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Actu Maroc

La réconfortante marche des guérisons

Evolution du Covid-19 au Maroc


Rédigé par Oussama ABAOUSS Jeudi 16 Avril 2020

Le nombre de personnes guéries du coronavirus est chaque jour plus important que celui des personnes décédées. Zoom sur une tendance qu’on espère définitive et irréversible.



Des guérisons au goût de victoire. Ph. AFP
Des guérisons au goût de victoire. Ph. AFP
S’il y a un marqueur qui intéresse au plus haut point le grand public, davantage même que celui relatif aux décès, c’est bien le nombre des guérisons. À chacune des conférences de presse quotidiennes du ministère de la santé, cet indicateur est guetté, analysé et interprété. Pendant les premières semaines de l’épidémie, le nombre de personnes guéries a quasiment toujours été inférieur à celui des décès. Or depuis quelques jours, s’est manifestement installée une nouvelle tendance dans laquelle le nombre de personnes guéries prend de plus en plus d’ampleur (voir infographie) donnant ainsi matière à plus d’optimisme et de réconfort. Ce renversement de tendance -que l’on espère définitif et irréversible- rassure dans un contexte où l’infection par le coronavirus était devenue la hantise terrifiante de tout un chacun.

« J’ai été bien soigné »

« Dès l’annonce des résultats du premier dépistage, j’ai senti de la peur et de la panique. Je vivais dans le moment présent. Je ne pensais plus au lendemain. J’ai mis de côté mes rêves, qui me paraissaient fades et insignifiants » explique Tijani, un infirmier qui a pu remporter la bataille contre le coronavirus. Le jeune homme qui a souhaité garder son anonymat ne souffrait d’aucun symptôme au moment du dépistage. Pris en charge par l’hôpital de Saïdia, le jeune infirmier a été mis sous traitement pendant à peine quelques jours.

Une semaine après son admission, Tijani a été déclaré guéri suite à deux tests PCR négatifs du Covid-19 fait dans un intervalle de 24h. «J’ai été bien soigné » avoue le jeune infirmier qui, revenu chez lui, regagne ses forces et certainement aussi, ses rêves.

Guérison d’un bébé de 3 mois

Des personnes dans le même cas que Tijani sont chaque jour plus nombreuses. Si toutes n’ont pas eu la chance de guérir puis quitter l’hôpital aussi rapidement, plusieurs sont néanmoins des exemples de remissions qui permettent de renforcer les espoirs. C’est notamment le cas du plus jeune malade du Royaume, un bébé de 3 mois, qui a également pu se rétablir il y a quelques jours. Admise à l’hôpital universitaire de Fès dans un état critique -causé par des troubles respiratoires graves- puis assistée par respiration artificielle dans le service de réanimation, la petite fille a vaillamment remporté sa bataille contre le covid-19. Le 12 avril, sous l’ovation du staff médical, la petite Sama a quitté le CHU de Fès où elle a été hospitalisée pendant 16 jours.

Le bout du (bon) tunnel ?

Les personnes avancées dans l’âge ont également leur « modèle de l’espoir ». Le directeur de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, avait annoncé en fin de semaine dernière la guérison d’une femme âgée de 96 ans. Ces exemples de guérisons rassurent les craintes de millions de citoyens marocains. D’autres informations ont également apporté du baume aux coeurs. C’est notamment le cas de la déclaration faite mardi 14 avril pour annoncer la remise à zéro du compteur des malades dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra après la guérison des quatre personnes qui étaient atteintes par le virus. Tous ces signes positifs ne peuvent que confirmer les bonnes décisions prises par les autorités sanitaires du Royaume. S’il est raisonnable de commencer à envisager les prochaines mesures et étapes de déconfinement, il n’en reste pas moins que des milliers de personnes continuent à lutter contre la maladie…

Les spécialistes affirment que des milliers de décès ont été évités au Maroc grâce à la rapidité de réaction des autorités sanitaires. Notre pays est cependant encore dans la deuxième étape de l’épidémie. Le confinement et le respect des mesures instaurés sont plus que jamais primordiaux pour éviter un renversement de tendance qui reste théoriquement possible car le pic de l’épidémie dans notre pays n’a -jusqu’à preuve du contraire- pas encore été atteint. S’il n’est à ce jour pas permis de crier victoire, il est important de diffuser l’espoir. L’espérance de guérir est déjà la moitié de la guérison, avait un jour dit Voltaire.

Oussama ABAOUSS

3 questions à un malade guéri du

« Tous les soins se sont fait gratuitement »
 
M. Tijani est un jeune infirmier spécialisé basé dans l’Oriental qui a pu se rétablir après avoir été infecté par le Covid-19. Il nous raconte son expérience.

-Quand avez-vous su que vous étiez atteint par le Covid-19 ?

C’était le 25 mars dernier. De retour d’Espagne où j’étais en congé avec des amis, je suis allé reprendre mon service à l’hôpital. Le ministère de la Santé avait exigé un dépistage du personnel soignant de tous les hôpitaux du royaume, arrivant de l’étranger. Je n’avais senti aucun malaise et n’avais manifesté aucun symptôme. Pourtant, contrairement à mes autres collègues, le résultat du dépistage a montré que j’étais positif au Covid-19.

-Que s’est-il passé ensuite?

Après avoir vu mon cas, les médecins de l’unité m’ont demandé de rester chez moi. Le même jour, la protection civile m’a ramené à l’hôpital de Saïdia où j’étais mis dans une chambre individuelle d’isolement. Une analyse sanguine, l’électrocardiographie (ECG) et la radiographie pulmonaire m’ont été faits. J’ai commencé ensuite le traitement, qui était à base de l’azithromycine que je prenais une fois par jour et de la chloroquine, deux fois par jour.

-Comment s’est déroulée votre rémission ?

Après une semaine, j’ai refait un deuxième test PCR du Covid-19 qui s’est révélé négatif. 24 heures après ce deuxième test, un troisième test a été effectué. Résultat : négatif également. Ce qui m’a permis de sortir de l’hôpital. Tous les soins se sont fait gratuitement : je n’ai rien payé de ma poche. L’ambulance de l’hôpital de Saïdia m’a ramené ensuite chez moi pour un confinement à domicile d’au moins 14 jours. On m’a demandé de continuer le même traitement encore 10 jours.

Receuillis par S.K.