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Culture

Les peintres de l’avenue Mansour Eddahbi ont le blues


Rédigé par Kenza AZIOUZI le Mercredi 11 Mars 2020

L’Avenue Mansour Eddahbi était dédiée aux peintres. Ces artistes aux humeurs rêveuses, dérangés par le désordre ambiant, n’ont plus le coeur à l’ouvrage.



Les peintres de l’avenue Mansour Eddahbi ont le blues
Vivre de son art, telle est la vision de Mohammed Benabdallah, artiste peintre calligraphe. Ayant grandi avec la culture des pinceaux et des palettes de couleurs, ce peintre tient un stand à l’Avenue Mansour Eddahbi. Mohamed est en étroite relation avec le monde artistique.

D’ailleurs, il expose dans plusieurs galeries, comme il l’explique : «Cela peut être des expositions individuelles, de groupes ou à thèmes. J’ai d’ailleurs eu l’honneur de participer à une exposition organisée par la Fondation Ordre Lafayette à la salle Bahnini à l’occasion de la journée internationale des femmes ».

Il n’est pas le seul à bénéficier d’un petit espace de peinture, plusieurs autres stands fixes occupent une partie du trottoir de l’avenue, la plupart sont fermés. «On doit cet espace aménagé à la fondation Ribat Al Fath, c’est grâce à elle tout ça», affirment les artistes.

A en croire leurs témoignages, on envierait presque leur quotidien. Ils se lèvent tôt pour rejoindre leurs ateliers vers le coup de 8h, ils font sortir leurs chevalets à l’extérieur, n’ayant pour compagnie que le chant des oiseaux. Se laissant submergés par leurs émotions, ils expriment tout ressenti sur les toiles.

Chacun sa spécialité, on retrouve de tout, de l’abstrait au portrait, en passant par l’impressionnisme.

A la recherche d’une sérénité perdue

Aujourd’hui, pratiquement tous les stands sont fermés, pas plus de trois restent ouverts. Les artistes se plaignent. En face, plusieurs taxis sont stationnés et attendent leurs courses, là n’est pas le problème. Ce qui dérange les peintres, ce sont les propos très peu maniérés tenus entre les chauffeurs de taxis. Entre grossièretés et engueulades, l’atmosphère paisible et sereine dont jouissaient les artistes est perdue, au point de vouloir fuir leurs ateliers. Même les clients ne supportent pas et préfèrent passer leur chemin. «Cette situation est intenable, il faut vraiment y remédier».

 

Ribat Al Fath

Ribat Al Fath est une association créée en 1986, elle vise à offrir aux habitants de Rabat les moyens de contribuer à enrichir leur vie et faire rayonner leur ville.
 
Ribat Al Fath contribue annuellement à promouvoir les activités culturelles et intellectuelles et à faire vivre le patrimoine et l’identité de la ville. L’Association Ribat Al Fath dispose de deux sources de financement. La première n’est autre que les dons et legs des bienfaiteurs de l’association. Quant à la seconde source de financement, elle trouve son origine dans les partenariats avec d’autres organismes gouvernementaux ou non. Selon l’association Ribat Al Fath, elle n’aurait jamais bénéficié d’un financement étatique.

Kenza AZIOUZI