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Mohammedia : Zoom sur le business juteux de la beauté à petits prix


Rédigé par Houda BELABD le Dimanche 2 Juin 2024

La joutia de Mohammedia est par excellence le paradis des soins esthétiques à petits prix. Ici, quelques Subsahariennes ont réussi à faire tourner leur moulin en misant sur leur gentillesse, leur délicatesse et leur joie de vivre contagieuse. Tour d’horizon.



Photo: droits réservés.
Photo: droits réservés.

Il est 11 heures. Nous sommes à la joutia du quartier Al Alia de Mohammedia. Chez "Mariamou" ou "Marie" pour les intimes, une file de jeunes femmes s'impatiente de se voir dorloter par cette Subsaharienne qui a posé ses valises à la Cité des fleurs il y a bien des années.

Nadia et Majda, deux clientes de Marie, ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam. Pourtant, l'on pourrait presque les prendre pour des amies inséparables à en croire leur remarquable complicité. De temps à autre, Marie leur lance une boutade ou une pirouette digne d'elle. Ici, l'ambiance bon enfant est le seul mot d'ordre. 

"Je trouve chez nos voisines subsahariennes une joie de vivre et une touche humaine que l'on ne trouve pas forcément dans les salons qui coûtent une blinde. Ici, on rigole, on partage nos recettes anti-rides, on parle de tout et de rien. Ailleurs, seul le silence est de mise, on dirait des funérailles", lance Majda avant de rire à gorge déployée de sa propre blague qu'elle trouve hilarante.

"Dans cette joutia, je me refais une beauté de la tête aux pieds, c'est-à-dire des cheveux jusqu'au bout des orteils pour pas plus de 200 dirhams", se félicite Nadia, stagiaire dans une entreprise bancaire, qui profite de ce marché aux puces pour changer de look à chaque fois qu'elle en a envie.

Ici, les esthéticiennes et coiffeuses sont nombreuses. Ayant bénéficié, il y a bien des années, d’un programme national d’intégration professionnelle des migrants subsahariens, elles se sentent désormais chez elles. Parmi elles, il y en a qui travaillaient, naguère, au marché sénégalais de Casablanca. Seulement voilà, "la concurrence est rude là-bas", nous avoue Marie.


Les prestations de ces professionnelles de la remise en beauté sont des plus alléchantes. Le brushing pour cheveux courts démarre à 30, voire à 20 dirhams, idem pour la pose de vernis. Pour sa part, la pose de faux-ongles ou de faux-cils vaut environ 50 dirhams. La pédicure et la manucure coûtent, quant à elles, à partir de 60 dirhams chacune. Néanmoins, ces coiffeuses et esthéticiennes, diplômées ou ayant tout appris dans le tas, sont aussi ouvertes à la négociation, "à condition de revenir, le père Noël n'existe malheureusement pas", ricane Marie.

"Mes extensions capillaires coûtent un bras. Mariamou me les pose avec délicatesse. Ses doigts de fée sont d'une précision troublante et rare. En plus, cela fait longtemps qu'elle m'a fait un bon tarif", confirme Majda.

Quoique l'on dise de ces salons, où la joie de vivre est souvent perceptible depuis une perche d'arpent, on n'entendra jamais assez d'histoires de clientes en colère qui ont perdu leurs cils à cause d'une colle périmée. Cependant, il est important de souligner que les personnes malhonnêtes ne représentent qu'elles-mêmes et qu'il est grand temps de cesser d'étiqueter les nationalités et les carnations à tort et à travers.

Houda BELABD







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