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La fête de tous les sacrifices


Rédigé par LA RÉDACTION le Mardi 27 Juin 2023



La fête de tous les sacrifices
Malgré les contraintes titanesques qu’il implique pour les budgets déjà très éprouvés des ménages marocains, et même s’il a failli être annulé comme ce fut le cas en 1963, 1981 et 1996 en raison de la conjoncture économique actuelle marquée par la sécheresse et l’inflation, l’Aïd Al-Adha qui est par ailleurs appelé Aïd El Kbir (Grande fête) est et restera la plus importante fête du calendrier religieux de notre pays.

Malheureusement, l’Aïd dans sa cuvée 2023, comme celui d’ailleurs de 2022, a un fort goût d’amertume accentué par la cherté de la vie et les difficultés financières auxquelles fait face la majorité des ménages marocains. Au moment où la mesure du panier de consommation atteint des seuils jamais égalés dans notre pays, la célébration de l’Aïd pour ceux qui peuvent se la permettre devient en effet une véritable gageure dont les impacts sur l’équilibre budgétaire des familles risquent de perdurer toute l’année.

Achat des moutons dont les prix ont flambé tout autant que ceux des accessoires et de la multitude de produits consommables sans lesquels l’Aïd ne peut pas se faire, habillement pour les enfants et même pour les parents, frais et faux-frais annexes qu’on a souvent tendance à sous-estimer mais qui n’en demeurent pas moins de sérieuses charges pour les bourses éprouvées… Telles sont les dépenses qui donnent des insomnies à des millions de Marocains avant, pendant et après l’Aïd, sans toutefois parvenir à ébranler leur foi et leur volonté de perpétuer une tradition dont le caractère obligatoire découle plus du fait social que religieux.

Faut-il s’en désoler et appeler à plus de retenue financière ne serait-ce qu’en cette période de «moutons maigres» ? Ou faut-il, au contraire, s’en réjouir et profiter de l’Aïd comme une occasion unique de solidarité sociale et un précieux levier de redistribution des richesses, favorisant l’écoulement de l’argent vers les strates les plus démunies de la société, notamment dans le monde rural et les régions enclavées ? La question reste posée, mais la posture idéale se situerait sans doute entre ces deux tendances et consisterait à promouvoir un réel esprit de tempérance en vue de prévenir le gaspillage, le surendettement et tous les regrettables excès et sacrifices auxquels nos fêtes donnent souvent lieu. Mabrouk l’Aïd malgré tout et bonne fête à toutes et à tous.



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