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International

Kosovo : L'OTAN décide l’envoi de renforts après les heurts


Rédigé par L'Opinion Mercredi 31 Mai 2023

L'Otan a annoncé mardi l'envoi de nouvelles forces dans le nord du Kosovo, où des protestataires serbes se sont rassemblés devant une mairie, théâtre de heurts qui ont fait une trentaine de blessés parmi des casques bleus.



"Le déploiement de forces supplémentaires de l'Otan au Kosovo est une mesure de prudence pour s'assurer que la Kfor (la force emmenée par l'Alliance dans l'ex-province serbe) dispose des capacités dont elle a besoin pour maintenir la sécurité", a déclaré l'amiral Stuart B. Munsch dans un communiqué publié à Naples, en Italie.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a condamné des attaques "inacceptables" lors d'une conférence de presse à Oslo.
L'Union européenne, qui fait office de médiateur entre les deux anciens ennemis depuis plus d'une décennie, a appelé Serbes et Kosovars à "désamorcer les tensions immédiatement et sans condition".

La situation est volatile depuis plusieurs jours dans le nord du Kosovo, où vit une importante minorité serbe.
Les centaines de manifestants serbes qui s'étaient rassemblés mardi devant la mairie de Zvecan ont quitté les lieux, mais ont promis d'y revenir dès le lendemain matin, rapporte une correspondante de l'AFP.

Après les violents heurts de lundi, des soldats de la Kfor en tenue anti-émeutes avaient placé une barrière métallique autour du bâtiment municipal pour empêcher les manifestants d'y accéder. Trois véhicules blindés de la police kosovare étaient également sur place.
 
Un accès de fièvre qui dégénère
 
Les Serbes ont boycotté les municipales d'avril dans ces villes, ce qui a abouti à l'élection de maires albanais avec une participation de moins de 3,5%.
Ces édiles ont été intronisés la semaine dernière par le gouvernement d'Albin Kurti, le Premier ministre de ce territoire en très large majorité peuplé d'Albanais, malgré les appels à la retenue lancés par l'UE et les Etats-Unis.

La Serbie, soutenue par ses alliés russe et chinois, n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008 par son ex-province, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais.

Les relations entre Belgrade et Pristina vont de crise en crise.
Quelque 120.000 Serbes vivent au Kosovo, sur 1,8 million d'habitants. Environ un tiers d'entre eux habitent dans le nord du Kosovo.

Les manifestants réclament le départ des maires albanais jugés "illégitimes" tout comme celui de la police kosovare.
La situation avait déjà dégénéré vendredi lorsque les maires étaient venus prendre leurs fonctions.

Lundi, dans un nouvel accès de fièvre, des manifestants serbes ont tenté de forcer la porte d'entrée de la mairie de Zvecan mais ont été repoussés par les forces kosovares.
La Kfor avait ensuite tenté de séparer les deux parties avant de commencer à disperser les manifestants les plus violents.

Les protestataires avaient répliqué en lançant des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov en direction des soldats.
Dix-neuf soldats hongrois et 11 italiens ont été blessés dans ces heurts, a annoncé la Kfor dans un communiqué, précisant qu'ils souffraient notamment de "fractures et des brûlures causées par des engins explosifs incendiaires improvisés".

"Trois soldats hongrois ont été blessés par des armes à feu", selon la même source.
Au moins 52 personnes ont été blessées dans les rangs des manifestants serbes, dont trois grièvement, a dit le président serbe Aleksandar Vucic.
Belgrade a ordonné à l'armée serbe de se placer en état d'alerte maximale, comme cela a été régulièrement le cas ces dernières années.
 
Un calme fragile
 
La police kosovare a décrit la situation comme étant "fragile mais calme" et appelé les habitants "à ne pas tomber dans le piège des appels aux manifestations violentes et aux provocations".

Le président serbe a rencontré mardi à Belgrade les ambassadeurs de la Quinte, cinq puissances membres de l'Otan qui observent de près les Balkans occidentaux, mais annoncé qu'il allait aussi s'entretenir avec les représentants de la Russie et de la Chine.
En attendant, Moscou a appelé l'Occident à "enfin mettre fin à sa propagande mensongère et à arrêter de rejeter la responsabilité des incidents au Kosovo sur les Serbes poussés au désespoir".

Après sa rencontre avec les diplomates occidentaux, Aleksandar Vucic a appelé les cinq puissances à faire pression sur Pristina pour lui faire accepter ce qu'il a qualifié de "petite condition".

"Je ne peux pas croire que les pays occidentaux les plus puissants ne parviennent pas la faire remplir", a-t-il dit dans une vidéo sur Instagram, citant "le retrait du nord du Kosovo des forces spéciales policières de Pristina et la mise à l'écart de faux maires qui ne représentent vraiment personne".

L'OTAN condamne les attaques et appelle à la désescalade

Le secrétaire général de l'Otan a condamné mardi les attaques "inacceptables" commises par des manifestants serbes contre la force de paix de l'Alliance au Kosovo, appelant Pristina et Belgrade à agir pour une "désescalade".

"Nous condamnons fortement ces attaques non provoquées contre nos troupes dans le nord du Kosovo" qui ont fait une trentaine de blessés parmi les soldats de la KFOR, a déclaré Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse à Oslo.

"La violence fait reculer le Kosovo et toute la région" et met en péril les aspirations des pays des Balkans à se rapprocher de l'Otan, a-t-il averti.

Pour le chef de l'alliance occidentale, "Pristina et Belgrade doivent prendre des mesures concrètes pour une désescalade de la situation : s'abstenir de tout nouveau comportement irresponsable et s'engager dans le dialogue facilité par l'UE, qui est la seule voie pour une paix durable".

L'Otan avait déjà annoncé mardi l'envoi de nouvelles forces au Kosovo où des manifestants serbes sont toujours rassemblés devant une municipalité du nord du territoire, Zvecan.
La ville a été le théâtre lundi de heurts qui ont fait une trentaine de blessés parmi les soldats internationaux, italiens et hongrois notamment, et une cinquantaine parmi les protestataires.








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