Historiquement, l’océan Atlantique a été l’épicentre de l’activité économique mondiale pendant les cinq derniers siècles, en particulier depuis la découverte du Nouveau Monde vers 1500. Le commerce transatlantique a propulsé l’Europe occidentale d’une région périphérique de l’Eurasie à un acteur économique mondial central, entraînant une croissance économique sans précédent entre 1500 et 1800, connue comme la «première grande divergence». Ces dynamiques ont principalement mis l’accent sur les liaisons Nord-Nord, indique un policy brief, Policy Center for the New South (PCNS).
Cependant, la géopolitique actuelle est marquée par l’émergence du Sud dans les relations internationales et d’importants changements économiques et démographiques autour de l’Atlantique. Il est désormais opportun d’élargir la perspective en explorant la «dimension verticale» de l’Atlantique, y compris sa moitié sud, ajoute le rapport. Cette approche permet de considérer l’ensemble de la région non seulement géographiquement, mais aussi comme un espace géostratégique et géo-économique avec ses propres enjeux et défis. Dans ce contexte, la construction d’une relation solide entre le Maroc et les pays d’Amérique latine autour de l’Atlantique Sud peut servir de catalyseur et d’accélérateur pour les échanges politiques et économiques. Les relations entre le Maroc et cette partie du continent sud-américain ont déjà connu un changement notable depuis la visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2004, qui a insufflé une nouvelle dynamique aux liens avec des pays comme le Mexique, le Pérou, le Brésil, l’Argentine et le Chili dans les domaines politique, économique, commercial et culturel, note le Policy center.
Cependant, la géopolitique actuelle est marquée par l’émergence du Sud dans les relations internationales et d’importants changements économiques et démographiques autour de l’Atlantique. Il est désormais opportun d’élargir la perspective en explorant la «dimension verticale» de l’Atlantique, y compris sa moitié sud, ajoute le rapport. Cette approche permet de considérer l’ensemble de la région non seulement géographiquement, mais aussi comme un espace géostratégique et géo-économique avec ses propres enjeux et défis. Dans ce contexte, la construction d’une relation solide entre le Maroc et les pays d’Amérique latine autour de l’Atlantique Sud peut servir de catalyseur et d’accélérateur pour les échanges politiques et économiques. Les relations entre le Maroc et cette partie du continent sud-américain ont déjà connu un changement notable depuis la visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2004, qui a insufflé une nouvelle dynamique aux liens avec des pays comme le Mexique, le Pérou, le Brésil, l’Argentine et le Chili dans les domaines politique, économique, commercial et culturel, note le Policy center.
Rôle fédérateur de l’Atlantique
et les liens économiques
Bien que certains pays d’Amérique latine, tels que Cuba et le Venezuela, soutiennent encore le Polisario, la majorité des capitales de la région appuient le processus onusien visant à trouver une solution juste et sage au con it.
Les idéologies révolutionnaires et anticoloniales des années 1960, qui s’alignaient sur la «République sahraouie» fantomatique, cèdent de plus en plus la place à des discours pragmatiques basés sur le respect mutuel et les intérêts économiques communs, s’alignant ainsi sur la position du Royaume du Maroc. Les clivages politiques et les dynamiques internes en Amérique latine appellent désormais à une approche au cas par cas et à une connaissance plus approfondie de la région. La création d’un espace géopolitique commun entre l’Amérique latine et le Maroc est une stratégie envisagée pour établir des plateformes de dialogue et des marqueurs d’identité partagés. Le caractère fédérateur de l’Atlantique, avec sa portée politique dans les questions de changement climatique, d’énergies renouvelables et de sécurité internationale, peut devenir un puissant vecteur pour intensifier les relations entre le Maroc et ses voisins de l’autre rive. Le renforcement des liens économiques transatlantiques est une stratégie gagnante pour le Maroc, qui voit de nouvelles dynamiques émerger avec le continent américain. Plusieurs pays d’Amérique latine reconsidèrent leur position politique vis-à-vis du Maroc à la lumière des récentes avancées géoéconomiques et géopolitques du pays. Au niveau multilatéral, l’a rmation du caractère atlantique commun pourrait catalyser la construction d’un avenir partagé et la création d’un espace de coopération propice aux échanges économiques et politiques avec l’Amérique latine.
