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International

Palestine : Les combats s’intensifient à Gaza et Hamas ne libérera pas ses prisonniers sans «négociations»


Rédigé par L'Opinion Lundi 11 Décembre 2023

Les bombardements et les raids israéliens réduisent en ruines des quartiers entiers, et la population tente désespérément d'échapper aux affrontements en fuyant vers le sud après que l'armée israélienne ait mené des dizaines de frappes aériennes dans les zones de Khan Younès et de Rafah.



La bande de Gaza est le théâtre sanglant lundi de raids aériens israéliens et d'intenses combats après des menaces du mouvement islamiste palestinien Hamas de ne pas libérer "vivants" sans négociation les otages qu'il détient.

Dans la nuit de dimanche à lundi, un reporter de l'AFP a fait état de puissantes frappes aériennes sur la ville de Khan Younès, nouvel épicentre de la guerre situé dans la pointe sud de la bande de Gaza. Le ministère de la santé de l'administration du Hamas à Gaza a fait état de "dizaines" de morts dans des raids nocturnes.

Le Djihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien, a affirmé qu'un de ses combattants avait fait exploser dans un secteur de Gaza-ville une maison dans laquelle se trouvaient des soldats israéliens qui tentaient d'identifier la bouche d'un tunnel souterrain.

L'armée israélienne a fait état lundi de tirs de roquettes depuis Gaza et dimanche de "combats acharnés" dans des quartiers dans le secteur de Gaza-ville et à Khan Younès, où des combattants palestiniens "émergent des tunnels", "disposent des explosifs" et tirent au "lance-roquettes".
 
Des «zones sûres» qui ne le sont pas
 
Le Hamas a prévenu dimanche qu'aucun des otages dans la bande de Gaza n'en sortirait "vivant" sans "un échange et une négociation, et sans répondre aux exigences de la résistance", a déclaré Abou Obeida, le porte-parole des Brigades al-Qassam, la branche armée du mouvement.

Dans la bande de Gaza, la population civile est acculée dans un périmètre de plus en plus exigu et le système de santé menace de "s'écrouler" selon l'OMS, tandis que le bilan des victimes ne cesse de s'alourdir. Quelque 18.000 personnes, dont près de 8000 enfants, sont mortes dans l’enclave palestinienne depuis le début de l'offensive israélienne.

L'armée israélienne a fait état lundi à l'AFP de 101 soldats morts au total depuis le début de son offensive terrestre dans la bande de Gaza.

Sur place, les bombardements réduisent en ruines des quartiers entiers, et la population tente désespérément d'échapper aux affrontements en fuyant vers le sud. D'après l'ONU, 1,9 million de personnes ont été déplacées par la guerre, soit 85% de la population du territoire.

"Une déclaration unilatérale d'une puissance occupante selon laquelle des terres sans infrastructures, nourriture, eau, soins de santé (...) sont des +zones sûres+ ne signifie pas qu'elles le soient", a déclaré la Coordinatrice des opérations humanitaires de l'ONU pour les Territoires palestiniens, Lynn Hastings, dont le visa n'a pas été renouvelé par Israël.
 
Rafah transformée en gigantesque camp de déplacés
 
Des milliers de Gazaouis fuient comme ils le peuvent: en voiture ou en camion, parfois en charrette ou à pied. "Nous nous déplaçons d'une zone à l'autre, et il n'y a pas d'endroit sûr", déplore Abu Mohamed, interrogé par l'AFP, en route à présent pour Rafah.

Cette ville à la frontière de l'Egypte s'est transformée en gigantesque camp de déplacés où des centaines de tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps.

Selon le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le système de santé est "à genoux" à Gaza, et l'organisation a adopté une résolution réclamant une aide humanitaire immédiate pour le territoire assiégé.

Les arrivées de vivres, médicaments et carburant dans la bande de Gaza restent très insuffisantes d'après l'ONU, et ne parviennent d'ailleurs pas à être acheminés au-delà de Rafah.

Après l'échec vendredi du Conseil de sécurité de l'ONU à voter un "cessez-le-feu humanitaire immédiat", Washington bloquant la résolution avec son veto, l'Assemblée générale doit se réunir mardi après-midi pour discuter de la situation à Gaza.

Le projet de texte vu par l'AFP dimanche reprend en grande partie la résolution rejetée vendredi. Faisant état de la "situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza", le texte exige "un cessez-le-feu humanitaire immédiat" et la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages.

La guerre a aussi fait flamber les violences en Cisjordanie occupée, où plus de 260 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre selon l'Autorité palestinienne, et une plus large escalade régionale.

Israël cible une école abritant des déplacés dans le nord de la Bande

L'armée israélienne a pris pour cible une école abritant des personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la Bande de Gaza.

Des témoins oculaires ont déclaré qu’une école gérée par l’UNRWA, qui accueille des centaines de personnes déplacées, a été prise pour cible dimanche.

Des vidéos de l'attaque ont circulé sur les réseaux sociaux, montrant du sang dans la cour de l'école, ainsi que des incendies déclarés dans le bâtiment visé.

Dans une autre vidéo, l'une des personnes déplacées, qui n'a pas révélé son nom, a fait savoir que plusieurs personnes avaient été tuées et blessées alors que l'une des salles de classe de l'école (dans laquelle se trouvaient des déplacés) avait été bombardée par l'armée israélienne.

Près de 18.000 Palestiniens ont été tués et plus de 49.229 autres blessés dans des attaques aériennes et terrestres continues contre l'enclave assiégée depuis le 7 octobre, à la suite d'une attaque transfrontalière surprise du Hamas.



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