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Palestine : La résistance ne serait plus exclusive aux mouvements traditionnels


Rédigé par La rédaction Jeudi 21 Avril 2022

Pour de jeunes Palestiniens, "combattre" Israël ne nécessite plus de passer par les factions traditionnelles. L’initiative de l’auteur de l’opération de Bnei Brak en serait un exemple.



Palestine : La résistance ne serait plus exclusive aux mouvements traditionnels
De récentes attaques menées par des Palestiniens en Israël montrent un glissement dans la résistance à l’occupation israélienne. Autrefois chapeautées par les factions armées, telles Al Qassam ou Al Aqsas, elles sont désormais le fait de jeunes isolés, dont les frustrations ont pris le pas sur l'idéologie, estiment des analystes.

Sur un marché effervescent du centre de Ramallah en Cisjordanie occupée, on s'arrache le dernier vêtement à la mode: un t-shirt estampillé d'un fusil M-16. Dans sa boutique, Ahmed Abou Hamza, 40 ans, dit avoir vendu 12.000 de ses t-shirts la semaine passée.

C'est avec un M-16 qu'un assaillant originaire du nord de la Cisjordanie a tué fin mars, cinq Israéliens dans la ville de Bnei Brak, en banlieue de Tel-Aviv.

C'est également une arme qui circule largement dans la ville palestinienne de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, où se concentrent les raids israéliens en représailles à quatre attaques au total ayant coûté la vie à 14 personnes en Israël ces dernières semaines.

Hormis deux autres attaques anti-israéliennes inspirées ou revendiquées par l'organisation jihadiste Etat islamique (EI), les autres sont le fait de Palestiniens isolés, sans affiliation apparente à l'une des factions armées palestiniennes.

Des jeunes qui résistent de leurs propres armes

Pour des analystes, cela marque une évolution nourrie par les difficultés économiques et sociales des Palestiniens, par ailleurs confrontés à la colonisation de la Cisjordanie, occupée par l'Etat hébreu depuis 1967 et où vivent plus de 475.000 colons, une progression d'environ 50% en dix ans.

"Aujourd'hui il y a une génération post-factions qui est à l'initiative", indique Jihad Harb, un analyste politique palestinien.

"Les factions ne sont plus des modèles révolutionnaires et les opérations (anti-israéliennes) conduites aujourd'hui sont motivées par la vengeance: pour un père, un frère, un ami, ou pour n'importe quel Palestinien tué" par Israël, ajoute-t-il.

A partir d'octobre 2015 et pendant des mois, des attaques anti-israéliennes avaient déjà été commises le plus souvent par de jeunes Palestiniens isolés, sans lien avec l'une des trois factions armées palestiniennes les plus influentes.

Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa - branche armée du parti laïc Fatah du président Mahmoud Abbas - le Hamas et le Jihad islamique - qui avaient revendiqué des attaques dans les années 1990 et au début des années 2000 - restent actifs dans de nombreux secteurs de Cisjordanie mais aussi, pour ces deux derniers mouvements islamistes, dans la bande de Gaza.

Mais "aujourd'hui le style a changé, il est clair que l'individualisme prédomine", note Bader Al-Araj, professeur de sociologie à l'université de Bir Zeit près de Ramallah.

Des "loups solitaires", souvent jeunes, sont guidés par "des conditions sociales, un manque d'espoir, une frustration, parfois des motifs religieux qui font que (les attaques) augmentent pendant le mois de ramadan", ayant commencé début avril, ajoute-t-il.

"Il est vrai que les opérations (anti-israéliennes) sont menées par des individus", affirme un haut responsable sécuritaire palestinien sous le couvert de l'anonymat, qui note que "les partis tentent d'exploiter ces opérations dans leur propre intérêt".

Un défi pour Tel-Aviv

Les factions armées se sont abstenues par exemple de revendiquer les attaques récentes en Israël mais ont salué les assaillants, célébrés comme des "martyrs".

Pour Israël, cela pose un défi d'une nature différente, relève Michaël Milshtein, autrefois en charge du dossier palestinien pour le renseignement militaire israélien.

Face à de jeunes Palestiniens qui sortent d'un "cadre organisationnel" et "veulent s'exprimer et promouvoir des efforts individuels à travers des attaques", "il faut du renseignement beaucoup plus complexe", affirme Milshtein, désormais chercheur au centre Moshé Dayan rattaché à l'Université de Tel-Aviv.

"Par rapport aux institutions ou aux cellules organisées, il est très difficile de démasquer leurs intentions", ajoute-t-il, estimant que pour gérer le problème, il faut améliorer "la situation de la jeune génération en Cisjordanie".

Pour Milshtein, si les racines des attaques ne sont pas exclusivement sociales ou économiques, "en améliorant cette situation, on limitera peut-être les mobiles et le nombre de jeunes Palestiniens désireux de promouvoir de telles attaques".


Avec AFP


Poursuite de l’agression israélienne contre Al Qods
 
Vingt habitants de Jérusalem, dont des Jordaniens, ont été blessés, certains d'entre eux à la tête et au cou, par des balles en caoutchouc à l'intérieur de la salle de prière assiégée d'Al-Qibli dans la mosquée Al-Aqsa, à la suite de l'agression de la police d'occupation israélienne contre des fidèles dans les cours de la mosquée pour le cinquième jour consécutif.

Jeudi matin, d'importantes forces de la police d'occupation ont pris d'assaut la mosquée Al-Aqsa, en préparation des incursions collectives des colons, auxquelles les groupes présumés du « temple » ont réclamé, à l'occasion de la Pâque hébraïque. La police israélienne s'est déployée dans les cours d'Al-Aqsa, a encerclé les fidèles dans les chapelles de la mosquée après leur fermeture et les a empêchés d'être présents dans les zones de la salle de prière tribale et du Dôme du Rocher, et a procédé à leur éloignement.

Des témoins oculaires ont déclaré que la police avait encerclé les jeunes hommes à l'intérieur de la salle de prière tribale de la mosquée Al-Aqsa et leur avait tiré des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes. Ils ont ajouté que des dizaines de fidèles et ceux qui s'étaient cachés à l'intérieur de la salle de prière d'al-Qibli ont souffert de suffocation après avoir été aspergés de gaz poivré et de gaz lacrymogène, et un vieil homme a reçu une balle en caoutchouc dans la tête.

La police a fourni des gardes aux colons qui ont pris d'assaut Al-Aqsa depuis la porte Mughrabi en groupes successifs, effectué des visites provocatrices dans les cours du Haram, reçu des explications sur le prétendu "Temple" et effectué des rituels talmudiques du côté est et en face du Dôme du Rocher.
 








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