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L’informel…piètre sanctuaire des classes démunies


Rédigé par Saad Jafri le Mardi 4 Août 2020



Bien que le Maroc ait pu enregistrer une progression annuelle moyenne modeste du PIB par habitant durant la dernière décennie (2,3% contre 3,4% au cours de la précédente), il n’a toujours pas décroché le ticket lui permettant de se hisser vers des tranches supérieures de la catégorie des pays à revenus intermédiaires. Un état des lieux difficile à digérer, surtout que plusieurs pays ayant été au même niveau ont pu au cours des vingt dernières années sortir de la tranche inférieure de cette catégorie, selon le dernier rapport annuel de Bank Al Maghrib.

Cette progression déplorable de l’économie nationale a eu comme conséquence la rareté des opportunités de travail décent dans le Royaume, amenant ainsi des milliers d’actifs, majoritairement jeunes et principalement issus des classes démunies, à s’orienter vers des emplois informels et précaires. Selon un rapport récent de l’Organisation Internationale du Travail, le poids de l’emploi informel au Maroc frôle les 80%. Une estimation qui rejoint les résultats des enquêtes du Haut-Commissariat au Plan en la matière.

L’actuelle pandémie du Coronavirus a été un révélateur brutal de cette tendance qui est clairement ressortie du pourcentage d’aides sociales octroyées à ce même secteur informel via le fonds spécial Covid, estimé par Bank Al Maghrib à plus de la moitié de la population.

Cela dit, maintenant que SM le Roi Mohammed VI a appelé à l’élaboration d’une vision pragmatique globale, qui permettra entre autres d’intégrer le secteur informel dans le circuit légal, le gouvernement se doit de sortir de sa logique attentiste pour rétablir ne serait-ce qu’une partie du capital confiance des Marocains. Ces derniers dénoncent une économie désintégrée, subordonnée et rentière, dominée par des entreprises étrangères et des monopoles locaux. Autant d’anomalies qui ont pour corollaire le chômage, la pauvreté, la marginalisation et bien d’autres maux qu’il est grand temps de traiter.

Saâd JAFRI



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