Repenser et affirmer l’appartenance atlantique du Maroc pourrait s’avérer bénéfique sur le plan géopolitique, en créant un cadre de coopération commun entre les deux rives de l’océan. Avec de nombreux verrous stratégiques à l’Est et au Sud, le potentiel de développement d’une doctrine atlantique aux niveaux politico-militaire et socio-économique est judicieux. Le développement d’une industrie pérenne et l’investissement dans des pays d’Amérique latine à fort potentiel pourraient représenter une belle ouverture pour le tissu économique marocain, jetant les bases d’une relation renouvelée qui conduirait à une stabilité politique et économique dans l’espace atlantique, prélude à sa conceptualisation comme zone de coopération Sud-Sud et d’échange.
Échanges Économiques : Moteur de la Percée Marocaine
La coopération Sud-Sud est un choix stratégique pour le Maroc, qui consolide ses relations politiques et diversifie ses partenariats avec les pays du Sud, notamment en Afrique. L’Amérique du Sud occupe également une place importante dans la vision de la politique étrangère marocaine, visant à renforcer l’ouverture du Royaume vers des zones d’importance géopolitique.
La récente percée de la diplomatie marocaine en Amérique latine n’est ni anecdotique ni fortuite, mais le fruit d’un long travail de diplomatie officielle, parallèle et économique visant à faire connaître les positions et les atouts du Maroc dans les différents pays de la région. L’Uruguay, le premier pays latino-américain à établir des relations diplomatiques avec le Maroc en 1959, a engagé une nouvelle dynamique avec Rabat, considérant le Maroc comme une porte d’entrée vers les marchés africains et le monde arabe. Cette avancée est le résultat d’une diplomatie entreprenante et multidimensionnelle.
En plus des efforts des ambassades, des actions de diplomatie parallèle, soutenues et de longue haleine, sont entreprises par les deux Chambres du Parlement et des composantes de la société civile. L’exemple du Brésil, un géant latino-américain et allié historique du Maroc, est édi ant : les exportations de produits marocains vers le Brésil ont connu une hausse phénoménale, passant de 655 millions de dollars US en 2016 à 2,05 milliards de dollars US en 2022. Cet exemple de relations maroco-brésiliennes devrait être reproduit avec d’autres pays d’Amérique latine comme base de la construction d’une interdépendance vertueuse. De même, les échanges commerciaux avec l’Argentine ont atteint 1,5 milliard de dollars US en 2022, soit une augmentation de 48% par rapport à 2021.
Cette stratégie de construction de relations saines basées sur les échanges économiques peut s’avérer fructueuse même avec des pays qui ne sont pas traditionnellement acquis à la cause du Maroc.
Dynamique pro-marocaine
Le Pérou est un exemple éloquent des changements progressifs dans les dynamiques politiques et les relations avec le Maroc, à la lumière des opportunités et des avancées réalisées par le Maroc. Malgré un revirement politique sur la question du Sahara marocain en 2022, où Lima a d’abord retiré sa reconnaissance à la pseudo RASD avant de la reconnaître à nouveau un mois plus tard, le contexte alimentaire du Pérou met en évidence l’importance d’un partenariat avec le Maroc. Selon un rapport de la FAO d’août 2022, la moitié de la population péruvienne, soit 16,6 millions de personnes, est en situation d’insécurité alimentaire modérée, et plus d’un habitant sur cinq, soit 6,8 millions, est en situation d’insécurité alimentaire sévère. La logique politique suggérerait que le Pérou, en pleine crise alimentaire, se tourne vers des partenaires ables capables de l’aider. Le Maroc, en tant que porte-étendard de la sécurité alimentaire, disposant de fortes capacités d’exportation d’engrais et d’une expertise en gestion des sols, devrait être un partenaire crucial pour Lima. La construction de partenariats ables et la mise en avant de l’utilité économique du Maroc pour les pays sud-américains sont au cœur de cette stratégie de reconquête diplomatique et politique du continent. La question du Sahara est centrale dans l’approche marocaine, agissant comme la boussole guidant la politique étrangère du Royaume. En Amérique latine, les liens économiques ont permis de faire bouger les lignes dans plusieurs pays, une dynamique positive renforcée par une diplomatie offi cielle et parlementaire active. Ces efforts devraient être complétés par le rapprochement des peuples et des échanges culturels soutenus, notamment autour de la communauté hispanophone marocaine, qui peut rapidement dépasser la frontière linguistique sur ce continent. Avec plus d’un million et demi de locuteurs en 2018, le Maroc est le deuxième pays non hispanophone, après les États-Unis, à compter le plus grand nombre de personnes ayant des notions d’espagnol sans que ce soit leur langue maternelle.
