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Pathologique fièvre électorale aux Etats-Unis : Quel cap pour le Maroc face à une Amérique déchirée ?


Rédigé par Ahmed NAJI Jeudi 24 Septembre 2020

Jamais les Etats-Unis d’Amérique n’auraient connu des élections présidentielles aussi clivantes que celles prévues le 3 novembre. Les prémisses du chaos postélectoral ont été visibles tout au long de cet été. Quel cap devrait alors prendre le Maroc ?



Le candidat démocrate aux 59èmes élections présidentielles, Joe Biden, est en avance sur le président républicain sortant, Donald Trump, ne cessent de répéter les médias grand public occidentaux, dans l’espoir à peine caché qu’il s’agisse là d’une prophétie autoréalisatrice. 

Les chiffres de la semaine écoulés donnent effectivement Biden en tête, avec quelque 50% des intentions de vote. Mais Trump n’est pas loin, à 42%, et le premier des trois débats devant opposer les deux hommes est pour le 29 septembre. Le vieux Joe et la terrible Harris.

Dans le camp démocrate, on tremble déjà à l’idée d’un face-face entre un Joe Biden physiquement diminué par l’âge, 78 ans, que l’on dit également un peu atteint de sénilité, et la bête de scène qu’est Trump, malgré ses 74 ans. 

Dans le camp républicain, on a fait des gorges chaudes d’un lapsus (révélateur ?) de la colistière de Joe Biden, l’afro-indo-américaine Kamala Harris, quand, lors d’un meeting, elle a parlé d’une « Administration Harris », avant de se rattraper par la suite en évoquant une « Administration Biden-Harris ». 

Bien que la manœuvre aux couleurs de « Black Lives Matter » des Démocrates dans le choix de Harris comme candidate à la viceprésidence peut sembler des plus adaptées au vu de la crise « raciale » qui déchire actuellement les EtatsUnis, l’ex-procureur générale de Californie, réputée pour sa sévérité « républicaine », y a envoyé tellement d’afro-américains en prison que ce n’est sûrement pas dans cet Etat qu’elle va attirer massivement les votes de la communauté noire.

L’enveloppe piégée du vote par correspondance

Tout cela ne serait que politiquespectacle, dans la pure tradition américaine, si ce n’était le virus Sras-Cov2 qui s’est invité à la fête pour semer encore plus la pagaille dans un pays déjà en proie à des émeutes raciales, depuis la mort du délinquant afro-américain Georges Floyd sous la pression sur sa nuque du genou d’un agent de police de Minneapolis (une technique apprise auprès des Israéliens). 

Outre l’explosion du chômage et de la pauvreté, qui profite politiquement désormais plus aux conservateurs souverainistes qu’aux libéraux globalistes, la pandémie du Covid-19 va amener quelque 40% des électeurs, selon les estimations, à voter par voie postale, ouvrant grande la porte des enfers.

Cette formule, défendue par les Démocrates et rejetée par les Républicains, pose tout autant la question de la crédibilité du vote que du temps nécessaire au comptage des voix ainsi exprimées. Il faudrait des semaines, voire des mois, pour procéder à l’ouverture de l’ensemble des plis. 

Alors que les trumpistes, qui ne semblent pas craindre le Covid-19 comme on peut le voir lors des meetings électoraux, ne vont pas manquer de se rendre en masse aux urnes le jour du scrutin pour voter pour « la loi et l’ordre ». Vu leur culture politique, il sera difficile de leur expliquer que leur candidat préféré ne pourrait proclamer sa victoire le soir du scrutin, parce qu’il y a encore tous les bulletins de vote par correspondance à prendre en considération.

Préparation à la contestation des résultats

Les armes sont également affutées dans le camp démocrate, où l’on s’apprête à nier au président sortant le droit de se proclamer vainqueur avant le décompte final des votes postaux. Pour ce faire, une centaine d’anciens hauts fonctionnaires fédéraux, universitaires et journalistes ont créé la « Transition Integrity Project ». Ils s’inquiètent d’un éventuel refus de Trump de transférer le pouvoir, partant de l’hypothèse (qui reste à vérifier) qu’il va perdre les élections. Hillary Clinton a même été on ne peut plus claire à ce sujet : « Joe Biden ne doit en aucun cas concéder » ! On se croirait dans une république d’Europe de l’Est. 

