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Culture

Jalil Tijani : Karma Caméléon showman


Rédigé par Rime TAYBOUTA le Jeudi 28 Avril 2022

Après avoir sévi à Marrakech et à Rabat, l’humoriste Jalil Tijani a clôturé sa tournée marocaine à Casablanca où il s’est produit les soirées du mercredi 27 et du jeudi 28 devant un public toujours aussi nombreux que conquis. Nous y étions.



Il ne faut pas lui demander s’il est plutôt Gad, Jamel ou Kebbour, car il n’est ni l’un, ni l’autre mais plutôt tous ceux-là et bien d’autres à la fois. Tel est Jalil Tijani, Showman caméléon doté d’une impressionnante capacité de mimétisme et d’imitation qui lui permet d’embarquer le public dans un voyage introspectif où s’enchaînent des personnages bigarrés, très représentatifs du patchwork social marocain.

A travers son spectacle « Jeux de société », Jalil endosse aussi le rôle de fin chroniqueur des singularités culturelles et sociétales du Maroc qu’il décortique et caricature avec finesse et beaucoup d’humour, sans crispations ni provocations. Tantôt conteur, tantôt imitateur et parfois même prestidigitateur, l’humoriste s’inspire beaucoup de son vécu pour façonner ses spectacles dont la dimension autobiographique est pleinement assumée.

« Dès mon enfance, le rire m’a beaucoup aidé à m’intégrer dans la société marocaine et m’a toujours facilité de me faire des amis. Forcément, j’en ai gardé quelques traces et des souvenirs qui remontent lorsque je suis sur scène», nous dit-il sur un ton espiègle. Né à La Haye, avant que sa famille ne parte au Canada où il passe une bonne partie de son enfance, Jalil retourne au Maroc à l’âge de dix ans.

A Rabat où la famille Tijani s’installe, le jeune garçon fait l’essentiel de sa scolarité au Lycée Descartes. Il y décroche son baccalauréat puis s’envole vers la France, précisément à Lyon où il suit des études en hôtellerie. A 23 ans, il est convaincu que la voie de l’art est faite pour lui et décide de se lancer dans le monde des spot-lights. Commence dès lors une quête de savoir et d’apprentissage qui le mène à Paris où il suit des cours de théâtre.

Happé par l’exubérance culturelle et artistique de la « Ville Lumière », il s’y installe définitivement dès 2015. «Même si j’ai grandi loin du Maroc, j’ai toujours gardé une connexion directe avec mes racines et mon pays d’origine dont je garde des souvenirs fabuleux et dont la société est ma principale source d’inspiration. C’est un peu mon karma », tiens à préciser Jalil Tijani. Un attachement qui devient évident lorsqu’on sort de son spectacle à l’ambiance fortement typée et connotée, mais étrangement très peu stéréotypée car magistralement portée par un habile et très hilarant humour situationnel. Telle est la prouesse de Jalil Tijani qui parvient à enchaîner les clichés sans jamais verser dans le voyeurisme vulgaire.

Jonglant avec brio entre personnages issus des classes populaires et d’autres plus ou moins représentatifs d’une certaine bourgeoisie marocaine, Fassie de préférence, l’humoriste embarque le public dans une joyeuse cour des miracles humoristique qui révèle toute la palette de son riche talent.

A la fin d’un spectacle haletant où l’on peine à admettre qu’il était seul sur scène, Jalil offre au public un savoureux bonus sous la forme d’extraits, en avant-première, de son futur spectacle. D’emblée, la galerie de personnages déjà suffisamment garnie semble s’enrichir de nouveaux profils, très probablement inspirés de sa dernière tournée au Maroc. «Oui, mes nouveaux sketchs seront inspirés de mon entourage et des situations et des personnes que je croise ici et ailleurs », assume l’artiste avant de prévenir : «Peut-être que vous en serez».



Rime TAYBOUTA







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