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Culture

Musique : L’Aïta rappée par Widad Mjama


Rédigé par L'Opinion le Dimanche 18 Février 2024

Raconté par le site News.day FR, voici l’évolution d’une Marocaine qui choisit l’exil en poursuivant son amour amourachant pour son pays.



Widad Mjama, au festival Les Suds en France à Arles, est étiquetée chanteuse féministe, pionnière du rap marocain. Et son actuel crédo est l’Aïta. « C’est un projet auquel je réfléchis secrètement depuis longtemps. Le titre qu’il porte, ‘’Aïta mon amour’’, résume ma passion pour l’art rural marocain qui m’a littéralement saisi ». Jointe au téléphone à son domicile de Montpellier, la chanteuse Widad Mjama, qui vit en France depuis une vingtaine d’années, revient sur les fondements de sa dernière création, qui donnera lieu à un album en septembre.

Conçu avec le musicien tunisien Khalil Epi (machines, mandole et loutar, instrument à cordes), « Aïta mon amour » a été créé en 2022 à Alès (Gard), puis présenté sur plusieurs scènes. Le spectacle, repris le 16 février au festival Les Suds à Arles (Bouches-du-Rhône), est une relecture audacieuse de l’Aïta, « la forme de chant populaire la plus écoutée et la plus présente au Maroc » selon Brahim El Mazned, créateur du Festival Timitar, à Agadir, et du marché professionnel Visa for Music, à Rabat, à l’origine d’une anthologie Chikhates et Chioukhs d’Aïta (Coffret 10 CD, 2018, Atlas Azawan). « Aita – cri, lamentation en darija, arabe dialectal – est une tradition vocale d’origine rurale, dont la genèse remonte au XIIe siècle et XIIIe siècles et qui s’est développé à la fin du XIXèmee siècle. Les Shikhates [chanteuses et danseuses populaires] ont joué un rôle déterminant dans sa transmission orale, explique Widad Mjama, la voix tremblante d’enthousiasme.
 
Scène alternative

Née à Casablanca le 28 juin 1983, elle fut la première fille de la scène rap marocaine naissante à la fin des années 1990, ouvrant la voie à ceux qui feront plus tard des vagues dans ce registre (Tigress Flow, Krtas Nssa, Frizzy, Minerva, Tendresse, Khtek…). Son groupe s’appelle alors Thug Gang. Il se produit au Tremplin des Jeunes Musiciens, organisé à Casablanca par le vibrant tandem Mohamed Merhari « Momo » et Hicham Bahou, créé en 1999, puis rebaptisé « L’Boulevard des Jeunes Musiciens », un événement qui va provoquer et soutenir l’émergence d’une scène alternative au Maroc. « On a gagné le prix dans la catégorie rap – hip-hop, c’était la première fois que je prenais un micro sur scène pour dire mes paroles », se souvient Mjama. Amoureuse de la parole, elle continue ensuite à rapper en France, créant le groupe N3rdistan en 2014 avec le chanteur et slammer Walid Ben Selim, l’un des garçons de Thug Gang. Lorsque Khalil Hentati (Epi) a rejoint ce nouveau collectif, Widad Mjama n’a pas tardé à lui faire part du projet qu’elle avait en tête, « Aïta mon amour ».

 



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