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Palestine : Tirs de chars israéliens sur un site de l’ONU à Khan Younès


Rédigé par L'Opinion Samedi 27 Janvier 2024

Khan Younès restait, jeudi, au centre des combats entre l'armée israélienne et la résistance palestinienne, au lendemain de tirs meurtriers vivement condamnés contre un refuge de l'ONU abritant des personnes déplacées par la guerre dans cette ville du sud de l’enclave.



Palestine : Tirs de chars israéliens sur un site de l’ONU à Khan Younès
Dans la nuit, des témoins ont fait état de frappes aériennes vers Rafah et de combats à Khan Younès, les autorités de la Santé du mouvement islamiste ont fait état jeudi matin de nombreux morts et blessés à travers ce territoire ravagé par des mois de guerre.

Des tirs de chars contre un bâtiment de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Khan Younès avaient fait mercredi au moins "neuf morts et 75 blessés", a indiqué Thomas White, responsable de l'organisation à Gaza, où des sources médicales et onusiennes craignent un bilan beaucoup plus lourd.

Philippe Lazzarini, chef de l'UNRWA, a affirmé que le centre d'accueil était "clairement" identifié et que ses coordonnées avaient été "partagées avec les autorités israéliennes". Il a fustigé "une violation flagrante des règles fondamentales de la guerre".

Après les tirs meurtriers sur le site de l'ONU, l'armée israélienne a indiqué à l'AFP qu'un "examen" des opérations était en cours.
Les Etats-Unis, premiers alliés d'Israël, ont dit "déplorer" ces tirs et appelé à ce que les sites de l'ONU à Gaza soient "protégés".
Un porte-parole du département d'Etat a évoqué un incident "terriblement préoccupant" tandis que la Maison Blanche, a souligné sa "sérieuse préoccupation".
 
Destruction systématique de l’infrastructure de santé
 
L’agression israélienne contre Gaza, qui est entrée en son 111e jour, se traduit par une intensification des attaques israéliennes contre Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui est également le théâtre de violents combats menés par la résistance palestinienne.

Les bombardements israéliens dans cette zone ont visé le complexe médical Nasser, les abords du Croissant-Rouge palestinien, les centres de l'UNRWA, les abords d'une école abritant des personnes déplacées dans le quartier émirati et le quartier d'Al-Amal, entraînant la mort de plus de 50 palestiniens.

Quatorze personnes ont été tuées et des dizaines ont été blessées dans un bombardement israélien contre le bâtiment « Agency Industry », un bâtiment éducatif affilié à l'UNRWA, qui abrite actuellement un grand nombre de personnes déplacées. La situation est telle que les survivants ont été contraints d'enterrer les corps des martyrs sur place en raison de la difficulté des ambulanciers à atteindre les lieux des sinistres.

Par ailleurs, la crise humanitaire  évolue de mal en pire. La Croix-Rouge a mis en garde contre une paralysie complète du secteur de la santé dans la bande de Gaza, et l'Organisation mondiale de la santé a, de son côté, mis en garde contre des conséquences désastreuses et a affirmé que la situation des hôpitaux à Khan Younès est catastrophique.

Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a annoncé que l'occupation avait commis de nouveaux massacres, portant le bilan de l'agression israélienne à 25.700 martyrs et 63.740 blessés depuis le 7 octobre 2023.

La chaine libanaise Al-Mayadeen, se référant à son correspondant sur place, a souligné que l’attaque par l'armée israélienne des hôpitaux de Khan Younès s'inscrit dans le cadre d’un ciblage systématique contre l’infrastructure de santé dans les régions du sud de la bande de Gaza, après avoir détruit celle dans les régions du nord.
 
Une crise qui « requiert une solution politique »
 
Sur le plan diplomatique, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré, mercredi en fin de journée, lors d'un entretien avec le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, en tournée dans la région, qu’il n'y a pas de solution sécuritaire ou militaire pour la Bande de Gaza, il n'y a qu'une solution politique.

Cameron est arrivé en Palestine et en Israël mardi, dans le cadre d'une tournée régionale dans les territoires palestiniens occupés, au Qatar et en Türkiye, afin de s'entretenir avec les responsables de l'urgence d’instaurer une pause humanitaire et d'obtenir un accord pour la libération des prisonniers israéliens détenus dans la Bande de Gaza.

Lors de sa rencontre avec Cameron à Ramallah, en Cisjordanie occupée, Mahmoud Abbas a appelé à une cessation urgente de l'agression israélienne contre la population de Gaza, de Cisjordanie et d’Al Qods, rapporte l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

Il a également souligné la nécessité d'accélérer l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne, selon l'agence.

Abbas a insisté pour que cessent les agressions de l'occupation israélienne et les violences des colons terroristes en Cisjordanie, réitérant son refus du déplacement des Palestiniens de la Bande de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem, a ajouté l'agence de presse Wafa.

Le président palestinien a souligné la nécessité pour Israël de mettre fin à ses pratiques d'oppression et d’extermination ethnique, qui compromettent toute solution possible fondée sur la coexistence de deux États, a indiqué l'agence.

Hamas a décidé de suspendre les discussions sur l'échange de prisonniers

Le Qatar a annoncé à Israël que le mouvement de résistance palestinien, Hamas, a suspendu les pourparlers en vue d'un échange de prisonniers, rapportent les médias israéliens, jeudi.

"Le Hamas a signalé aux médiateurs qataris qu'il exigeait un retrait total des troupes israéliennes de la Bande de Gaza et la cessation des hostilités comme première étape de tout accord d'échange de prisonniers", a déclaré la radio israélienne KAN, citant une source proche du dossier. Le Qatar n'a pas commenté cette information dans l'immédiat.

Le Hamas détiendrait près de 136 otages à la suite de l'attaque transfrontalière qu'il a menée le 7 octobre en territoire israélien.

Le mouvement de résistance palestinien exige la fin de l'offensive meurtrière d'Israël contre la Bande de Gaza comme condition préalable à tout accord d'échange de prisonniers avec Israël.

Le gouvernement israélien a rejeté les appels à l'arrêt de la guerre de Gaza, qu’il entend poursuivre jusqu'à la destruction du Hamas et la libération des prisonniers.



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