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Mohammedia : Le houleux quotidien des habitants des bidonvilles


Rédigé par Houda BELABD le Lundi 1 Avril 2024

De nombreuses taches noires entachent encore l'image de Mohammedia, la "ville des fleurs ». Parmi elles, il y a lieu de mentionner le dossier épineux de l’habitat insalubre ou, qu’on se le dise sans euphémismes : celui des bidonvilles.



Photo: droits réservés.
Photo: droits réservés.

À l’écriture de ces lignes, il existe 15 bidonvilles à Mohammedia:  Chehaouta, El Bradâa, El Massira, Chanté Ejjmouâ, Douar Lachahab, Cariane Makri, Douar Lahjar, Douar Jenni, Cariane Sidi Abbad, Cariane Hajjiya, Zouaghate, Brahma 1, Brahma 2, Cherkaoua et Lalla Regraga.

Tous ces « quartiers » font partie, depuis des années, d’un projet de démolition qui s’inscrit dans le cadre du programme des « Villes sans bidonvilles ». Cependant, les années passent et les «carianates » sont toujours là. Si les habitants mettent à l’index certains élus locaux qu’ils accusent, sans preuves, de corruption et de fraude, les équipes du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme chargés du dossier confirment que plus de 2000 chefs de famille ont reçu des subventions étatiques avoisinant 50% du prix d’un appartement dans le logement social. 

Les habitants en parlent

Brahim, 45 ans, est père de trois enfants âgés entre 2 et 15 ans. Ce marchand ambulant attendait de pied ferme de recevoir la somme de 110.000 dirhams pour qu’il puisse s’acquérir un appartement décent. «Ce n’est qu’une avance. Je pourrais payer le reste en quelques années. Je n’étais pas prêt à partir maintenant de mon quartier: El Bradâa». 

À la différence de Brahim, Taoufik, vendeur de vêtements d’intérieur au quartier El Alia, dit ne pas avoir besoin d’une subvention pareille. «Le gouvernement nous a clairement laissé le choix, à El Bradâa ou ailleurs, en révélant, à maintes reprises, que ceux qui voudront partir vers des appartements plus décents le feront, et ceux qui veulent rester, à condition de prouver que le terrain sur lequel la baraque est construite leur appartient. C’est bel et bien le cas pour moi. Au pire, ma baraque sera détruite et je pourrais construire ma maison dessus, à condition aussi d’en avoir l’autorisation ».

Malgré ces conditions difficiles, les habitants de ces zones insalubres, qui revendiquent la dignité et le droit au logement, se voient obligés de temps en temps de protester, contre les coupures d’eau et d’électricité. 

En attendant la fin de ce décor apocalyptique, les doléances de ces habitants demeurent innombrables. Parmi les habitants de ces locaux, il existe aussi des femmes divorcées, sans formation ni diplôme, mais avec des enfants en bas âge à leur charge. Il existe aussi des familles nombreuses, dont le chef exerce un métier à très faible revenu, qui ont du mal à boucler leur fin de mois. Il y existe, surtout, des fléaux sociaux comme la délinquance, pour ne citer qu’elle.

La chasse aux faux agents immobiliers



Rappelons que sous les Hautes Instructions de SM le Roi Mohammed VI, les autorités ont annoncé le relogement de plusieurs propriétaires de ces "baraques", et que le gouvernement a récemment lancé deux projets de construction afin de reloger 2274 familles des zones insalubres de Mohammedia.  Selon un membre du comité de dialogue du bidonville Chehaouta, la priorité des subventions revient aux familles ayant des enfants à besoins spécifiques, les femmes divorcées et les veuves.

«Des comités gouvernementaux luttent à bras le corps contre la prévalence de la corruption, le courtage illégal et le logement clandestin. Les agents immobiliers de l’ombre finissent, le plus facilement du monde, leurs jours derrière les barreaux », continue-t-il. 









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