Le dernier rapport du Global Philanthropy Environment Index (GPEI), publié par la Lilly Family School of Philanthropy de l’Université de l’Indiana, dresse un état des lieux détaillé de l’environnement philanthropique dans 95 économies à travers le monde. Pour la période 2021-2023, le Maroc s’inscrit dans une dynamique régionale contrastée : bien que bénéficiant d’un cadre relativement favorable, le Royaume demeure confronté à des blocages d’ordre institutionnel et fiscal qui freinent le plein essor de ses organisations philanthropiques.
Sur une échelle de 1 à 5, l’environnement global de la philanthropie dans le monde obtient une note moyenne de 3,60. Le Maroc, intégré dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), contribue à une moyenne régionale de 3,40, en progrès par rapport à la période précédente mais toujours en deçà du seuil des 3,50, considéré comme la marque d’un environnement véritablement favorable.
Parmi les six critères d’évaluation, c’est la facilité d’opérer pour les organisations philanthropiques (POs) qui obtient les meilleurs scores à l’échelle mondiale, avec une moyenne de 4,01. Toutefois, la région MENA n’atteint que 3,23 sur ce volet, du fait d’une forte implication des autorités dans les processus de création, d’enregistrement et de dissolution des organisations, souvent freinés par des exigences financières et administratives pesantes.
Au Maroc, si certaines initiatives récentes témoignent d’un souci de modernisation et de simplification des procédures - notamment via la numérisation des formalités pour les associations -, les textes législatifs restent parfois vagues, et les démarches, perçues comme complexes, découragent la structuration durable des petites entités à but non lucratif.
Sur une échelle de 1 à 5, l’environnement global de la philanthropie dans le monde obtient une note moyenne de 3,60. Le Maroc, intégré dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), contribue à une moyenne régionale de 3,40, en progrès par rapport à la période précédente mais toujours en deçà du seuil des 3,50, considéré comme la marque d’un environnement véritablement favorable.
Parmi les six critères d’évaluation, c’est la facilité d’opérer pour les organisations philanthropiques (POs) qui obtient les meilleurs scores à l’échelle mondiale, avec une moyenne de 4,01. Toutefois, la région MENA n’atteint que 3,23 sur ce volet, du fait d’une forte implication des autorités dans les processus de création, d’enregistrement et de dissolution des organisations, souvent freinés par des exigences financières et administratives pesantes.
Au Maroc, si certaines initiatives récentes témoignent d’un souci de modernisation et de simplification des procédures - notamment via la numérisation des formalités pour les associations -, les textes législatifs restent parfois vagues, et les démarches, perçues comme complexes, découragent la structuration durable des petites entités à but non lucratif.
Fiscalité : Des incitations limitées malgré les potentialités
Le volet des incitations fiscales constitue l’un des points faibles du dispositif marocain. Dans la région MENA, la moyenne s’élève à seulement 2,92 sur 5, bien en dessous de la moyenne mondiale (3,48). Les exonérations fiscales pour les donateurs, tant individuels qu’institutionnels, sont peu développées, et les processus de déductibilité manquent de clarté. Les fondations bénéficient de certains avantages, mais les barrières réglementaires limitent l’accès de nombreuses organisations à ces dispositifs.
Les experts recommandent une réforme de fond du système d’incitation fiscale à la philanthropie, avec une meilleure lisibilité des règles et une harmonisation entre les différents types d’acteurs du secteur, en vue de stimuler les dons privés et les partenariats publics-privés.
Autre difficulté majeure identifiée par le rapport : les flux philanthropiques transfrontaliers. À l’échelle mondiale, ce facteur est celui qui enregistre le score le plus bas (3,40), et la région MENA figure parmi les moins performantes, avec un score de 2,57. Le Maroc n’échappe pas à cette tendance. Les transferts de fonds philanthropiques vers ou depuis l’étranger demeurent soumis à une forte surveillance, en raison notamment de la législation relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
Dans ce cadre, les ONG marocaines qui tentent de nouer des partenariats internationaux se heurtent à une bureaucratie lourde et à un manque de mécanismes de transparence adaptés, entravant leur capacité à financer des projets sur le terrain à partir de financements extérieurs.
Les experts recommandent une réforme de fond du système d’incitation fiscale à la philanthropie, avec une meilleure lisibilité des règles et une harmonisation entre les différents types d’acteurs du secteur, en vue de stimuler les dons privés et les partenariats publics-privés.
