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Actu Maroc

Les sombres marcheurs de la nuit: Ferme riposte des autorités à la désobéissance sanitaire

Violations d’Etat d’urgence sanitaire


Rédigé par Hajar LEBABI Mardi 24 Mars 2020

Des dizaines de personnes sont descendues dans les villes de Salé, Tanger, Tétouan et Fès, le 21 mars, défiant l’état d’urgence sanitaire imposé par les autorités. La riposte des autorités a été à la mesure de la gravité de la situation.



Au moment où le compteur des cas d’atteintes au coronavirus semble s’emballer avec le signalement de 134 cas lundi 23 mars à midi 30, quelques ignares s’entêtent toujours à vouloir défier les autorités en violant l’interdiction de sortie. Samedi soir, les images mettant en scène des grappes d’individus marchant à cadence militaire et hurlant à pleins poumons «Alla-hou Akbar» dans quatre villes marocaines avaient profondément marqué les esprits. Relayés par les réseaux sociaux, ils ont rajouté à cette ambiance d’apocalypse dans laquelle notre pays est plongé depuis la proclamation de l’état d’urgence sanitaire, une inquiétante touche de messianisme illuminé dont on aurait aimé se passer.

 

Récupération politicienne

Les scènes en question avaient pour théâtre les villes de Salé, Tanger, Tétouan et Fès, toutes les quatre réputées pour être des fiefs du mouvement sectaire d’Al Adl WalIhssane. Au lendemain donc de cette mascarade que les autorités auraient pu mater avec toute l’autorité et la sévérité qui s’imposent en pareils cas, les regards accusateurs se tournaient naturellement vers cette organisation qui évolue à la lisière de la légalité.

Plus que le fait de braver la mesure de confinement obligatoire imposée par les autorités pour limiter la propagation du covid-19 dans notre pays relativement sous-équipé contre cette épidémie et lui éviter ainsi une hécatombe à l’italienne, c’est surtout l’impudeur des instigateurs de ces marches et leur culot d’avoir osé s’attaquer à la belle union nationale contre le coronavirus pour de basses considérations politiciennes qui a suscité le dégoût des marocains.

Quoiqu’il en soit et nonobstant les instigateurs, des attroupements simultanés et donc synchronisés et nullement spontanés prennent forme samedi soir dans les villes de Tanger, Tétouan, Fès et Salé. Parmi le magma des marcheurs indéfinis, une constellation de sensibilités idéologiques brassant complotisme, fanatisme et messianisme, unissent leurs voix pour défier les autorités. Mettant ainsi en péril leur propre santé, ainsi que celle des leurs proches et de l’ensemble des marocains.

Retour des bâtons

A l’origine de cette provocation, des messages publiés quelques heures auparavant sur plusieurs réseaux sociaux appelant les foules d’ignares à la mutinerie contre l’état d’urgence. Parmi les auteurs de ces messages, quelques-uns qui se présentent comme des Rakis, ces charlatans de la médication religieuse, avaient proclamé par le passé leurs accointances avec le mouvement de Cheikh Yassine.

Mouvement qui a multiplié durant la dernière semaine les critiques et les reproches à l’encontre du dispositif sanitaire mis en place par les autorités.

En plus de décrier la fermeture des mosquées et la suspension provisoire des prières collectives, Al Adl s’en est pris à certains grands donateurs du fond spécial coronavirus, mettant en doute leur sens de la solidarité.

Faisant preuve d’un grand sens de la retenue, les forces de l’ordre qui auraient pu et auraient dû sévir avec plus de fermeté ont évité la confrontation, appelant les mutins à la raison. Mais ça ne saurait durer.

«Les consignes ont été données pour que toute réédition de comportements analogues soit contrée par la plus grande fermeté», nous dit en effet un haut gradé des forces de l’ordre.

Dimanche, un décret-loi instituant une batterie de sanctions pénale à l’encontre des contre-venants a été adopté en conseil des ministres (voir encadré). Le même jour, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a fait état de l’arrestation à Tanger de deux individus pour leur implication supposée dans les troubles e samedi. Vivement donc le retour des bâtons.

Hajar LEBABI








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