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Mohammedia : Le Sphinx, un hôtel, une histoire


Rédigé par Houda BELABD le Dimanche 14 Août 2022

En cette période de l’année, la piscine du « Sphinx » est prise d’assaut par les mordus de la belle vie et des longues virées diurnes. Retour sur l’histoire de cet hôtel qui a inspiré Jacques Brel himself.



Le Jeff est un nom qui en interpelle plus d’un grâce à la célébrissime chanson éponyme de Jacques Brel dans laquelle il fredonnait : «On ira voir les filles chez la madame Andrée, paraît qu’il y en a de nouvelles… On chantera comme avant ». Chez madame Andrée est, ipso facto, devenu son deuxième nom, chez les intimes et les habitués du Sphinx, l’hôtel qui abrite ce bar emblématique du patrimoine culturel de Mohammedia. Jacques Brel était, surtout, un habitué de l’hôtel, à l’instar de Marcel Cerdan, Simone de Beauvoir, Maria Callas, Edith Piaf, Abraham Sarfaty, Ahmed Farras (ancien grand footballeur marocain originaire de Mohammedia), Eric Besson, Robin Campillo, Pierre Péroncel-Hugoz, pour ne citer qu’eux.

A plus d’un égard, l’hôtel est, et a toujours été, le point de repère de figures de proue du monde de l’intelligentsia et du showbiz. Néanmoins, l’histoire du Sphinx est pétrie de changements et de nouveautés. En effet, après avoir fermé ses portes dans les années 1970, ce quartier général des nostalgiques de l’ancienne Fédala a rouvert ses portes il y a quelques années, au plus grand bonheur de ses adeptes.

Ce mythe iconique d’une époque épique a été construit en 1950 par Albert Planque à la plus grande exultation des amoureux de l’architecture et de la Dolce vita. Il a connu son âge d’or sous le protectorat, au début du siècle dernier, en tant que lieu de plaisir célèbre.

La construction de l’hôtel a emprunté de l’architecture classique intimiste des maisons d’hôtes françaises à l’intérieur huppé, fortement inspiré de l’art baroque. Aujourd’hui, le Sphinx s’étend sur 4.000 mètres carrés et en séduit plus d’un de par son côté cosy & chic mâtiné d’une « French touch » qui rappelle doucement les bars parisiens les plus sélects. Aussi, l’hôtel comprend-il une quinzaine de chambres, une piscine ouverte au gré des saisons, un restaurant italien et un spa aux options intercontinentales.

Les mordus d’art, eux, peuvent, à leur tour, passer de bons moments dans un nouveau salon de thé dédié aux peintres, dessinateurs, sculpteurs et autres. Des expositions et brunchs y sont souvent organisés. Pour faire du neuf avec du vieux, la direction de l’hôtel vient de renouer avec l’organisation des fiançailles, anniversaires et mariages. Ce qui n’est pas étonnant si l’on sait que le Sphinx est la première « boutique-hôtel » de la ville de Mohammedia. Comme nous l’apprend un responsable, le réaménagement du « Jeff » ainsi que la rénovation de l’hôtel, sa piscine, son restaurant italien ont coûté un budget de 20 millions de MDH. Une somme qui reste modique en comparaison avec la richissime histoire de l’hôtel.
 


Quid de la piscine municipale de Mohammedia ?
 
Si Renaud avait connu la Piscine municipale de Mohammedia comme elle était il y a environ une trentaine d’années, il lui aurait chanté son tube Mistral gagnant, sauf qu’il aurait été tenté de remplacer « mistral », ce vent catabatique français du Nord-Ouest, par le chergui, ce vent du Sud qui envahit les villes marocaines dès que la température dépasse les 30° C. Trêve de rêverie. Place à la réalité : aujourd’hui, cette piscine adulée par les natifs des années 60, 70 et 80 cherche visiteurs désespérément, car devant le nombre croissant des piscines privées de la Cité des fleurs, il y en a qui ne savent même pas que cet emblème des bons vieux étés fédalis a rouvert ses portes en juillet 2018, après vingt ans de fermeture !