Autre difficulté majeure identifiée par le rapport : les flux philanthropiques transfrontaliers. À l’échelle mondiale, ce facteur est celui qui enregistre le score le plus bas (3,40), et la région MENA figure parmi les moins performantes, avec un score de 2,57. Le Maroc n’échappe pas à cette tendance. Les transferts de fonds philanthropiques vers ou depuis l’étranger demeurent soumis à une forte surveillance, en raison notamment de la législation relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.
Dans ce cadre, les ONG marocaines qui tentent de nouer des partenariats internationaux se heurtent à une bureaucratie lourde et à un manque de mécanismes de transparence adaptés, entravant leur capacité à financer des projets sur le terrain à partir de financements extérieurs.
Environnement politique et économique : Entre volontarisme et vulnérabilité
Sur le plan politique, le Maroc obtient une note de 3,40 dans un environnement régional en légère amélioration. Le dialogue entre les pouvoirs publics et les organisations philanthropiques s’est renforcé ces dernières années, notamment à travers l’implication des acteurs associatifs dans les grands chantiers sociaux et environnementaux. Toutefois, des inquiétudes subsistent sur la liberté d’expression et la possibilité pour certaines organisations de plaider librement pour des causes sensibles.
Le facteur économique, quant à lui, reste préoccupant. Avec un score régional de 2,60 (contre une moyenne mondiale de 3,41), le Maroc subit les contrecoups d’un contexte macroéconomique marqué par l’inflation post-pandémique, la volatilité des prix des matières premières et une forte pression sur les finances publiques. Cette fragilité économique affecte directement la capacité des individus et des entreprises à s’engager durablement dans des démarches philanthropiques.
En revanche, l’environnement socio-culturel reste l’un des piliers de la philanthropie au Maroc. Le score régional sur ce facteur atteint 4,08, l’un des plus élevés à l’échelle mondiale, grâce à des traditions profondément ancrées de solidarité, d’entraide communautaire et de dons religieux (zakat, waqf). Ces pratiques, bien qu’informelles, forment une base culturelle propice à la générosité et à l’engagement social.
Cependant, le potentiel de ces traditions reste sous-exploité par les structures professionnelles de la philanthropie, faute d’un cadre adapté permettant de canaliser et de valoriser ces élans vers des projets à fort impact.
Le facteur économique, quant à lui, reste préoccupant. Avec un score régional de 2,60 (contre une moyenne mondiale de 3,41), le Maroc subit les contrecoups d’un contexte macroéconomique marqué par l’inflation post-pandémique, la volatilité des prix des matières premières et une forte pression sur les finances publiques. Cette fragilité économique affecte directement la capacité des individus et des entreprises à s’engager durablement dans des démarches philanthropiques.
En revanche, l’environnement socio-culturel reste l’un des piliers de la philanthropie au Maroc. Le score régional sur ce facteur atteint 4,08, l’un des plus élevés à l’échelle mondiale, grâce à des traditions profondément ancrées de solidarité, d’entraide communautaire et de dons religieux (zakat, waqf). Ces pratiques, bien qu’informelles, forment une base culturelle propice à la générosité et à l’engagement social.
Cependant, le potentiel de ces traditions reste sous-exploité par les structures professionnelles de la philanthropie, faute d’un cadre adapté permettant de canaliser et de valoriser ces élans vers des projets à fort impact.
Vers une stratégie nationale pour la philanthropie ?
À la lumière de ces constats, les experts du GPEI plaident pour une réforme ambitieuse de l’environnement philanthropique marocain. Cela passe par une clarification des lois, une réduction des obstacles administratifs, un système fiscal plus incitatif et une meilleure articulation entre les traditions locales de solidarité et les standards internationaux de gouvernance et de transparence.
Le Royaume dispose d’atouts notables : une jeunesse engagée, un tissu associatif dynamique, des engagements environnementaux croissants et un ancrage historique de la charité dans la société. Pour libérer tout le potentiel de la philanthropie, une stratégie nationale structurée, inclusive et alignée sur les objectifs de développement durable s’impose plus que jamais.
Le Royaume dispose d’atouts notables : une jeunesse engagée, un tissu associatif dynamique, des engagements environnementaux croissants et un ancrage historique de la charité dans la société. Pour libérer tout le potentiel de la philanthropie, une stratégie nationale structurée, inclusive et alignée sur les objectifs de développement durable s’impose plus que jamais.