
L’autonomie sous souveraineté marocaine reste l'horizon indépassable de toute solution et le cadre exclusif de toute négociation future, aux yeux de l'administration américaine.
À quelques semaines de la prochaine réunion du Conseil de Sécurité, censée trancher le vieux contentieux sur le Sahara, les réunions officieuses s'enchaînent dans les coulisses pour dessiner les grands contours du verdict final.
Les Etats-Unis demeurent à la manœuvre. Les Nations Unies n’ont qu’à suivre le cap fixé par Washington et ses alliés. L’autonomie sous souveraineté marocaine reste l'horizon indépassable de toute solution et le cadre exclusif de toute négociation future. C’est le message qu’a transmis le Haut conseiller du président américain, Donald Trump, pour le Moyen Orient et l'Afrique, Massad Boulos, lorsqu’il a reçu, vendredi, l’Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura.
Dans un bref compte rendu publié à l’issue de leur rencontre, le diplomate, chargé du dossier à la Maison Blanche, a pris soin de réitérer le plus clairement possible que l'autonomie est la seule solution envisageable. Boulos réitère une nouvelle fois la détermination américaine à mettre fin à ce conflit vieux de cinquante ans qui commence à lasser toute la communauté internationale.
Les Américains préparent le terrain
L'Administration Trump s'évertue à préparer le terrain. Bien qu’elle ait tenté d'amadouer les Américains en jouant la carte énergétique, l’Algérie est mise devant le fait accompli par Massad Boulos lui-même lors de son dernier déplacement à Alger. Le régime algérien sait désormais que la souveraineté marocaine n'est pas négociable. La solution est inexorable.
Les scénarios du vote ?
Donc, plus de recul en arrière. La prochaine Résolution du Conseil de Sécurité devrait donc refléter cette orientation irréversible que la majorité de la communauté internationale soutient sans réserve.
Le texte, dont les Etats-Unis sont le porte-plume, est censé consacrer la prééminence du plan d’autonomie. Toute négociation ne peut dépasser ce cadre. Les rapports de force au sein du Conseil penchent en faveur du Maroc. Des quinze membres actuels, 11, y compris trois détenteurs du droit de véto, soutiennent le plan d'autonomie. Ce qui laisse présager un vote sans difficulté. “Reste à savoir quelle sera l'attitude de la Russie qui reste moins prévisible que la Chine, Pékin semble déterminé à entériner toute solution favorable au Maroc si elle est plébiscitée”, explique Mohamed Badine El Yattioui, Professeur d'Études Stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi.
La Russie s'abstient traditionnellement et n’a jamais usé de son véto. Une sorte de neutralité négative où Moscou a trouvé son compte. Les Russes ont pu ainsi faire plaisir à l’Algérie sans nuire aux intérêts du Maroc qu’ils ont de tout temps veillé à ménager. Une attitude qui ne devrait pas changer d’autant plus que les relations russo-algériennes ne sont pas au beau fixe depuis le déploiement russe au Mali. Bien que silencieux, le désaccord est profond.
Le sort opaque des Casques bleus !
Maintenant qu’on se dirige vers une solution favorable au Maroc, les contours de la prochaine Résolution restent à définir quant à la forme. Format de négociation, application de l’autonomie, sort du Polisario… Plusieurs questions restent à trancher. L’avenir de la MINURSO n’en reste pas moins en tête des priorités. Que faire des Casques bleus ?
On parle désormais de “MANSASO”, une nouvelle mission chargée de superviser la mise en œuvre du plan d'autonomie. Un schéma que Paris et Washington s'évertuent à imposer pour enterrer pour de bon l’option référendaire et la rayer du jargon onusien, à en croire les bruits qui courent. Reste à savoir s’il s’agit d’un simple changement sémantique qui, si tel est le cas, n'arrange pas forcément les choses. Les Casques bleus sont toujours synonymes d'immobilisme. “Il faudrait penser à ces objectifs et un calendrier précis pour qu’il y ait assez de visibilité”, insiste M. El Yattioui, qui estime qu’il ne sert à rien de changer de nom si l'autonomie n’est pas imposée aux parties dans les négociations. A Rabat, on prend cet artifice avec des pincettes, bien qu’une telle solution soit censée en principe conforter les exigences du Royaume.
