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Liban : La crise s’aggrave de jour en jour


Lundi 15 Juin 2020

En pleine dégradation monétaire, économique et sociale, le Liban vit au rythme de nouvelles manifestations et heurts avec les forces de l’ordre.



Liban : La crise s’aggrave de jour en jour
Des centaines de contestataires ont défilé samedi au Liban, au troisième jour consécutif de manifestations ayant fait des dizaines de blessés, pour dénoncer le naufrage économique et crier leur colère contre la classe politique.

Dans la ville septentrionale de Tripoli, les affrontements entre les manifestants et l’armée libanaise ont fait plus de 120 blessés, selon des bilans distincts de la CroixRouge et de services de secours locaux. En proie à une dépréciation historique de sa monnaie nationale, ce pays connait sa pire crise économique depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

A Beyrouth, des dizaines de personnes ont défilé pacifiquement dans le centre-ville, reprenant les slogans du mouvement déclenché le 17 octobre 2019 contre une classe dirigeante quasi-inchangée depuis des décennies et accusée de corruption, de népotisme et de clientélisme.

Le Liban, au bord de la faillite, voit sa monnaie dégringoler de jour en jour. Elle a perdu 70% de sa valeur. Les autorités et la banque centrale, qui ont multiplié les réunions d’urgence, espèrent limiter les dégâts, notamment en injectant des dollars sur le marché.

 « La valeur du dollar face à la monnaie libanaise sera réduite, assure Nabih Berri, le président du parlement. Mais ce ne sera pas visible avant lundi. Le taux de change passera sous la barre des 4000 livres libanaises et s’établira à 3000 ou 3200 livres ».

Depuis l’automne dernier, la rue proteste contre une classe politique qui ne parvient pas à sortir le pays du marasme. Surendetté, le Liban a vu près de la moitié de sa population basculer dans la pauvreté. Et l’inflation qui accompagne l’effondrement de la monnaie resserre un peu plus encore l’étau.

« Un dollar, c’est actuellement près de 7000 livres libanaises, dit Bassam, un habitant de Beyrouth. Comment les gens vontils vivre ? Certains ne perçoivent qu’un quart ou la moitié de leur salaire. Les écoles et les hôpitaux réclament de l’argent. Personne n’a d’argent. Que sommes-nous supposés faire ? ».

La situation financière du pays est telle qu’il n’a pas honoré certaines échéances de sa dette et en appelle à l’aide du Fonds monétaire international. Des négociations sont en cours.

Une détérioration de la monnaie suspicieuse

Le président de la République, le Général Michel Aoun, a qualifié de suspect la détérioration brutale de la parité de la livre libanaise face au dollar “sans aucune justification”, s’interrogeant sur une possible rumeur visant à “amener les gens dans les rues et des affrontements se produisent”. 

Le chef de l’Etat a poursuivi toujours en s’interrogeant sur les objectifs politiques, bancaires ou autre de cette détérioration de la devise locale, “Les experts financiers ont souligné que le dollar ou toute autre devise ne pouvait pas sauter en quelques heures jusqu’à présent. C’est ce qui exclut le caractère de spontanéité de tout ce qui s’est passé, et indique un schéma. Nous sommes appelés à nous unir pour y faire face.

Le Président de la République a indiqué que des mesures visant à contrecarrer cette hausse du dollar face à la livre seront mises en œuvres dès lundi prochain par une injection de dollars par la Banque du Liban. Il s’agira de faire diminuer le taux de change de manière progressive, estime le Général Aoun. 

Au sujet du plan de sauvetage de l’économie libanaise qui fait face à la pire crise de son histoire, la responsabilité de la situation économique incombe – en général – “à trois parties: le gouvernement, la Banque du Liban et les banques. “Les pertes devraient être réparties entre ces agences et non les déposants”.

Ces propos interviennent au lendemain d’importantes manifestations sur pratiquement l’essentiel du territoire libanais y compris dans les fiefs du Hezbollah et du Président de la Chambre Nabih Berri. Les protestataires dénoncent la détérioration brutale de la livre libanaise face au dollar, avec une parité qui a même dépassé le seuil symbolique des 5000 LL/USD, alors que les agents de change officiels indiquent ne plus disposer de billets verts à vendre. Les experts s’interrogent également sur la capacité réelle de la Banque du Liban à pouvoir injecter de manière durable des dollars sur le marché local. Ils s’interrogent également sur le montant réel des réserves monétaires nettes et sur sa capacité à subventionner l’achat des produits de première nécessité. 



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