L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



Actu Maroc

Le Maroc compte-t-il trop de fonctionnaires ?

En 2019, le taux d’administration du Maroc est de 15,9%, soit près de 16 fonctionnaires civils pour 1.000 habitants


Rédigé par La rédaction Samedi 1 Février 2020

Le département de la Défense Nationale est le premier en termes d’effectifs recrutés (9000), suivi de l’Intérieur (8100) puis de la Santé (4000) LF2019



« En 2019, le taux d’administration du Maroc est de 15,9%, soit près de 16 fonctionnaires civils pour 1.000 habitants, ce qui n’est pas excessif par rapport à la population totale et par rapport aux autres pays, mais sa répartition montre une disparité entre régions et entre départements ministériels », souligne le rapport sur les ressources humaines accompagnant la loi de Finances 2020.


Rapporté à la population active sur le marché de l’emploi, la Fonction publique civile emploie près de 47 fonctionnaires pour 1000 habitants actifs. Cet effectif du personnel civil est passé de 542.670 en 2009 à 564.549 en 2019, soit une hausse de 4,03%.

Durant la période 2009-2019, la part des fonctionnaires civils au sein de la population s’est située autour d’une moyenne de 1,69 avec une légère tendance à la baisse depuis 2016.

Toutefois, l’effectif budgétaire des fonctionnaires civils de l’Etat a connu un certain repli depuis cette même année,sous l’effet conjugué de deux facteurs : lancement de l’opération de recrutement des enseignants au niveau des Académies régionales de l’Education et de la
Formation (AREF), et départs massifs à la retraite pour limite d’âge ou anticipés du personnel de ministère de l’Education nationale.

Défense Nationale, le département qui emploie le plus 

Au titre du Budget Général, le rapport note que 25.572 postes ont été créés pour l’année budgétaire 2019, dont 200 postes ont été réservés au profit des personnes en situation d’handicap. Dans ces recrutements, le département de la Défense Nationale est le premier en termes d’effectifs recrutés (9000), suivi de l’Intérieur (8100) puis de la Santé (4000). « En effet, la priorité a été nettement accordée aux départements de sécurité et à caractère
social pour satisfaire leur besoin en ressources humaines nécessaires », est-il
expliqué.

Au cours de cette dernière décennie, il a été procédé à la création de 241.124 postes budgétaires, auxquels s’ajoutent 7000 postes créés au niveau des AREF pour le recrutement des enseignants.
Durant la même période, 71% des postes créés ont été affectés aux départements de l’Education et de l’Enseignement Supérieur, et de la Santé.

En détail, près de 32% des postes budgétaires ont été créés durant 2009-2019, dont 76.080 postes affectés au département de l’Intérieur, et ce, afin de doter les différents services de sécurité de moyens humains nécessaires pour le maintien de l’ordre public et la sécurité des citoyens.

Près de 29% des postes budgétaires créés, soit 69.364 postes, ont été affectés aux départements de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur au titre de ladite période, et ce, sans oublier les 70.000 enseignants recrutés aux AREF pour combler le déficit en ressources humaines enregistré au niveau des différents établissements scolaires.

Le nombre total des postes créés pour le recrutement des cadres (échelle 10 et plus) dans les différents départements s’élève à 107.805 postes, ce qui représente 44,7% de la totalité des créations intervenues au cours de cette période avec une moyenne annuelle de 9.800 postes.

Quant au personnel d’exécution classé aux échelles inférieures ou égales à 6, le nombre total de postes créés a atteint 88.884 postes, soit une proportion de 36,9% et une moyenne de 8.080 postes par an.

19.717 postes supprimés

Toujours selon ledit rapport, 19.717 postes budgétaires ont été supprimés en 2019. 60% de ces postes relèvent du département de l’Education Nationale, 12 et 11% relèvent des départements de l’Intérieur et de la Santé, et 3% relèvent du département des Finances.
Par catégorie d’échelle, la suppression des postes occupés par le personnel d’exécution (échelles inférieures ou égales à 6) représente plus de 15,4% du total des
suppressions.

Pour le personnel de maîtrise, classé dans les échelles 7 à 9, 14,5% des postes ont été supprimés durant 2009-2019.
Les suppressions des postes budgétaires occupés par les cadres (échelles supérieures
à 10) représentent plus de 70% de l’ensemble des suppressions effectuées au titre de cette période.

A souligner enfin que les dépenses du personnel sont passées, entre 2009 et 2019, de 74,03 milliards de dirhams à 112,16 milliards, soit une hausse de 51,51 % sur la même période, et une évolution moyenne de 4,24 % par année.

A. CHANNAJE

La contractualisation en perspective

Mauvaise nouvelle pour les jeunes diplômés à la recherche d’emploi dans la Fonction publique. Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, cité par un confrère arabophone, a annoncé récemment, lors d’une rencontre à Casablanca, que les nouvelles recrues de l’Administration publique ne seront plus intégrées directement dans la Fonction
publique.

« La nouvelle tendance du gouvernement consiste à généraliser la contractualisation et le recrutement à l’échelle régionale, et ce, dans le cadre de la mise en oeuvre de la régionalisation avancée et du déploiement de la charte nationale de la déconcentration administrative », explique note confrère, ajoutant que tous les concours de recrutement des fonctionnaires seront lancés, à l’avenir, au niveau régional…

Repères

Masse salariale : 11,5% du PIB en 2021
Dans un rapport sur l’évaluation du système de la Fonction publique, la Cour des Comptes estime que la répartition territoriale du personnel connaît des disparités entre les régions. En dehors de la région de Rabat-Salé-Kénitra qui connaît un taux d’administration de 27,8%, certaines régions se situent sensiblement au-dessus de la moyenne nationale, comme celle
de Draâ-Tafilalet qui affiche un taux de 18,3‰. A l’extrême, les régions du Sud connaissent les taux les plus élevés, avec 37,7‰ dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra et 26,7‰ à Dakhla-Oued Eddahab. L’institution prévoit même qu’à l’horizon 2021, la masse salariale continuera à augmenter en termes nominaux. « …Le poids de la masse salariale dans le
PIB va passer de 11,84% en 2016 à 12% en 2018, avant de baisser légèrement à partir de 2019 pour s’établir à 11,5% en 2021 », souligne la Cour des Comptes.


1759 concours depuis 2012

Les départements ministériels ont procédé depuis 2012 à l’organisation de 1759
concours pour pourvoir 109.189 postes budgétaires, soit près de 63 postes ouverts
en moyenne par concours.
Le ministère de l’Education nationale et le ministère de l’Intérieur ont organisé respectivement 683 et 136 concours pour pourvoir 38.601 et 34.541 postes budgétaires
ouverts au titre de cette même période.
Le ministère de la Santé a organisé 81 concours pour pourvoir 14.313 ouverts
au titre de la même période.
Au titre du 1er semestre 2019, le nombre de postes mis en compétition a dépassé 4196 postes pour 134 concours organisés, soit une moyenne de 31 postes par concours.