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Actu Maroc

L’effet « Coronavirus » influence-t-il le passage à la seconde phase ?

Refonte du régime de change


Rédigé par N. BATIJE Lundi 9 Mars 2020

A compter d’aujourd’hui, lundi 9 mars, le Maroc entame la seconde phase de la refonte de son régime de change et tend vers plus de flexibilité de sa monnaie nationale.



L’effet « Coronavirus » influence-t-il le passage à la seconde phase ?
Les autorités monétaires marocaines procèdent à un élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5% par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d’un panier de devises composé de l’euro et du dollar à hauteur, respectivement, de 60% et 40%.

Cette décision, prise par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, après avis de Bank Al-Maghrib, enclenche donc la seconde phase de la réforme du régime de change et s’inscrit aussi dans le prolongement du processus de flexibilisation du dirham initié en janvier 2018.

A travers un communiqué de presse, le département des Finances, en tant qu’autorité monétaire, affirme que les objectifs assignés à la première phase ont été atteints et que cette seconde phase est entamée dans un contexte macro-économique et financier interne favorable, marqué notamment par un niveau approprié des réserves de change, une inflation maîtrisée, une dette publique soutenable et un secteur financier solide.

Et dire que, jusqu’à une date toute récente, les autorités monétaires marocaines, la Banque centrale notamment, à chaque fois qu’elles étaient sommées par les Institutions de Bretton Woods d’amorcer une nouvelle étape de la réforme du régime de change, se barricadaient derrière la réalisation préalable d’un certain nombre de prérequis. Ces derniers ont-ils été, entretemps, concrétisés ?

Les dessous d’une « manoeuvre »

Ce qui sûr c’est qu’avec le recul nécessaire, l’on se rend compte alors de la réelle portée des propos formulés tant par l’Argentier du Royaume que par le Wali de Bank Al-Maghrib lors de la conférence de presse donnée en présence de la Directrice Générale du FMI, en visite officielle au Maroc du 17 au 20 février 2020 dans le cadre de la préparation des prochaines assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale, prévues à Marrakech en 2021, et dans le cadre aussi d’entretiens avec la partie marocaine à propos d’un certain nombre de sujets dont la pertinence-timing de plus de flexibilisation du cours de change du dirham et du devenir de la ligne de précaution et de liquidité. (Cf : « L’OPINION » du 24 février 2020).

Le ministre des Finances, après avoir rappelé que les autorités monétaires marocaines avaient fait, en janvier 2018, le choix souverain d’entamer la première phase de la réforme du régime de change, a mis l’accent sur le caractère volontariste de ce processus graduel dans la mesure où la monnaie nationale ne souffre d’aucun mésalignement par rapport aux fondamentaux et que les indicateurs permettent d’aller relativement plus loin.

Question timing, il appartient à Bank AlMaghrib et au ministère des Finances de « fixer la date de migration vers la deuxième phase», avait alors précisé le ministre de l’Economie et des Finances.

La discrétion est requise

Discrétion oblige, le wali de Bank Al-Maghrib avait alors affirmé que, quelle que soit la date de la deuxième phase de la réforme du régime du change, elle ne sera divulguée qu’après son avènement. Une manière de ne pas retomber dans la situation qui avait prévalu à quelques semaines du démarrage de la première phase de ce processus et qui, rappelons le, s’est traduite par un énorme amenuisement des réserves de change. Et c’est d’ailleurs ce qui justifie que la décision fut prise un vendredi après-midi à la veille de deux jours non ouvrables.

Aussi, convient-il de préciser que ce nouvel élargissement n’est que la seconde phase de la première étape, initiée en janvier 2018, et que les autorités monétaires qualifient de « processus volontaire, progressif et ordonné s’étalant sur plusieurs étapes, à même de renforcer la capacité de l’économie marocaine à absorber les chocs externes, soutenir sa compétitivité et contribuer ainsi à améliorer sa croissance ».

Aussi, faut-il que, conformément à son statut, Bank Al-Maghrib continue, en bon régulateur, de veiller au bon fonctionnement du marché des changes et à la réussite de cette seconde étape.

N. BATIJE








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