La nouvelle a résonné comme un coup de tonnerre sur Wall Street : un musulman à la tête de la ville qui ne dort jamais?! Les taxis crient, les pigeons font la danse. La ville s’incline devant sa cadence. On se pose alors la question, évidemment : à qui Zohran Mamdani doit-il cette victoire improbable, délicieusement inattendue, presque surréaliste!
À son programme socialiste, peut-être ? Ha ! Non. Dans une ville où prononcer le mot « socialiste » en public peut faire tousser les traders, cela aurait dû être un handicap. Mais non, le peuple new-yorkais a vu dans cet homme ce que les Donald, aveugles de leur arrogance, ne pourraient jamais voir.
À ses origines musulmanes, indiennes et africaines ? Encore moins. New York est une ville qui avale les origines comme on avale un hot-dog, sans hésitation et avec une rapidité déconcertante. Les habitants n’ont que faire des généalogies complexes quand il s’agit de voter pour quelqu’un qui parle à leur rythme. À un mystérieux courant mondial en faveur des musulmans au pouvoir en occident ? Allons. Si cela existait, un rapport de l’ONU aurait été publié et aurait fait la une des journaux. Rien de tel ne s’est produit.
Qu’a donc Mamdani que les autres n’ont pas ? Eh bien… lui-même. Oui, la réponse est aussi simple : Mamdani doit sa victoire à Mamdani. À sa présence. À son flow, à sa verve qui capte tout, même les regards blasés. Cette capacité à parler avec autorité sans imposer, à balancer les mots comme des beats bien posés. Chaque phrase est un couplet, chaque discours un scratch. Mamdani donne l’impression que chacun dans la salle est important. Il transforme les réunions en jam session subtile. Les débats en freestyle où la politique scintille. Un vrai superpouvoir.
Faut-il le rappeler ? Zohran Mamdani a été rappeur, sous le nom de Young Cardamom. Il connaît le rythme, la cadence, la syncope des syllabes. Chaque phrase qu’il prononce résonne comme un couplet bien travaillé, et la ville entière semble hocher la tête en harmonie, même ceux qui ne veulent pas l’admettre. Ce groove interne, ce battement subtil qui accompagne chaque mot, transforme un discours en performance. Banquiers, chauffeurs de taxi, enseignants, livreurs, de droite comme de gauche, même les juifs de la ville, vêtus de noir, tous se sont laissés entraîner beaucoup plus par ce tempo que par une origine, une religion ou une tendance globale. Le rythme.
New York, ville de jazz, de hip-hop, de sirènes et de chantiers, exige un maire qui comprend le tempo. Un leader sans groove serait vite dépassé. Mais Young Cardamom, arrivé de son Afrique natal à l’âge de 7 ans, a appris très tôt à marcher dans le beat de la ville. Le reste ? Le reste n’est que bruit médiatique, exagérations et tweets en majuscules d’un certain Donald. Un Donald dont le rythme évoque surtout une casserole tombant dans l’escalier. Cela étant dit, clairement dit, disons l’essentiel : Si j’étais un new yorkais, j’aurais voté pour Mamdani, pas parce qu’il est le musulman, ce n’est pas cela qui m’impressionne chez-lui, ni pour son ton, son rap, son charisme, non. J’aurais voté pour son programme. Toutes les grandes métropoles du monde devrait s’inspirer du programme de Mamdani que voici, en quelques mots:
Réduire le coût de la vie dans la ville : logement abordable, gel des loyers pour certains logements stabilisés. Transport : soutenir le transport en commun gratuit ou très accessible (projet de bus gratuit). Fiscalité : taxation accrue des très hauts revenus et des grandes entreprises, pour financer les services publics. Sécurité publique : il privilégie une approche communautaire, centrée sur le travail social et la santé mentale, plutôt que la simple hausse des effectifs policiers. Politique étrangère & sociale : il s’engage sur les droits des immigrants et s’est affiché ouvertement Pro-palestinien, dénonçant le génocide à Gaza en attirant l’attention internationale. Son passage à Al Jazeera a frappé. Cette position, clairement anti-sioniste, à elle seule aurait dû l’exclure de toute ambition politique. Oui, j’aurais voté pour le courage en politique.
Mamdani a proposé à ses électeurs un programme concret, socialement ambitieux, audacieux et surtout courageux. Mais il fallait l’accompagner d’un groove et d’un flow qui sonne bien aux oreilles des new yorkais. New York a maintenant son prince qui prie cinq fois par jours en direction de la Mecque au grand malheur des Donald de ce monde. New York, tu m’étonneras toujours!
Dans Voyage au bout de la nuit, Céline, le grand styliste, écrit, en abordant New York, qu’elle lui apparut comme une ville debout, surgissant devant lui tandis que le bateau le portait depuis l’Afrique. Aujourd’hui, avec l'élection de Mamdani New York se tient de nouveau debout, et avec elle renaît l’espoir d’une Amérique qui n’aurait plus besoin d’écraser le monde pour exister.
