L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search


L'Opinion

L'Opinion : Souveraineté décisionnelle


Rédigé par Amine ATER le Dimanche 6 Mars 2022



L'Opinion : Souveraineté décisionnelle
La décision du Royaume de ne pas participer au vote par l’Assemblée Générale de l’ONU, le 2 mars, d’une Résolution exigeant de «la Fédération de Russie de cesser immédiatement d’employer la force contre l’Ukraine» est loin d’être passée inaperçue, notamment au niveau européen. Une posture qui vient confirmer la neutralité de Rabat dans le conflit qui secoue l’Ukraine, où, tout en regrettant l’escalade militaire et en appelant à l’intensification du dialogue et de la négociation pour résoudre le conflit, le Royaume s’est gardé de prendre part à la condamnation de Moscou.

Un choix qui rappelle la position adoptée par la diplomatie marocaine lors de la crise entre le Qatar et l’Arabie Saoudite, qui avait secoué la Moyen-Orient de juin 2017 à janvier 2021. Allant à contre-sens de la tendance générale, le Royaume a maintenu ses liaisons aériennes avec la Russie, exactement comme il l’avait fait pour le Qatar. Une position qui semblait risquée au début de la crise du Golfe mais qui s’est avérée payante à la fin, vu que le Maroc ne s’est finalement aliéné aucune des parties, sans pour autant perdre la face.

Cette posture renseigne, par ailleurs, sur la souveraineté décisionnelle du Royaume qui, loin de s’aligner aveuglément sur les positions occidentales ou autres, vise avant tout à protéger ses intérêts, vu l’évolution de la situation au Sahel et les relations économiques qui lient Rabat à Moscou (tourisme et export d’agrumes). La neutralité du Maroc dans ce conflit s’inscrit également dans la politique de diversification des partenariats stratégiques mise en oeuvre par le Maroc.

En attendant l’évolution de la situation sur le terrain et l’avancée des négociations entre Moscou et Kiev, la numéro 2 de la diplomatie américaine, Wendy Sherman, est attendue au Maroc les 8 et 9 mars dans le cadre d’une tournée régionale, où la question ukrainienne pourrait être abordée.

Reste à savoir si Washington tentera de convaincre Rabat de rejoindre son front contre Moscou ou que la diplomatie US respectera le choix souverain du Royaume, voire appréciera le rôle que peut jouer le Maroc en tant que l’un des rares canaux de communication ouverts et fiables avec la Russie.




Amine ATER 



Dans la même rubrique :
< >

Jeudi 25 Avril 2024 - 16:52 Istiqlal : Les idées ne meurent jamais !