L’Atlantique Sud : Une Région d'Avenir
L’Atlantique Sud constitue un espace stratégique reliant l’Afrique à l’Amérique du Sud, redevenu central grâce à ses ressources naturelles, à l’essor de la coopération Sud-Sud et à la réorientation géopolitique vers le Sud. Il est à la fois une zone commerciale, un pôle de développement et une plateforme de partenariats avec l’Asie. La souveraineté maritime, la sécurité océanique et le refus de militarisation sont essentiels à son rôle de catalyseur entre continents. Par ailleurs, avec la maritimisation du commerce mondial, l’Atlantique Sud pourrait devenir un nouvel espace de dialogue NordSud. Face aux enjeux climatiques, migratoires et économiques, une approche pan-atlantique s’impose. Le dialogue entre l’Afrique et l’Amérique latine, notamment avec le Maroc, y prend une importance croissante dans la construction d’un nouvel ordre géopolitique mondial.
L’Atlantique Sud : Sécurité et Vision d'Avenir
Sur le plan sécuritaire, l’Atlantique Sud reste, pour l’instant, en marge des grandes tensions géopolitiques mondiales telles que le con it indo-pakistanais ou la rivalité en Mer de Chine. Toutefois, l’activisme diplomatique croissant de la Chine et son intérêt pour la sécurité maritime mondiale pourraient, à terme, attirer d'autres puissances vers cette zone. Face à cette perspective, le développement économique est essentiel pour assurer la stabilité et prévenir les causes profondes de l’instabilité et de la violence dans la région.
Le Maroc, fort de son ancrage stratégique en Afrique, défend une vision fondée sur des partenariats durables, équilibrés et mutuellement bénéfiques. Sa politique de coopération Sud-Sud, notamment avec l’Amérique latine, vise à faire de l’Atlantique Sud un nouveau pôle de coopération. Le Roi du Maroc a souligné l’importance de construire un partenariat multidimensionnel entre le monde arabe et l’Amérique du Sud, en misant sur les ressources naturelles, les investissements, le commerce et l’implication des opérateurs économiques publics et privés.
Malgré ce potentiel, les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Amérique latine restent limités, et une méconnaissance mutuelle persiste. Pour y remédier, la création de forums Sud-Sud et d’initiatives transatlantiques apparaît cruciale pour renforcer les liens et construire un sentiment d’appartenance partagée.
La réactivation de l’Initiative tri-continentale atlantique de 2009, tenue au Maroc, pourrait offrir un cadre propice à cette ambition. Cette initiative avait déjà mis en lumière les bouleversements systémiques actuels et l’urgence d’une gouvernance collective renouvelée, incarnée par un « nouveau Sud » plus affirmé. Dans cet espace, longtemps dominé par les puissances du Nord, l’émergence d’acteurs africains et sud-américains s’impose aujourd’hui comme une nécessité stratégique.
Le Maroc, fort de son ancrage stratégique en Afrique, défend une vision fondée sur des partenariats durables, équilibrés et mutuellement bénéfiques. Sa politique de coopération Sud-Sud, notamment avec l’Amérique latine, vise à faire de l’Atlantique Sud un nouveau pôle de coopération. Le Roi du Maroc a souligné l’importance de construire un partenariat multidimensionnel entre le monde arabe et l’Amérique du Sud, en misant sur les ressources naturelles, les investissements, le commerce et l’implication des opérateurs économiques publics et privés.
Malgré ce potentiel, les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Amérique latine restent limités, et une méconnaissance mutuelle persiste. Pour y remédier, la création de forums Sud-Sud et d’initiatives transatlantiques apparaît cruciale pour renforcer les liens et construire un sentiment d’appartenance partagée.
La réactivation de l’Initiative tri-continentale atlantique de 2009, tenue au Maroc, pourrait offrir un cadre propice à cette ambition. Cette initiative avait déjà mis en lumière les bouleversements systémiques actuels et l’urgence d’une gouvernance collective renouvelée, incarnée par un « nouveau Sud » plus affirmé. Dans cet espace, longtemps dominé par les puissances du Nord, l’émergence d’acteurs africains et sud-américains s’impose aujourd’hui comme une nécessité stratégique.