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International

Le paradoxe Italien

Covid-19


Rédigé par Ali Benadada Mardi 24 Mars 2020

5476 décès en un mois, des morts journaliers par centaines, l’Italie dépérit devant l’indifférence de ses voisins.



Le paradoxe Italien
Le cas de l’Italie est vraiment paradoxal. Le pays compte 5.476 morts pour 59.138 cas confirmés, alors que la Chine qui présente un chiffre de 81.054 cas ne déplore que 3.261 décès, et 72.244 guérisons. De même pour les autres pays comme l’Espagne avec 1.720 morts pour 28.572 cas, l’Iran avec 1.685 morts (21.638 cas), la France avec 674 morts (16.018 cas), et les États-Unis avec 390 morts (31.057 cas).

Premier foyer de la pandémie en Europe devant l’Espagne et la France, l’Italie ne manquerait pas de répandre d’une manière ou d’une autre, encore plus le fléau autour d’elle si ses voisins en particulier la France et l’Allemagne ne réagissent pas pour lui venir en aide, et pourtant, il y va de leur propre sécurité et de celle du reste du monde.

Face à l’indifférence de ses voisins et pour palier à l’afflux massif de patients atteints de Co-vid-19 qui saturent son système de santé, l’Italie est allée chercher secours sous d’autres cieux, la Chine, Cuba et le Venezuela, pour obtenir une aide autant matérielle qu’humaine.

Une aide hors Europe

Cuba a dépêché le 21 mars en Lombardie, région de l’Italie la plus impactée par la pandémie de Covid-19 avec plus de 3 095 décès selon le dernier bilan, une équipe de 52 médecins et infirmiers, dont certains ayant combattu l’épidémie d’Ebola en Afrique, pour aider le pays européen le plus meurtri par le virus, selon l’AFP. L’équipe, sous la coupe de son chef, Carlos Ricardo Perez est déjà à pied d’oeuvre depuis le 22 mars.

De son côté, la Chine avait en-voyé neuf médecins et plusieurs tonnes d’aide sanitaire le 12 mars à Rome à bord d’un vol spécial pour aider le gouvernement italien à faire face à la pandémie de Covid-19.

A bord de l’avion affrété par Pékin se trouvaient notamment «des ventilateurs, du matériel respiratoire, des électrocardigraphes, des dizaines de milliers de masques et d’autres maté-riels de santé», avait indiqué le président de la Croix-Rouge italienne, Francesco Rocca, cité par RFI.

«Les neuf experts, six hommes et trois femmes emmenés par le vice-président de la Croix-Rouge chinoise, Yang Huichan, et par un illustre professeur de réanimation cardio-pulmonaire, Liang Zongan, sont des médecins réanimateurs, pédiatres et infirmiers qui ont géré la crise du coronavirus en Chine», précisait-il.

De surcroît, plus de trois millions de masques arriveront en Italie de Chine, d’Egypte, de Russie et d’Inde, selon l’agence italienne Ansa qui cite des sources au ministère des Affaires étrangères.

Enfin Moscou aussi a répondu à la détresse des Italiens par l’envoi de neuf avions militaires avec des équipes de virologues et de l’équipement pour contrer l’épidémie de coronavirus en Italie.

La Commission européenne a approuvé dimanche un régime d’aide italien d’un montant de 50 millions d’euros destiné à soutenir la production et la fourniture de dispositifs médicaux, tels que les ventilateurs et les équipements de protection individuelle comme les masques, les lunettes, les blouses de protection et les combinaisons de sécurité.

Ce régime aidera l’Italie à prodiguer les soins médicaux nécessaires aux personnes infectées tout en protégeant les personnels médicaux et les citoyens.

Un leurre nommé « solidarité européenne »

«La solidarité européenne n’existe pas. C’était un conte de fées»

L’Italie n’est pas le seul pays européen à s’être tourné vers des gouvernements d’autres continents pour obtenir de l’aide dans la lutte contre le Covid-19.

De son côté, le président serbe Aleksandar Vucic avait accusé, le 17 mars, l’UE d’avoir abandonné son pays après la décision prise par la Commission européenne de limiter les exportations de matériel comme les masques, lunettes ou combinaisons, provoquant la colère du chef d’Etat de la petite république balkanique.

Le 15 mars, Bruxelles avait annoncé que les exportations d’équipements médicaux de protection devaient être soumises à l’autorisation des gouvernements européens.

«La solidarité européenne n’existe pas. C’était un conte de fées», s’était désolé Aleksandar Vucic, assurant avoir désormais placé les «espoirs» du pays dans la Chine.
 
 Ali Benadada
(avec les agences)



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