L’ancien ambassadeur du Maroc aux Nations Unies, Mohammed Loulichki, exprime éloquemment cette réserve dans une note du Policy Center for the New South. Cette hypothèse, pense-t-il, implique que la MINURSO passe d’une mission de maintien de la paix à une mission politique chargée d’accompagner les efforts de facilitation des négociations autour de l’autonomie sous l’égide de l’émissaire onusien. Selon l’ancien diplomate, un tel basculement aurait deux implications majeures : le retrait de la question du Sahara du Comité spécial de la décolonisation (C24) et la suspension du Polisario au sein de l’Union Africaine en attendant la fin des négociations sur le statut d’autonomie.
Les Etats-Unis demeurent à la manœuvre. Les Nations Unies n’ont qu’à suivre le cap fixé par Washington et ses alliés. L’autonomie sous souveraineté marocaine reste l'horizon indépassable de toute solution et le cadre exclusif de toute négociation future. C’est le message qu’a transmis le Haut conseiller du président américain, Donald Trump, pour le Moyen Orient et l'Afrique, Massad Boulos, lorsqu’il a reçu, vendredi, l’Envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, Staffan de Mistura.
Dans un bref compte rendu publié à l’issue de leur rencontre, le diplomate, chargé du dossier à la Maison Blanche, a pris soin de réitérer le plus clairement possible que l'autonomie est la seule solution envisageable. Boulos réitère une nouvelle fois la détermination américaine à mettre fin à ce conflit vieux de cinquante ans qui commence à lasser toute la communauté internationale.
Les Américains préparent le terrain
L'Administration Trump s'évertue à préparer le terrain. Bien qu’elle ait tenté d'amadouer les Américains en jouant la carte énergétique, l’Algérie est mise devant le fait accompli par Massad Boulos lui-même lors de son dernier déplacement à Alger. Le régime algérien sait désormais que la souveraineté marocaine n'est pas négociable. La solution est inexorable.
Les scénarios du vote ?
Donc, plus de recul en arrière. La prochaine Résolution du Conseil de Sécurité devrait donc refléter cette orientation irréversible que la majorité de la communauté internationale soutient sans réserve.
Le texte, dont les Etats-Unis sont le porte-plume, est censé consacrer la prééminence du plan d’autonomie. Toute négociation ne peut dépasser ce cadre. Les rapports de force au sein du Conseil penchent en faveur du Maroc. Des quinze membres actuels, 11, y compris trois détenteurs du droit de véto, soutiennent le plan d'autonomie. Ce qui laisse présager un vote sans difficulté. “Reste à savoir quelle sera l'attitude de la Russie qui reste moins prévisible que la Chine, Pékin semble déterminé à entériner toute solution favorable au Maroc si elle est plébiscitée”, explique Mohamed Badine El Yattioui, Professeur d'Études Stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi.
La Russie s'abstient traditionnellement et n’a jamais usé de son véto. Une sorte de neutralité négative où Moscou a trouvé son compte. Les Russes ont pu ainsi faire plaisir à l’Algérie sans nuire aux intérêts du Maroc qu’ils ont de tout temps veillé à ménager. Une attitude qui ne devrait pas changer d’autant plus que les relations russo-algériennes ne sont pas au beau fixe depuis le déploiement russe au Mali. Bien que silencieux, le désaccord est profond.
Le sort opaque des Casques bleus !
Maintenant qu’on se dirige vers une solution favorable au Maroc, les contours de la prochaine Résolution restent à définir quant à la forme. Format de négociation, application de l’autonomie, sort du Polisario… Plusieurs questions restent à trancher. L’avenir de la MINURSO n’en reste pas moins en tête des priorités. Que faire des Casques bleus ?
