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Actu Maroc

Libéralisation du dirham : le Maroc refuse d’entamer la deuxième phase


Rédigé par Anass Machloukh Mardi 18 Octobre 2022

Le Wali de Bank-Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, s’est prononcé sur le chantier de libéralisation du dirham. Jusqu’à présent, le Maroc refuse, pour des raisons économiques, d’entamer la deuxième phase comme le recommande le Fonds monétaire international. Détails.



Libéralisation du dirham : le Maroc refuse d’entamer la deuxième phase

C’est l’une des réformes qui attire le plus l’attention des économistes depuis des années, la libéralisation du dirham, dont le Maroc a commencé le chantier il y a quelques années en concertation avec le Fonds monétaire international, est en stand-by.

L’instance de Bretton Woods semble pressée et a demandé au Maroc d’entamer la deuxième phase de libéralisation du dirham. Une demande qu’a refusée catégoriquement le Royaume, a fait savoir le wali de Bank-Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, qui a été l’invité de Sky news Arabia.
  
Le patron de la banque centrale connu pour son franc-parler et ses sorties médiatiques circonstanciés, a expliqué que le Maroc n’est pas encore prêt à prendre une telle mesure dans une conjoncture aussi difficile que celle ’on vit actuellement. M. Jouahri a argué de la crise que traverse l’économie marocaine pour justifier le refus du Maroc d’aller plus loin dans la politique de libéralisation de la monnaie.

Selon lui, même le tissu économique national, composé principalement de PME et TPE, n’est pas préparé pour supporter un changement aussi structurel. « 90% du tissu national est composé de TPE, 9% de PME et 1% de grandes entreprises. La majorité des TPME ne sont pas en capacité à faire face à la réforme du taux de change », a-t-il argué. 

Concernant l’inflation qui a atteint des proportions telles que la Banque centrale s’est sentie obligée de hisser le taux directeur, le niveau des prix est loin de se stabiliser dans les niveaux que BAM juge convenables, a fait savoir Abdellatif Jouahri selon qui, même en cas d’une baisse de l’inflation, elle ne reviendra pas au niveau habituel (2%).
 
Rappelons que le Conseil de Bank-Al-Maghrib a décidé de relever le taux directeur à 2% pour contenir une inflation galopante, qui tient ses racines de la flambée des cours de matières premières à l’échelon international. Ceci a poussé plusieurs économistes à parler d’« inflation importée ». Actuellement, l’inflation a atteint 6,3 %, contre 1,4% en 2021. La Banque centrale estime qu’elle va reculer à 2,4% l’année prochaine. Mais tout dépend de l’évolution de la conjoncture internationale.