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La jurisprudence hébraïque marocaine a très longtemps été régie par des dahirs royaux alaouites, et ce, afin de permettre aux citoyens marocains de confession juive de bénéficier d'un système judiciaire qui leur soit réservé. Ses préceptes et enseignements mosaïques sont si authentiques qu'ils plongent leurs racines dans le Talmud.
Toujours à ce propos, la constitution de 2011 renforce la place prépondérante de l'identité juive dans les initiatives royales et gouvernementales depuis l'arrivée au pouvoir de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l'été 1999.
En effet, chaque année, le ministère marocain de la Justice effectue des visites à la chambre hébraïque du tribunal civil de Casablanca afin de tâter le pouls de l'institution et de ses éventuels besoins en matière de droits.
Aussi, le gouvernement répond-il toujours présent dès lors qu’il est question de réhabiliter le bâtiment du Tribunal civil de la Cité blanche, classé en tant que patrimoine national dans la catégorie « monument historique ». C’est, d’ailleurs, en cet honneur qu’en 2020, le ministère a inauguré une nouvelle plaque portant le nom de la Chambre rabbinique en arabe et en français.
Cet attachement aux instances juives du Royaume passe par, aussi, une intensification effective des séances de communication avec les responsables judiciaires et administratifs des différents services judiciaires, ainsi que par le contrôle et le maintien de l'état des palais de justice. Cet engagement du Souverain marocain envers la communauté juive est manifeste dans l'ensemble de ses discours royaux.
Pour reprendre les termes du président de la chambre, le juge rabbin Joseph Israël, qui siège au tribunal depuis 1987, la chambre rabbinique est compétente en matière de statut personnel des Marocains de confession juive, notamment en ce qui concerne les mariages, les divorces et les testaments.
«Nous sommes particulièrement fiers au Maroc d'avoir une chambre hébraïque qui émet des sentences au nom de Sa Majesté le Roi », a-t-il précisé, avant de poursuivre qu’il s’agit purement et simplement d’une réalisation qui témoigne à plus d’un égard de l'unicité du modèle marocain, étant donné que même en Israël, il n'existe qu'un tribunal civil laïc.
Houda BELABD
«Habayit Sheli », ma patrie, ma maison …
Habayit Sheli est une plateforme qui a récemment été mise en ligne pour l'accompagnement juridique des Juifs marocains, lors de leur retour au Maroc. En 2021, Me Mourad Elajouti, avocat basé à Casablanca et président du Club des avocats marocains, a mis sur pied "Habayit Sheli", qui signifie "ma maison" en langue hébraïque. Il s'agit d'une plateforme numérique proposant un soutien juridique aux juifs marocains de retour au Maroc et aux investisseurs israéliens.
Initiée dans le prolongement de la reprise des relations entre le Maroc et Israël, qui n'a pas manqué de relancer les échanges commerciaux et aériens entre les deux pays, cette démarche revêt plusieurs aspects, à commencer par l'accompagnement des juifs marocains ayant des difficultés juridiques au Maroc, ainsi que la mise en place d'un guide de l'investisseur en hébreu.
