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Le Maroc s’acheminera-t-il vers un autre accord de LPL avec le FMI ?

Impact du Coronavirus


Rédigé par A. CHANNAJE Lundi 4 Mai 2020

En raison des effets dévastateurs de la pandémie de Coronavirus sur l’économie nationale, Fitch dégrade les perspectives du Maroc de stables à négatives.



Le Maroc s’acheminera-t-il vers un autre accord de LPL avec le FMI ?
L’agence de notation internationale, Fitch Rating, dégrade les perspectives du Maroc de « stables » à « négatives », tout en maintenant la note souveraine à BBB, à cause des effets dévastateurs de la pandémie de Coronavirus sur l’économie nationale.

« Ces perspectives négatives reflètent le coup dur porté à l’économie marocaine par le choc de la pandémie de Coronavirus, qui provoqua une plus forte contraction du PIB en 25 ans », déplore Fitch dans une nouvelle note.

L’ampleur du choc augmentera les risques à la baisse du profil des crédits souverains, malgré une réponse politique proactive conforme à l’engament de longue date des autorités en faveur de politiques économiques prudentes, ajoute Fitch.

Elle estime ainsi que la croissance économique nationale se ressaisira et passera de -4,5% en 2020 à +6% en 2021, « grâce à une normalisation des récoltes céréalières, à la reprise des projets d’infrastructure, à l’expansion continue de l’offre manufacturière et à la lente reprise du tourisme et du commerce mondiaux ».

Effondrement des recettes du tourisme

Il est attendu aussi à ce que les indicateurs relatifs aux échanges extérieurs du pays se dégradent davantage. « La baisse des exportations, des recettes du tourisme et des envois de fonds aggravera le déficit du compte courant (DCC) de la balance des paiements à 8,3% du PIB en 2020, contre un niveau déjà élevé de 4,1% en 2019 ». Et d’ajouter : « Les recettes du compte courant seront affectées par une contraction de 7% du l’économie de la zone euro qui a représenté 60% des exportations du Maroc, les deux tiers de ses envois de fonds, la moitié des investissements étrangers directs (IDE) et les trois quarts de ses arrivées de touristes au cours des cinq dernières années ».

L’agence estime, néanmoins, que la forte baisse des prix du pétrole, l’arrêt des investissements à forte intensité d’importations, l’augmentation des aides étrangères, la reprise du tourisme et une augmentation de la capacité d’exportation manufacturière apporteront un certain soulagement au solde du compte courant.

Seulement, Fitch pense que ce déficit pourrait être financé par des emprunts extérieurs, ce qui portera la dette extérieure nette à 27% du PIB en 2021, contre 16,8% en 2019.

Elle s’attend ainsi à une aggravation du déficit de compte courant à 5% du PIB en 2021.

Vers un autre accord de LPL avec le FMI ?

Elle s’attend également à ce que les emprunts publics auprès des créanciers officiels couvriront environ les deux tiers des déficits de compte courant accumulés en 2020-2021. « Le gouvernement a tiré début avril la totalité des 3 milliards de dollars (3% du PIB) disponibles au titre d’une ligne de précaution et de liquidité (LPL) auprès du FMI. C’est la première fois que le Maroc a utilisé la facilité depuis qu’il a conclu un accord de LPL avec le FMI en 2012 », indique Fitch.

Quoi qu’il en soit, l’agence de notation s’attend à ce que le gouvernement oeuvre, dans les prochains mois, à conclure un autre accord de LPL avec le FMI.

Par ailleurs, et à l’image des autres institutions (Moody’s, HCP, Centre Marocain de Conjoncture…), les experts de l’agence Fitch s’attendent à un effondrement du tourisme, sérieusement impacté par la chute libre des voyages internationaux.

Les perturbations des chaînes de valeur mondiale et la crise de l’industrie du transport aérien porteront également préjudice aux secteurs émergents, comme l’automobile et l’aéronautique qui représentent la plus grande part des exportations, 40% en 2019, ajoute la même source. Concernant le marché de change, il est attendu que la deuxième phase de l’élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5% sur la base d’un panier de devises composé de l’euro et du dollar américain à hauteur, respectivement, de 60% et 40%, soutiendra modestement la résilience externe. « Nous ne prévoyons pas de nouveaux progrès dans la réforme des taux de change au cours des deux prochaines années », souligne Fitch Rating.

A. CHANNAJE








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