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Culture

Photographie : Essamba, de voiles et de dévoilements


Rédigé par L'Opinion le Dimanche 3 Novembre 2024

L’exposition « Voiles et dévoilements » de l’artiste Angèle Etoundi Essamba au musée des Confluences Dar El Bacha à Marrakech, se veut une invitation à rompre avec tous les stéréotypes entourant le voile.



Organisée en partenariat avec la Fondation nationale des musées dans le cadre de la 4ème édition des Rencontres de la Photographie de Marrakech, elle est aussi une remise en question de l'image simpliste attribuée au voile, le réduisant à un symbole de soumission, d'enfermement, de répression et de violence. « Au-delà de l'aspect esthétique et mystique, cette exposition invite également à changer notre regard sur le voile et à rompre avec les idées reçues et les préjugés ainsi qu'à stimuler la réflexion sur toutes les formes d'exclusion dans notre système social », souligne dans une déclaration à la MAP, Angèle Etoundi Essamba, artiste d’origine camerounaise, dont les œuvres artistiques célèbrent la femme, son sujet de prédilection depuis 40 ans. Dans cette exposition, qui s’inspire d’un voyage de l’artiste à Zanzibar (Tanzanie), Angèle Etoundi Essamba utilise la photographie comme support pour montrer une image de la femme voilée au-delà des stéréotypes. « ‘’Voiles et dévoilements’’ est une invitation à changer notre regard sur toutes les formes d’exclusion et l’acceptation de l’Autre dans sa différence », dit-elle à ce propos. « Les femmes que j’ai rencontrées durant mes voyages m’ont fasciné par leur façon de porter le voile avec beaucoup de liberté et d’élégance. » Selma Naguib, commissaire de l’exposition, relève que pour cette artiste, le voile est symbole d’audace et de liberté pour ces femmes africaines, indiquant que cette exposition représente un véritable message de tolérance dans un monde où le port du voile est stigmatisé et entouré de stéréotypes. « Derrière ces voiles, les passionnés de l’art photographique pourront découvrir des femmes africaines autonomes et libres, dont le voile ne leur a pas été imposé », explique-t-elle. « Les photos de cette série ont été prises dans des paysages magnifiques de l’Afrique, qui traduisent la diversité et la beauté naturelle du continent ».
 
Ni soumises ni exotiques
 
Née à Douala en 1962, Angèle Etoundi Essamba, qui vit et travaille à Amsterdam, souhaite montrer dans ses œuvres photographiques, la femme « au-delà des stéréotypes ». Son héritage africain tient une place prépondérante dans son art. Pris dans différents pays et différents lieux de vie, ses portraits photographiques des femmes africaines témoignent de leur « fierté, de leur force et de leur conscience de soi ». Son travail est une remise en question et une rupture avec les représentations stéréotypées des femmes africaines, souvent dépeintes comme soumises, passives, dépendantes, exotiques et confinées à certains rôles. Ses œuvres ont été exposées dans des musées, des institutions, des Biennales, des foires et des galeries en Europe, en Afrique, aux États-Unis, en Amérique latine et en Asie. Cette année dans le cadre des Rencontres de Marrakech, une place spéciale est accordée aux femmes photographes, avec deux moments forts : des cartes blanches dédiées aux afghanes et à la diaspora africaine, mettant en avant leur résilience et leurs espoirs, ainsi que l’exposition « Regard de Femmes » qui présentera le travail de trois photographes de renommée internationale : outre Angèle Etoundi Essamba, Cynthia Benjamin Copper et Mina Kawachy.
                                                                                              Avec MAP
 

 



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