le tournage de cette production américaine adaptée du best-seller éponyme de l'écrivain brésilien Paulo Coelho doit commencer à la mi-juillet au Royaume, sous la direction de Kevin Scott Frakes. Aujourd'hui, le chorégraphe équestre attend avec impatience les indications de mise en scène pour l'Alchimiste. "Nous espérons que le pays va ouvrir ses frontières, sinon ça va être compliqué", s'inquiète-t-il.

Avec une enveloppe d'environ 18 millions d'euros, c'est le plus gros contrat signé au Maroc depuis la série américaine "Homeland", selon la presse locale. 

Par ailleurs, la crise sanitaire a affecté l'industrie mondiale du cinéma et le Maroc n'a pas été épargné: avec seulement huit films internationaux en 2020 (pour un budget total de près de 60 millions de dirhams, environ 5,5 millions d'euros) le secteur a enregistré une baisse de près de 78%, selon le rapport annuel du Centre Cinématographique Marocain (CCM).