De toute évidence, les émeutes et destructions subies par les villes des Etats-Unis au cours de ce chaud été 2020 ne sont qu’un avant-goût de ce qui attend les Américains. Les militants de Black Lives Matter et des Antifas sont des spécialistes de la stratégie du chaos. Les partisans du Trump sont plutôt adeptes des armes à feu et de l’affrontement direct…

La meilleure, c’est qu’après les soupçons d’ingérences russes dans les élections de 2016, place aux relents d’ingérences chinoises. L’une des fondatrices de Black Lives Matter, Alicia Garza, dirige un groupe, « Black Futures Lab », qui recevrait des financements d’une entreprise chinoise liée au parti communiste à Pékin… Les Chinois auraient donc réussi à exporter aux EtatsUnis même leur révolution culturelle. Mao Tsé-toung doit s’esclaffer dans sa tombe.

Que Rome brûle parce que Néron y a mis le feu, c’est le problème des Romains, mais quand l’empire américain se met à vaciller du fait de ses fondements viciés, les secousses sismiques ainsi provoquées ne vont épargner aucun endroit sur la planète, encore moins les pays alliés.

Prévoir l’imprévisible

Depuis ce fameux 20 décembre 1777, date à laquelle le Sultan Mohammed Ben Abdellah a reconnu l’indépendance des Etats-Unis, le Maroc a toujours entretenu des relations particulières avec ce pays. Ce fut d’abord le royaume qui assurait la protection de la flotte américaine dans les eaux orientales de l’Atlantique et en Méditerranée, avant que ce ne soit les Américains qui apportent leur appui au Maroc dans la défense de son intégrité territoriale. Et durant les dernières décennies, le principal souci de Rabat était de voir à Washington un président qui ne va pas tergiverser sur son soutien à la première cause des Marocains. En soulignant que les Etats-Unis n’ont pas reconnu formellement la marocanité du Sahara.

Que signifient pour le Maroc un pouvoir exécutif américain contesté et la perte de puissance qu’une telle situation ne manquerait pas d’entraîner sur la scène internationale ? Le Maroc se situe dans la zone d’influence géopolitique de l’Europe, qui dépend elle-même de la superpuissance américaine. Or, les élites européennes, abasourdies par le Brexit, semblent totalement désemparées face à la perspective d’Etats-désunis d’Amérique. Personne ne s’attendait, non plus, à ce que l’Union Soviétique implose, même si tous les ingrédients y étaient. 

Ce qui est certain, c’est que tant que les Etats-Unis ont d’autres chats à fouetter, aucun représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara n’est prêt d’être nommé. Un répit que le Maroc se doit d’exploiter au mieux pour promouvoir et faire progresser son projet d’autonomie avancée.
 
Ahmed NAJI

Les généraux contre Trump ?
C’est le célèbre journaliste du Washington Post, Bob Woodward, qui l’a révélé dans son livre récemment paru : « Rage ». Les généraux américains semblent s’opposer de plus en plus frontalement au président Trump, surtout depuis le début des émeutes raciales aux Etats-Unis, dans ce qui relève littéralement de l’insubordination. Dans le camp des trumpistes, on s’efforce de rappeler que le président Obama avait destitué pas moins de 197 officiers généraux lors de ses deux mandats, un record historique, pour les faire remplacer par des chefs militaires idéologiquement plus proches des Démocrates et plus dociles, selon leurs accusations. Toujours est-il qu’il y a du souci à se faire quand la garde prétorienne n’est pas satisfaite de l’empereur.
« Menaces physiques » sur les élections ?
C’est un « lanceur d’alertes », travaillant au département de sécurité intérieure des EtatsUnis, qui a prévenu les médias de l’existence d’un rapport d’évaluation de renseignements, élaboré par son département, qui porte sur l’existence de menaces physiques sur les élections présidentielles de 2020. Les suspects seraient des groupes d’extrême droite, plus exactement des suprématistes blancs. Information corroborée par un ancien officier supérieur dudit département, dans un entretien publié il y a plus d’une semaine sur « The Nation ». Ce dernier a, par ailleurs, précisé que « dès que Trump est entré en fonction, la lutte contre le terrorisme a pris fin ». Trump a dissout la division du terrorisme intérieur et envoyé ses agents faire la chasse aux immigrés clandestins.








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