On parle désormais de “MANSASO”, une nouvelle mission chargée de superviser la mise en œuvre du plan d'autonomie. Un schéma que Paris et Washington s'évertuent à imposer pour enterrer pour de bon l’option référendaire et la rayer du jargon onusien, à en croire les bruits qui courent. Reste à savoir s’il s’agit d’un simple changement sémantique qui, si tel est le cas, n'arrange pas forcément les choses. Les Casques bleus sont toujours synonymes d'immobilisme. “Il faudrait penser à ces objectifs et un calendrier précis pour qu’il y ait assez de visibilité”, insiste M. El Yattioui, qui estime qu’il ne sert à rien de changer de nom si l'autonomie n’est pas imposée aux parties dans les négociations. A Rabat, on prend cet artifice avec des pincettes, bien qu’une telle solution soit censée en principe conforter les exigences du Royaume.
L’ancien ambassadeur du Maroc aux Nations Unies, Mohammed Loulichki, exprime éloquemment cette réserve dans une note du Policy Center for the New South. Cette hypothèse, pense-t-il, implique que la MINURSO passe d’une mission de maintien de la paix à une mission politique chargée d’accompagner les efforts de facilitation des négociations autour de l’autonomie sous l’égide de l’émissaire onusien. Selon l’ancien diplomate, un tel basculement aurait deux implications majeures : le retrait de la question du Sahara du Comité spécial de la décolonisation (C24) et la suspension du Polisario au sein de l’Union Africaine en attendant la fin des négociations sur le statut d’autonomie.
Trois questions à Mohamed Badine El Yattioui

Mohamed Badine El Yattioui, Professeur d'Études Stratégiques au Collège de Défense (NDC) des Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi, a répondu à nos questions.
“La zone tampon doit être restituée au Maroc”
-Le conseiller de Trump a rappelé que l'autonomie reste la seule solution envisageable. Quelle conclusion en tirez-vous à la veille de la réunion du Conseil de Sécurité ?
On voit qu’il y a une forte confirmation de la position américaine telle qu’exprimée par toutes les composantes de l’Administration Trump. Les Américains comme les Français et les Britanniques poussent vers le règlement du conflit sur la base de l'autonomie. Ce qui veut dire que l’option référendaire est définitivement enterrée et rayée du jargon onusien. Reste maintenant à savoir l'attitude de la Chine et de la Russie lors du vote de la prochaine Résolution du Conseil de Sécurité. Moscou demeure moins prévisible que Pékin qui semble déterminé à entériner une solution favorable au Maroc.
-On parle aujourd'hui d'un éventuel remplacement de la MINURSO par la MANSASO. Avons-nous intérêt à garder une mission onusienne après tant d'efforts pour s'en débarrasser ?
Cela dépend de la teneur de la Résolution et les objectifs en termes d’autonomie qui seront assignés à la MINURSO. Si c’est juste pour changer de nom, je ne vois pas l'intérêt d’un ajustement sémantique. Pour qu’elle soit acceptable du point de vue marocain, la vocation des Casques bleus doit impérativement prendre en considération la souveraineté marocaine sur le Sahara. Donc, il faudrait penser à ces objectifs et à un calendrier précis pour qu’il y ait assez de visibilité. Mais, je crois personnellement qu’on n’a pas besoin de maintenir une mission onusienne quelle qu’elle soit du moment que la majorité écrasante du Conseil de Sécurité est favorable à l’autonomie.
-Quel sera à votre avis le sort de la zone tampon en cas de règlement du conflit ?
A partir du moment qu’on parvienne à une solution, la zone tampon devrait être restituée au Maroc. C’est un territoire marocain cédé en 1991 dans un contexte particulier pour rendre possible la surveillance du cessez-le-feu. Là, se posera peut-être l'épineuse question de la frontière avec l’Algérie et la présence du Polisario. D’où la fatalité d’une négociation bilatérale maroco-algérienne pour éviter toute tension ou friction à la frontière et trancher le sort du front.