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MoroccoTech : Un chantier embryonnaire...mais ambitieux


Dimanche 16 Janvier 2022

Après la marque d’investissement et d’export « MoroccoNow », le Maroc a lancé, vendredi 14 janvier, l’initiative « MoroccoTech ». Une marque nationale qui vise à promouvoir le secteur digital marocain. Détails



Le renforcement du produit local marocain est sans doute l’enjeu de l’actuelle décennie. Cette dernière sera marquée par la relance post crise au niveau de tous les secteurs, notamment numérique. Bien qu’il ait joué un rôle névralgique durant la crise sanitaire pour la continuité des activités du citoyen et de l’Etat, le digital est perçu aujourd’hui comme étant un levier de changement transverse et une pierre angulaire de l’économie nationale.

Valorisation des atouts de « destination tech »

Penché depuis des années sur le développement des secteurs du textile et de l’agroalimentaire, le Royaume se fixe aujourd’hui le cap de la digitalisation « Made in Morocco », et ce, dans le cadre de la mise en place effective du Nouveau Modèle de Développement (NMD). Un choix, loin d’être anodin, qui s’est concrétisé, vendredi 14 janvier, par le lancement de la MoroccoTech dont le coup d’envoi a été donné par la ministre déléguée auprès du Chef du Gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Ghita Mezzour.

Ladite marque, issue d’une démarche partenariale « public-privé », ambitionne de promouvoir le secteur digital au Maroc, de renforcer sa position en tant que pôle numérique régional, de consolider son poids dans l’économie marocaine et d’amplifier son impact positif sur la société. Contacté par nos soins, Mehdi Alaoui, vice-président de la Fédération des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring (APEBI), a indiqué que « la MoroccoTech est bien plus qu’une marque, il s’agit d’un mouvement mobilisateur et fédérateur des différents acteurs de l’écosystème digital marocain ayant trois objectifs primordiaux ».

Le premier est de reconnaître et célébrer le talent marocain, spécialement dans le domaine de la technologie, tandis que les deuxième et troisième sont respectivement de promouvoir le label « made in Morocco », de donner un gage de confiance aux produits technologiques marocains, ainsi que de pouvoir les exporter à l’étranger.

Le Maroc, hub digital régional

Pour sa part, Mme Mezzour a indiqué que « MoroccoTech se veut une vision pour promouvoir le Maroc en tant que producteur de technologies premium et une destination d’investissement de premier plan, notant que cette initiative soutiendra les efforts phares, programmes, projets et communications autour du Maroc en tant que destination numérique premium ».

Relevant que le Royaume dispose de l’une des meilleures infrastructures des techniques d’information et de communication (TIC) du continent, un des viviers de talents les plus attractifs et des startups à succès, la ministre a affirmé que « le Maroc est déjà un hub digital régional majeur ». Ce dernier, selon ses dires, peut également reposer sur un nombre important d’entreprises innovantes qui accompagnent des clients au Maroc et dans le monde, notamment dans le domaine de l’offshoring, expliquant qu’il « démontre ainsi sa capacité à développer un écosystème digital compétitif à l’international, grâce à ses offres adaptées et à son accompagnement sur-mesure des investisseurs, permettant d’attirer plusieurs entreprises technologiques prestigieuses pour s’établir et investir au Maroc ».

Le digital, créateur de milliers d’emplois

De son côté, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a mis en exergue l’immense potentiel du secteur du numérique pour créer des emplois à la hauteur de la demande intérieure et de celle internationale. Un constat confirmé par Mehdi Alaoui qui a fait remarquer que 100.000 emplois seront créés d’ici 4 ans et que 25% de l’économie mondiale sera une économie numérique. Le vice-président de l’APEBI a ainsi chanté les louanges de l’écosystème du Royaume qui a de nombreux acquis, dont ses compétences humaines dans le domaine de la technologie.

Preuve en est le nombre des Marocains spécialisés en la matière, répartis sur les quatre coins du globe, qui est de 300.000. En dépit de cela, notre interlocuteur a précisé qu’«il est nécessaire de former au moins 200.000 personnes dans les technologies », tout en indiquant que « nous souhaitons aller encore plus loin et de nous améliorer, notamment dans le domaine des start-ups puisque nous sommes toujours loin dans les levées de fonds. Une problématique qui sera résolue par la MoroccoTech grâce à son ambition de mettre en place une startup action qui aide les petites et très petites entreprises dans tous les secteurs ».

M. Sekkouri a, in fine, exprimé sa volonté de travailler avec le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, afin de fournir les moyens nécessaires, notamment les budgets, les formations et les techniques alternatives de formation avec le soutien des différentes parties prenantes.

3 questions à Nasser Kettani

« Dans un monde en phase de transition numérique, nos réflexes sont devenus Digital 1st »​

Nasser Kettani, expert en digital et membre du bureau de l’APEBI, répond à nos questions concernant la MoroccoTech.

- Pensez-vous que le Maroc a les compétences humaines et financières nécessaires pour réussir à devenir une « nation digitale » ?

- Tout à fait, nous avons une expertise digitale demandée par le monde entier. La preuve est le nombre de sociétés internationales qui viennent s’installer au Maroc grâce aux compétences humaines qui représentent le premier facteur clé de leur décision. Le Maroc dispose aujourd’hui d’une nouvelle génération de leaders dotés d’un savoir académique avancé dans le digital. Dans un monde en phase de transition numérique, nos réflexes sont devenus « Digital 1st ».

- Depuis des années, le Maroc souffre d’un énorme problème en matière d’immigration des cerveaux, y compris dans le domaine du digital. Dans quelle mesure ce genre d’initiative pourrait pallier cette situation ?

- S’il y a fuite des cerveaux, c’est bien la preuve que nos talents sont demandés. MoroccoTech va nous permettre d’intensifier la formation des talents dont nous avons besoin pour attirer davantage les investisseurs dans notre pays et réaliser notre transition digitale, et ce, en créant encore plus d’opportunités pour cette catégorie lui permettant de travailler sur des projets technologiques innovants.

- Comment la MoroccoTech pourrat-elle accompagner l’ensemble des écosystèmes marocains dans leur transformation numérique ?

- MoroccoTech va catalyser les efforts de l’écosystème Digital Tech au Maroc en joignant les efforts des divers acteurs des secteurs public et privé, à savoir le gouvernement, les grandes et petites entreprises, les innovateurs, les universités, etc. Ces derniers partagent tous les mêmes visions, passions et engagements sous le slogan commun : Travailler ensemble pour bâtir une société numérique innovante.



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