Mohamed Lotfi
6 Novembre 2025
À son programme socialiste, peut-être ? Ha ! Non. Dans une ville où prononcer le mot « socialiste » en public peut faire tousser les traders, cela aurait dû être un handicap. Mais non, le peuple new-yorkais a vu dans cet homme ce que les Donald, aveugles de leur arrogance, ne pourraient jamais voir.
À ses origines musulmanes, indiennes et africaines ? Encore moins. New York est une ville qui avale les origines comme on avale un hot-dog, sans hésitation et avec une rapidité déconcertante. Les habitants n’ont que faire des généalogies complexes quand il s’agit de voter pour quelqu’un qui parle à leur rythme. À un mystérieux courant mondial en faveur des musulmans au pouvoir en occident ? Allons. Si cela existait, un rapport de l’ONU aurait été publié et aurait fait la une des journaux. Rien de tel ne s’est produit.
Qu’a donc Mamdani que les autres n’ont pas ? Eh bien… lui-même. Oui, la réponse est aussi simple : Mamdani doit sa victoire à Mamdani. À sa présence. À son flow, à sa verve qui capte tout, même les regards blasés. Cette capacité à parler avec autorité sans imposer, à balancer les mots comme des beats bien posés. Chaque phrase est un couplet, chaque discours un scratch. Mamdani donne l’impression que chacun dans la salle est important. Il transforme les réunions en jam session subtile. Les débats en freestyle où la politique scintille. Un vrai superpouvoir.
Faut-il le rappeler ? Zohran Mamdani a été rappeur, sous le nom de Young Cardamom. Il connaît le rythme, la cadence, la syncope des syllabes. Chaque phrase qu’il prononce résonne comme un couplet bien travaillé, et la ville entière semble hocher la tête en harmonie, même ceux qui ne veulent pas l’admettre. Ce groove interne, ce battement subtil qui accompagne chaque mot, transforme un discours en performance. Banquiers, chauffeurs de taxi, enseignants, livreurs, de droite comme de gauche, même les juifs de la ville, vêtus de noir, tous se sont laissés entraîner beaucoup plus par ce tempo que par une origine, une religion ou une tendance globale. Le rythme.
New York, ville de jazz, de hip-hop, de sirènes et de chantiers, exige un maire qui comprend le tempo. Un leader sans groove serait vite dépassé. Mais Young Cardamom, arrivé de son Afrique natal à l’âge de 7 ans, a appris très tôt à marcher dans le beat de la ville. Le reste ? Le reste n’est que bruit médiatique, exagérations et tweets en majuscules d’un certain Donald. Un Donald dont le rythme évoque surtout une casserole tombant dans l’escalier. Cela étant dit, clairement dit, disons l’essentiel : Si j’étais un new yorkais, j’aurais voté pour Mamdani, pas parce qu’il est le musulman, ce n’est pas cela qui m’impressionne chez-lui, ni pour son ton, son rap, son charisme, non. J’aurais voté pour son programme. Toutes les grandes métropoles du monde devrait s’inspirer du programme de Mamdani que voici, en quelques mots:
Réduire le coût de la vie dans la ville : logement abordable, gel des loyers pour certains logements stabilisés. Transport : soutenir le transport en commun gratuit ou très accessible (projet de bus gratuit). Fiscalité : taxation accrue des très hauts revenus et des grandes entreprises, pour financer les services publics. Sécurité publique : il privilégie une approche communautaire, centrée sur le travail social et la santé mentale, plutôt que la simple hausse des effectifs policiers. Politique étrangère & sociale : il s’engage sur les droits des immigrants et s’est affiché ouvertement Pro-palestinien, dénonçant le génocide à Gaza en attirant l’attention internationale. Son passage à Al Jazeera a frappé. Cette position, clairement anti-sioniste, à elle seule aurait dû l’exclure de toute ambition politique. Oui, j’aurais voté pour le courage en politique.
Mamdani a proposé à ses électeurs un programme concret, socialement ambitieux, audacieux et surtout courageux. Mais il fallait l’accompagner d’un groove et d’un flow qui sonne bien aux oreilles des new yorkais. New York a maintenant son prince qui prie cinq fois par jours en direction de la Mecque au grand malheur des Donald de ce monde. New York, tu m’étonneras toujours!
Dans Voyage au bout de la nuit, Céline, le grand styliste, écrit, en abordant New York, qu’elle lui apparut comme une ville debout, surgissant devant lui tandis que le bateau le portait depuis l’Afrique. Aujourd’hui, avec l'élection de Mamdani New York se tient de nouveau debout, et avec elle renaît l’espoir d’une Amérique qui n’aurait plus besoin d’écraser le monde pour exister.
Mohamed Lotfi
6 Novembre 2025



















