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Le jour d'après coronavirus ...... chers économistes


le Lundi 30 Mars 2020

En arrière-plan du diktat de l’urgence actuelle qu'imprime cette crise sanitaire mondiale, les politiques commencent à solliciter les économistes de tous bords, pour réfléchir au jour d'après.



Adnane Benchakroun, vice-président de l'AEI
Adnane Benchakroun, vice-président de l'AEI
Certes, si l’intention d'anticipation est judicieuse et même nécessaire, l’exercice n’est pas facile en ce début d’avril 2020. Réfléchir à ce stade et dans un tel espace d'incertitudes, relève presque d’une masturbation intellectuelle.

Pour ce faire, les économistes généralement posent instinctivement les hypothèses sur lesquelles ils vont inscrire leurs prévisions de construction de l'échafaudage de leurs scénarii à court et moyen termes.Ils ont l'habitude de faire valoir leurs savoirs et leurs expériences.

Certes, chez nos économistes, il y a des écoles de pensée différentes et des chapelles bien établies et largement chargées d'idéologie. Le spectre est large. Cela va des académiciens orthodoxes confortablement installés dans la recherche fondamentale, aux "économistes de service" sur les plateaux de télévisions, qui changent d’avis, sans la moindre gêne, toutes les 24 heures, en passant par une petite minorité d’oubliés, qui commenceront par vous rappeler : on vous l’avait bien dit et vous politiques, vous n’avez rien voulu entendre.

Et il y a les autres économistes, les invisibles habituellement, qui vous diront : on ne sait pas pour l’instant. C'est trop tôt encore pour réfléchir et encore moins agir.

Oui, malgré toutes nos courbes, nos séries de chiffres et nos modélisations des crises précédentes, nous ne sommes pas encore en mesure de poser des hypothèses suffisamment fiables et crédibles pour écrire nos équations à multivariables et alimenter nos modèles de simulations.

Ces économistes sont troublés à l’idée que cette crise soit la simulation réelle d’un modèle de décroissance planétaire, s'appuyant sur une démondialisation avancée. Ils sont convaincus que cette crise mondiale n’est pas de même nature que celle de 2008, car elle ne concerne pas seulement la sphère financière, mais également tous les étages de l'économie réelle.

Si elle est bien une crise cardiaque mondiale, elle est atypique dans son ordonnancement et sa déclinaison. Habituellement, on est habitué à ce qu'une crise économique devienne éventuellement sociale et parfois même politique. Cette crise est d’abord humanitaire, puis sociale, puis économique, puis politique. Elle deviendra certainement géopolitique et même sociétale.

Aussi, ces économistes réclament leur droit de retrait-confinement temporaire et recommandent aux politiques de donner du temps au temps.

Adnane Benchakroun, Vice-président de l'Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI)



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