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Investissement/CRI : Nouvelle feuille de route pour booster les affaires


Rédigé par Anass MACHLOUKH Mercredi 1 Février 2023

Devant les députés, Aziz Akhannouch a promis une nouvelle génération de réformes du Climat des Affaires. Une stratégie indispensable pour en finir avec le marasme de l’investissement.



Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a pris part, ce lundi, à la séance mensuelle dédiée à la Politique générale à la Chambre des Représentants. Une occasion pour lui de faire le point sur la politique gouvernementale en matière d’investissement qui demeure l’un des maillons faibles de l’économie nationale. Force est de constater que le rendement de l’investissement demeure limité par rapport aux efforts consentis par le Royaume. Bien que le Maroc investisse 30% de son PIB (un taux supérieur à la moyenne internationale), les retombées en termes de croissance sont modestes. L’Etat demeure le principal investisseur dans l’économie, en accaparant les deux tiers de l’investissement global. En effet, le gouvernement s'est fixé l'objectif  "d'inverser la répartition actuelle de l'effort d'investissement, de telle sorte que l'investissement privé soit à parité avec l'investissement public d'ici 2026. D’où la nécessité de pousser le secteur privé à prendre plus d’initiatives. Le gouvernement a identifié le mal : le climat des affaires n’est pas encore assez incitatif.
Devant les députés, Aziz Akhannouch a fait part de la volonté de l’Exécutif d’améliorer davantage le climat des affaires, en envisageant d’élaborer une nouvelle feuille de route à l’horizon de 2026. Akhannouch a promis une nouvelle génération de réformes qui s’articulent autour de trois objectifs principaux, à savoir la simplification des procédures administratives, l’amélioration de l’accès au foncier et à la commande publique, et la facilitation de l’accès au financement. 

Cette nouvelle feuille de route est perçue comme un complément de la Charte de l’Investissement qui a été votée par les deux Chambres du Parlement. Le Chef du gouvernement a souligné la nécessité de la mise en œuvre pleine et entière de la nouvelle charte, dont la vocation est d’encourager les exportations et d’avancer dans le chantier d’industrialisation par substitution aux importations. La Charte, rappelons-le, propose des primes sectorielles et régionales aux entreprises afin de les encourager à investir.
 
Akhannouch met la main sur les CRI

Pour veiller à ce que la charte donne les effets escomptés, les centres régionaux d’investissement seront placés sous l’autorité directe du Chef du gouvernement, a fait savoir Aziz Akhannouch, précisant que les préfets et les walis auront la compétence de réviser les décisions des centres régionaux en cas de refus des dossiers. En parallèle, l’Exécutif entend continuer la simplification des procédures, dont 22 ont été simplifiées jusqu’à présent. Ceci a abouti à réduire de 45%, en moyenne, le nombre de documents exigés des investisseurs. Pour rappel, les subventions accordées aux projets peuvent aller jusqu’à 30% du montant global.

En parallèle, l’Exécutif compte sur la plus-value du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, doté d’une enveloppe de 45 milliards de dirhams, dont 15 milliards fournis par l’Etat. L’opérationnalisation du fonds est d’ores et déjà conçue, sachant que ses domaines d'intervention ont été identifiés.
 
Accélération de l’industrialisation

Concernant l'investissement industriel, Aziz Akhannouch est revenu sur le bilan de son gouvernement qu’il juge positif. Il s’est réjoui du fait que l’Exécutif ait augmenté le montant de l’investissement public à un niveau record (300 MMDH). A cet égard, il a donné un aperçu sur le bilan de la Commission des Investissements qui, affirme-t-il, a signé 84 conventions d’investissement d’un volume total de 64 MMDH. Un montant qui devrait générer 10.250 emplois directs et 33.000 emplois indirects.

Aziz Akhannouch s’est félicité aussi des réalisations de l’industrie automobile et aéronautique, rappelant que le Maroc a franchi le cap de 100 milliards de dirhams d’exportations de voitures en 2022.  Une performance qui dépasse de 35% celle enregistrée l’année précédente. Idem pour les exportations des pièces aéronautiques qui ont augmenté de 40% fin novembre 2022 par rapport à la même période l’année précédente.

Cette performance s’inscrit dans le cadre d’un dynamisme palpable des exportations industrielles, dont le volume a atteint un niveau record, selon le Chef du gouvernement. En fait, elles ont atteint environ 339 milliards de dirhams, soit une hausse de 35%.

Le Chef du gouvernement a fait part de la volonté du Maroc de développer ces deux industries dans les années à venir pour faire du Royaume une «plateforme compétitive au niveau mondial». Raison pour laquelle l’Exécutif a fixé trois objectifs, à savoir l’amélioration du taux d’intégration locale, l’association du capital marocain dans les projets industriels et la décarbonation.

L’Exécutif affiche des ambitions similaires pour d’autres secteurs tels que l’outsourcing et veut capitaliser les acquis actuels. Ce secteur, jugé prometteur, contribue à la création de 120.000 opportunités d'emploi, et contribue à hauteur de 14 milliards de dirhams de la valeur des exportations. En outre, l’industrie pharmaceutique est également inscrite sur la liste des secteurs prioritaires pour le gouvernement.

 
Anass MACHLOUKH