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L'Opinion : La difficile équation des étudiants d’Ukraine


Rédigé par Saâd JAFRI le Lundi 21 Mars 2022



L'Opinion : La difficile équation des étudiants d’Ukraine
«Travaille bien mon enfant et sois sérieux pour devenir médecin ou ingénieur dans le futur ». Voici une phrase familière pour une partie dominante de notre population. Grande ville, campagne ou petit douar… peu importe le milieu social ou le lieu de résidence, les parents aspirent à voir leurs enfants exercer «un métier noble», qui impose la reconnaissance sociale. L’idée du statut social est donc au centre de ce rêve parental qui, avec le temps et par la force des choses, s’installe également dans les méninges des élèves.

C’est ce même statut qui rend l’équation de l’intégration des étudiants marocains d’Ukraine en médecine une mission ardue et pousse les étudiants locaux à monter au créneau, faisant pression sur le ministère de tutelle qui se trouve aujourd’hui entre le marteau et l’enclume.

Des revendications plus ou moins légitimes, au moment où les études en Europe de l’Est sont mal cotées tandis qu’au Maroc la médecine incarne un véritable parcours du combattant et le chemin pour y accéder est parsemé d’épines. Il ne faut donc pas s’étonner de voir les futurs médecins plaider le principe constitutionnel de l’égalité des chances et du mérite. A cela s’ajoute l’encombrement des Facultés publiques et des hôpitaux universitaires, objet de frustration estudiantine depuis des années, sans oublier les places limitées - et très concurrentielles - au diplôme de spécialité…qui renforcent leur grogne.

Mais outre les questions relatives au statut, l’insertion des étudiants d’Ukraine est d’autant plus compliquée vu les contraintes liées à la langue de leur formation initiale qui requiert une profonde mise à niveau, lesquelles s’additionnent au grand problème du décalage des programmes des deux formations.

Ô combien difficile est la mission du ministère de l’Enseignement supérieur dans ce dossier qui n’en est qu’à ses balbutiements. Pour l’instant, les négociations de la tutelle vont bon train avec quelques universités étrangères, mais au niveau national, la situation semble toujours au point mort. Une intégration dans le secteur privé pourrait être vue d’un bon oeil…, car l’option de l’université publique serait le début d’un long feuilleton de protestation.


Saâd JAFRI