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Pédocriminalité : Après le drame de Adnane à Tanger, le supplice de Naïma à Zagoura


Rédigé par Hajar LEBABI Mardi 29 Septembre 2020

Alors que l’affaire du jeune Adnane est en cours d’instruction, un nouvel assassinat d’enfant indigne la population de Zagoura.



Pédocriminalité : Après le drame de Adnane à Tanger,  le supplice de Naïma à Zagoura
Le cadavre d’une fillette en état de décomposition avancée a été découvert, samedi soir, à quelques kilomètres de l’endroit où la victime a été vue pour la dernière fois.

Naima, âgée de 5 ans, disparue depuis le 16 août à Zagoura, a été retrouvée morte des semaines après, le 26 septembre. 

Jusqu’ici, le ravisseur est toujours recherché et n’a pas encore été identifié. Le parquet de Ouarzazate a déclaré, le 27 septembre, avoir ouvert une enquête relative à la mort de Naïma.

De nombreuses hypothèses ont surgi depuis la disparition de la jeune fille, jusqu’à l’annonce de sa mort par les autorités. La piste de la mort provoquée est évoquée, et les circonstances de ce drame laissent croire que l’affaire aura une suite judiciaire.

Selon les proches de la famille de la fillette, Naïma était tout le temps chez elle, et ne sortait jamais sans être accompagnée par un membre de sa famille. Cela n’empêche, la jeune fille a disparu dans des circonstances qui ne sont pas encore déterminées. La possibilité qu’il s’agisse d’un enlèvement et d’un viol demeure très plausible. Surtout que l’endroit où a été retrouvé le cadavre a été fouillé à plusieurs reprises. 

Un drame qui ressuscite plusieurs questions 

Les recherches menées pour retrouver Naïma ont duré plusieurs semaines. Les habitants de la région ont demandé la mobilisation de chiens pisteurs sur les lieux de la disparition, afin de retrouver la fillette. Ce n’est qu’après l’insistance de sa famille, et la mobilisation des internautes, que les témoignages recueillis ont permis l’arrivée des renforts et la délimitation de la zone de recherche. C’est alors que des restes d’ossements humains de petite taille et des vêtements ont été découverts dans une montagne de la région de Tafergalt, près d’Agdz. La famille de la victime déplore le fait que l’affaire de Naïma n’ait pas été fortement médiatisée.

Ce drame vient s’ajouter à celui de Adnane, l’enfant de 11 ans qui fut victime de viol et de meurtre à Tanger. Une vague d’indignation a été suscitée suite à ces événements. Comme l’affaire de Adnane, celle de Naïma a également remis sur le devant de la scène plusieurs thématiques qui posent problème. Notamment les questions de la protection de l’enfance, de l’application de la peine de mort et de la « médiatisation sélective » de ce genre d’affaires. Dans ce sens, plusieurs associations dénoncent les condamnations prononcées à l’égard des prédateurs sexuels et qui sont souvent jugées laxistes. Des peines qui ne renforcent pas la lutte contre les prédateurs sexuels.

Hajar LEBABI

Repères

L’affaire de Adnane toujours d’actualité
Adnane Bouchouf a été porté disparu le 7 septembre, après que ses parents l’aient envoyé acheter un médicament dans une pharmacie voisine, mais le garçon n’est jamais revenu. Après avoir arrêté un suspect de 24 ans dans cette affaire, la police de Tanger a retrouvé le corps du garçon, au soir du vendredi d’après, enterré dans un jardin près de la maison de sa famille. Un jour après la disparition de l’enfant, une caméra de rue a montré un jeune homme en train de parler à Adnane avant de s’éloigner avec lui. Les services de sécurité n’ont réussi à identifier le suspect apparaissant sur les images que vendredi, après qu’Adnane ait déjà été tué.
La Jeunesse Scolaire de l’Istiqlal appelle à la protection de l’enfance
La section de Zagora de la Jeunesse Scolaire de l’Istiqlal n’a pas manqué de réagir au meurtre de la fillette Naïma. Dans ce sens, elle a lancé un appel en faveur de la protection des enfants. « Alors que nous présentons nos sincères condoléances et la plus chaleureuse sympathie à la famille de la petite Naïma et à tous les Marocains, nous demandons aux autorités publiques compétentes de sévir avec force contre toute personne qui s’est livrée à des abus sur l’enfance, qu’il s’agisse d’agression psychologique ou physique, afin de garantir à celle-ci le droit à une vie décente et en sécurité», déclare la Jeunesse Scolaire.