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Massacre en Ukraine : de Guernica à Boutcha


Rédigé par Majd EL ATOUABI le Lundi 4 Avril 2022



Massacre en Ukraine : de Guernica à Boutcha
Apparu au début des années 1990, à la faveur de la première guerre du Golfe, le concept des frappes chirurgicales qui laissait suggérer la possibilité de mener des guerres propres et sans trop de dommages collatéraux parmi les civils, grâce notamment au développement de la technologie militaire et l’apparition de bombes supposément intelligentes, n’a eu de cesse d’être démenti par les faits et les innombrables bavures ou tueries préméditées enregistrées avant, pendant et après ce conflit.

L’Histoire nous prouve malheureusement qu’il ne peut y avoir de guerre morale et qu’à un moment ou un autre, toute armée, aussi bien intentionnée et disciplinée soit-elle, peut basculer dans l’abject, commettre des exactions et devenir immorale. Du massacre de Guernica (Espagne, 1937), en passant par les carnages de Sabra et Chatila (Liban, 1982) et de Srebrenica (Bosnie Herzégovine, 1995), le bombardement de Cana (Liban, 1996) jusqu’au massacre de Mahmoudiyah (Irak, 2006), l’Histoire des guerres est en effet jonchée d’atrocités et de charniers.

Les images terribles qui nous parviennent aujourd’hui d’Ukraine et précisément de la bourgade de Boutcha dans les environs de Kiev s’inscrivent dans cette sordide lignée de massacres indissociables de l’Histoire de l’humanité. Elles confortent l’idée désespérante de tristesse qu’en dépit des innombrables avancées sociales, politiques, scientifiques et culturelles, l’Homme gardera indéfiniment en lui cette part de bestialité qu’il essaie depuis la nuit des temps d’apprivoiser.

Maintenant que ce constat est fait, un deuxième s’impose : celui de la retenue et du recul dont il faut faire preuve face à ce genre d’images avant d’en tirer les enseignements et de décocher les accusations. Cette même Histoire des guerres et des conflits nous apprend en effet que l’empressement et l’excès d’émotions ne sont jamais de bon conseil en pareilles situations. Car aussi insoutenables soient-elles, ces images doivent être appréhendées et questionnées froidement, sans précipitation et surtout sans pression politique ou médiatique en faveur ou contre l’une ou l’autre partie. On en est loin en ce moment.


Majd EL ATOUABI



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