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Palestine / Covid-19 : Craintes d’une flambée des cas dans les camps de réfugiés


Lundi 3 Août 2020

Une forte hausse des cas de nouveau coronavirus en Cisjordanie occupée fait craindre une explosion de la maladie dans les camps de réfugiés palestiniens exigus.



«Il n’y a ni de la place pour imposer la distanciation, ni d’espace approprié pour effectuer des quarantaines».
«Il n’y a ni de la place pour imposer la distanciation, ni d’espace approprié pour effectuer des quarantaines».
Au début de la pandémie en mars, l’Autorité palestinienne a rapidement imposé un confinement pour lutter contre la propagation du virus dans les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. Mais au fur et à mesure du déconfinement, à partir de fin mai, le nombre de cas est reparti à la hausse. Celle-ci est attribuée au non-respect des restrictions liées aux rassemblements et aux déplacements de travailleurs entre la Cisjordanie et Israël, pays qui enregistre également ces dernières semaines des records de nouvelles contaminations.

Israël subit une deuxième vague de contaminations.

Israël s’est d’abord vanté de sa gestion de la pandémie, avec un nombre relativement bas de cas de malades. Mais au fur et à mesure du déconfinement, décidé fin avril pour remettre l’économie sur les rails, les cas d’infection se sont multipliés, forçant le gouvernement à imposer de nouvelles restrictions.

Le pays de neuf millions d’habitants a officiellement enregistré jusqu’à présent plus de 72.000 cas de contamination, dont 523 décès.

Ni place pour distanciation ni espace pour quarantaine

Depuis l’apparition de la maladie Covid-19 en Cisjordanie en mars, le ministère de la Santé a recensé plus de 10.860 cas dont plus de 75 décès. Pour le seul mois de juillet, plus de 8.500 cas ont été enregistrés, dont près de 70 décès contre seulement 2.350 cas y compris cinq décès entre mars et juillet.

Avec l’aggravation de la crise sanitaire, l’inquiétude grandit dans les 19 camps de Cisjordanie, qui accueillent environ 190.000 réfugiés. Ceux-là sont assistés par l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) qui leur fournit une aide médicale et gère les écoles.

Dans le camp d’Al-Amari, près de Ramallah (nord), 8.000 personnes habitent dans moins d’un kilomètre carré.

«Il n’y a ni de la place pour imposer la distanciation, ni d’espace approprié pour effectuer des quarantaines», déplore Taha AlBess, responsable d’un comité populaire qui fait office d’organe municipal.

A l’entrée d’Al-Amari, la route fait environ six mètres de large, puis devient plus étroite. Les ruelles secondaires ne font pas plus de trois mètres.

«Les rues sont étroites, les bâtiments sont très près les uns des autres, parler d’espacement relève de la chimère», affirme Taha AlBess.

Peu de cas de malades et aucun décès n’ont pour l’instant été recensés à Al-Amari, mais le comité suit avec inquiétude ce qu’il se passe dans les autres camps.

Dans celui de Jalazoun, également près de Ramallah, plus de 200 cas ont été recensés ces dernières semaines, dont deux décès, parmi les quelque 8.000 réfugiés. Le bilan est similaire dans le camp d’Al-Fawar près de la ville d’Al Khalil (sud).

«Il est impossible de mettre en place la distanciation et d’empêcher les contacts entre les malades et les autres habitants», explique Naël Nakhleh, membre d’un comité d’urgence mis en place à Jalazoun pour affronter la hausse des cas.

Idem pour les camps palestiniens au Liban où les factions palestiniennes du Liban-Nord ont indiqué avoir confirmé un cas de covid-19 à l’intérieur du camp de réfugiés de Nahr el-Bared. Selon eux, l’homme contaminé venait du camp de Bourj Brajneh, dans la banlieue-sud de Beyrouth. Il a été en contact avec de nombreuses personnes lors d’un banquet de mariage dimanche dernier. Les factions palestiniennes ont ainsi demandé à toutes les personnes qui ont pris part à ces noces de se confiner jusqu’à lundi, en attendant l’arrivée d’une équipe du ministère de la Santé pour effectuer les tests de dépistage.

En conséquence, un débat a vu le jour: à qui revient la gestion de l’urgence sanitaire dans les camps? A l’Autorité palestinienne ou à l’Unrwa?

Selon l’ONU, ont le statut de réfugiés les plus de 700.000 Palestiniens qui ont été expulsés ou ont fui leurs terres entre avril et août 1948 au moment de la création de l’Etat d’Israël, ainsi que leurs descendants. Ils vivent aujourd’hui dans des camps en dur au Liban, en Syrie, en Jordanie, à Gaza et en Cisjordanie et son aidés par l’Unrwa.

 



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