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Le coronavirus donne un répit à la Nature


Rédigé par Oussama ABAOUSS le Vendredi 27 Mars 2020

Les mesures de confinement ont eu une conséquence surprenante sur l’environnement : la baisse de la pollution de l’air et un petit répit pour les espèces sauvages.



Le coronavirus donne un répit à la Nature
À chaque chose malheur est bon. La situation mondiale inédite qu’a générée la pandémie de coronavirus met à mal les économies des pays et le bien-être de millions de personnes. Le confinement -décrété dans des dizaines de pays- a vidé les rues et les avenues de centaines d’agglomérations dans un bon nombre de pays. C’est une situation dramatique, mais s’il fallait trouver une seule perspective positive à cette catastrophe, elle serait indéniablement environnementale.

Avec la baisse drastique des vols aériens, du trafic routier et d’une partie non négligeable d’industries diverses, les taux de pollution de l’air ont baissé. C’est ainsi que les gens ont vu s’éclaircir en Chine et en Europe des cieux habituellement gris. La pollution par le son et par la lumière a également notablement diminué. Il vous suffit d’ouvrir vos fenêtres et tendre l’oreille pour vous en rendre compte.

 

Baisse du braconnage et du trafic

Pour la vie sauvage, les mesures de confinement dans divers pays ont considérablement impacté le tourisme et les activités en milieux naturels. Si plusieurs Fake-News ont circulé dernièrement dans les réseaux sociaux, le répit que connaissent actuellement les écosystèmes et les espèces qu’elles hébergent est néanmoins bien réel.

Depuis que la Chine a interdit, il y a quelques semaines, le commerce d’animaux sauvages terrestres à des fins alimentaires, le trafic d’espèces a perdu son plus grand client. Il aura malheureusement fallu qu’une pandémie mortelle advienne pour que l’on assiste enfin à l’enraiement de la machine de braconnage et de trafic des espèces menacées. Le pangolin, animal le plus braconné au monde, qui est suspecté d’avoir été un maillon de propagation du Covid19, a vu chuter la cote de popularité chez « ses » consommateurs habituels.

Un répit pour les oiseaux migrateurs

L’impact positif des mesures de confinement sur l’environnement se fait également ressentir au Maroc. Basé dans la région de M’hamid El Ghazlan, l’ornithologue Brahim Bakkas a la chance d’avoir la Nature du désert aux portes de sa maison.
 
« Cette période de confinement coïncide avec l’arrivée des oiseaux migrateurs et la période de nidification de l’avifaune. Ce qui est certain, c’est qu’en l’absence de fréquentation des sites naturels, les oiseaux ne souffrent pas de dérangement », souligne le naturaliste qui nous confie avoir entendu hier sa première tourterelle des bois de l’année. D’un autre côté, le début du printemps coïncidait toujours avec le début de « la saison » de braconnage du chardonneret. En raison des mesures du confinement, « l’espèce est beaucoup moins braconnée en ce moment », nous explique pour sa part Karim, du Groupe Ornithologique du Maroc. Au moins, le magnifique oiseau chanteur menacé aura gagné lui aussi une saison de répit.

 

Les mammifères prennent leurs aises

Pour les animaux sauvages dont la majorité est menacée dans notre pays, la baisse significative du nombre de gens qui fréquentent les forêts et les milieux sauvages est également une bonne nouvelle.

« Ces derniers jours, j’ai trouvé des traces de genettes et de fennecs juste à coté de là où j’habite », raconte Brahim Bakkas. Les exemples d’animaux qui se hasardent de plus en plus là où ils n’ont pas l’habitude de le faire se sont multipliés. Des sangliers ont été vus et photographiés en plein quartier de Hay Riad à Rabat. Le phénomène est certes de moins en moins rare depuis que la zone de Dar Essalam et ses alentours ont été classés comme « point noir », mais observer les sangliers en milieu urbain en plein jour est quand même surprenant. « Il y a des espèces qui sont habituellement nocturnes dont certains individus sont devenus partiellement diurnes en absence de dérangements », explique Karim.

Grâce aux dernières précipitations de pluies, les diverses espèces de faune et de flore s’épanouiront encore plus. Si le printemps 2020 sera, un jour, pour beaucoup d’entre nous, un triste souvenir, pour la Nature ça aura plu-tôt été un épisode de paix et de prospérité.

Oussama ABAOUSS







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