L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Pas de panique … le Coronavirus débarque au Maroc


Rédigé par Hajar LEBABI et Saâd JAFRI Mardi 3 Mars 2020

Un premier cas du nouveau Coronavirus a été détecté à Casablanca, au moment même où le ministère de la Santé assurait l’opinion publique que tout était sous contrôle.



Pas de panique … le Coronavirus débarque au Maroc
Le hasard a voulu qu’un premier cas du nouveau Coronavirus soit confirmé au laboratoire de l’Institut Pasteur-Maroc, quelques heures seulement après la conférence de presse tenue, lundi, par le chef du gouvernement, Saâd Dine El Othmani, et le ministre de la Santé, sur le plan de protection du Coronavirus.

Il s'agit d'un Marocain âgé de 39 ans, résidant dans la ville de Bergame en Italie, arrivé au Maroc par avion le 27 février. Selon le ministère, l’état de santé de la personne infectée est stable et ne suscite pas d’inquiétudes. Le patient bénéficie du suivi à l’unité d’isolement, à l’hôpital Moulay Youssef à Casablanca, où il sera pris en charge selon les mesures de santé en vigueur. « À son arrivée, il ne présentait aucun symptôme », a fait savoir le ministre de la Santé lors d’un point de presse organisé le 3 février, ajoutant que le 29 février, il s'est présenté spontanément à l'hôpital. À l'examen, il présentait des difficultés respiratoires et des éternuements sans élévation de la température. Les analyses ont été effectuées et ont confirmé, le lundi, l'existence d'une infection au Covd-19. 

Après les résultats finaux des analyses du laboratoire, une équipe conjointe composée de spécialistes des centres nationaux et régionaux des opérations d’urgence en santé publique a mené des investigations en vue de cerner la liste de toutes les personnes qui étaient en contact avec le patient.

«Même si le patient ne présentait aucun symptôme lorsqu’il était à bord de l’avion, nous considérons quand même que les mesures préventives doivent être prises sur tous les passagers dudit avion», souligne le directeur de l'épidémiologie et de lutte contre les maladies, Mohamed Lyoubi. L’objectif est de contrôler leur état de santé et prendre les mesures préventives afin d’empêcher la propagation du virus conformément aux normes de sécurité sanitaire nationales et internationales.

La riposte s’organise

«On ne peut pas mettre en place des mesures exagérées dans notre pays alors que la situation n’est pas urgente pour le moment», a indiqué le chef du gouvernement, lundi, avant l’annonce de ce premier cas. Néanmoins, le ministre de la Santé, sur un ton rassurant, a souligné que «si la gravité de la situation augmente, le Maroc augmentera également ses mesures de contrôle et de sécurité», ajoutant que l’institut Pasteur de Casablanca et l’Institut national de l’hygiène à Rabat, sont en mesure de relever le défi. En effet, le Royaume dispose de 671 lits destinés pour les cas de Covid-19, ainsi que 6 chambres à pression négative dans les hôpitaux du Royaume, puisque, pour le moment, tous les patients ne nécessitent pas de transiter par cette chambre de pression. «Si la situation se complique au Royaume, d’autres laboratoires seront mis à disposition», affirme le ministre de la Santé.

Ambiguïté sur la restriction des rassemblements

Concernant les rassemblements, M. Aït Taleb a fait savoir que des mesures supplémentaires seraient prises pour limiter les risques de propagation. «Il est possible que nous soyons contraints d’interdire les rassemblements de masse, surtout s’il ne s’agit pas d’un événement important», souligne M. Lyoubi. Cependant, les informations données restent en deçà des attentes.

Au moment où la France a annoncé que tous les rassemblements « en milieu confiné » de plus de 5 000 personnes seront annulés jusqu’à nouvel ordre et que d’autres rassemblements en milieu ouvert seront également interdits, le gouvernement marocain reste évasif. Il indique qu’il s’agirait de certaines manifestations sportives et culturelles programmées dans notre pays, certes, mais qu’en est-il des quelque 51.000 mosquées qui se trouvent au Royaume, notamment la grande mosquée Hassan II, qui durant le Ramadan connaît une affluence massive des fidèles venus y accomplir la prière de l'Isha et Tarawih ? Qu’en est-il des milliers de «souks» où la notion de l’espace intime n’existe guère ? Des questions sans réponse.
 
 

Pas de pandémie, pas de panique

Toutefois, M. Aït Taleb demeure optimiste, indiquant que la situation n’est pas aussi grave en comparaison avec la grippe espagnole qui a fait des millions de morts, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, ou encore la grippe saisonnière, qui peut faire jusqu’à 290.000 ou plus de décès par an. «Donc, il ne faut pas paniquer», ajoute-t-il. Après tout, les dernières données scientifiques témoignent que plus de 50% des cas porteurs du Coronavirus dans le monde guérissent spontanément.