L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



International

Migration : Plus de 1.300 migrants secourus en Italie


Rédigé par L'Opinion Dimanche 12 Mars 2023

Plus de 1.300 migrants à bord d'embarcations surchargées ont été secourus samedi par les garde-côtes italiens alors qu'un rassemblement a rendu hommage aux victimes du naufrage qui a fait 74 morts le 26 février dernier au large de la Calabre.



Les opérations de secours ont été menées le jour même de la découverte de trois nouveaux corps de victimes du naufrage au large de Crotone d'une embarcation qui transportait quelque 180 personnes, portant le bilan total à 76 morts. Il s'agit de deux petites filles de moins de 10 ans et d'un homme, selon les médias italiens.
La justice a ouvert une enquête sur ce drame. Les autorités maritimes, et en particulier les garde-côtes, sont soupçonnés de n'avoir pas réagi assez vite aux informations faisant état de la présence d'un navire surchargé dans la zone.

Ce naufrage a choqué l'Italie et suscité de vives critiques contre le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni élue sur une ligne anti-migrants.
Samedi, à Cutro (province de Crotone), près du lieu du naufrage meurtrier, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues derrière une croix fabriquée avec des morceaux de bois provenant du naufrage.
"Cette croix est un symbole de la souffrance d'aujourd'hui", a déclaré Domenico "Mimmo" Lucano, ancien maire de Calabre connu pour son engagement en faveur des migrants, cité par l'agence de presse Ansa.
 
Méditerranée centrale, une route migratoires des plus dangereuses
 
"Lors de ces situations d'urgence, les communautés calabraises sont ébranlées, et ce qui prévaut, c'est un esprit de solidarité que le gouvernement ne montre pas", a-t-il ajouté.
Les garde-côtes et la marine italienne avaient dépêché vendredi plusieurs navires pour venir en aide à trois embarcations transportant plusieurs centaines de migrants et repérées en Méditerranée centrale, l'une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.
Samedi vers 02H00 GMT, 487 migrants ont été ramenés sains et saufs au port de Crotone, ont précisé les secours. Des vidéos des garde-côtes, diffusées vendredi, montraient une partie d'entre eux sur le pont d'un grand bateau de pêche tanguant dans une mer agitée.

Une autre opération de sauvetage a permis de venir en aide à 500 migrants, secourus à bord d'un navire des garde-côtes. Ansa avait précédemment rapporté que le navire, transportant 584 migrants, avait accosté dans le port de Reggio de Calabre, une ville côtière du sud de la péninsule italienne.

Un troisième bateau transportant 379 personnes a été secouru par deux patrouilleurs des garde-côtes et les migrants ont été transférés sur un navire de la marine à destination du port sicilien d'Augusta.
A l'issue d'un conseil des ministres délocalisé jeudi dans le sud du pays, la Première ministre Giorgia Meloni avait réaffirmé la détermination de son gouvernement à lutter contre l'immigration clandestine et les passeurs.
En deux mois, 17.592 personnes ont débarqué en Italie
 
Une première hors de Rome pour l'Exécutif qui, depuis son entrée en fonction en octobre 2022, a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée et engagé un bras de fer avec ses partenaires européens pour obtenir davantage de solidarité dans l'accueil des migrants.
Le conseil des ministres a approuvé un nouveau décret renforçant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de trente années de prison pour ces trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes.

Selon le ministère de l'Intérieur, 17.592 personnes ont débarqué depuis le 1er janvier en Italie, contre 5.976 sur la même période en 2022 et 5.995 en 2021, soit près du triple. Le nombre d'arrivées de migrants par la route de la Méditerranée centrale a bondi de 116% en janvier et février par rapport à 2022, selon Frontex.


 

Les Tunisiens noirs "victimes collatérales" du discours de Saïed

"Dégage, que fais-tu encore ici": la jeune Nebras se sent mal à l'aise comme bon nombre de Tunisiens noirs après qu'un discours incendiaire du président tunisien Kais Saied contre les migrants illégaux subsahariens a entraîné des agressions racistes.
Nebras, 26 ans, une diplômée actuellement serveuse, dit avoir "senti davantage de racisme" qui "se manifeste sans que les gens ne soient inquiétés ni poursuivis".
"Après le discours, j'ai remarqué que les Noirs de Tunisie avaient aussi la peur au ventre", assure Saadia Mosbah, présidente de l'association anti-raciste Mnemty, évoquant "cinq ou six agressions de Tunisiens noirs".
Outre une tempête de haine en ligne, cette ex-hôtesse de l'air de 63 ans dont le combat a débouché sur une loi anti-discrimination en 2018, a fait l'objet elle aussi d'invectives en pleine rue telles que "retourne chez toi".
Sa réaction a été la solidarité avec les migrants subsahariens dont un grand nombre (sur plus de 21.000 recensés officiellement) se sont retrouvés privés de travail et logement, en apportant des produits de première nécessité aux plus démunis d'entre eux.
Selon Mosbah, le racisme "plus ou moins caché" en Tunisie est brusquement "remonté à la surface, ajoutant que le discours de Saied a été "comme un feu vert du pouvoir politique aux racistes", parmi lesquels se trouvent "des gens de l'élite intellectuelle, des personnes éclairées", s’étonne-t-elle.








🔴 Top News