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Interview avec Xavier Reille : « L’entreprise sera plus performante si les talents féminins sont valorisés »


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 14 Décembre 2021

Depuis le lancement de la plateforme #Morocco4Diversity, plus de 36 chefs d’entreprises marocaines se sont engagés dans des actions concrètes pour promouvoir les talents féminins dans les entreprises.



- Pour soutenir le rôle des femmes dans le monde du travail et leur contribution économique, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Société Financière Internationale (IFC) ont organisé, mardi 7 décembre, une rencontre sur le thème «le renforcement de la participation économique des femmes pour une économie plus résiliente et plus inclusive». Quels sont les tenants et aboutissants de cette coopération ?

- Nous sommes très fiers de notre partenariat avec la CGEM. L’idée est d’établir une plateforme pour améliorer l’employabilité des femmes (la participation des femmes dans la valorisation des talents féminins dans l’entreprise. Pour ça, il faut une dynamique où les chefs d’entreprises s’engagent sur différents aspects pour employer plus de femmes et les promouvoir pour qu’elles n’arrivent pas à un plafond de verre, et qu’elles soient capables de progresser.


- A cette occasion, la plateforme #Morocco4Diversity, qui vise à sensibiliser et à mobiliser les entreprises marocaines sur la question de l’égalité professionnelle, est mise en exergue. Quels effets sont escomptés ?

- C’est une plateforme accessible à tous les chefs d’entreprises qui rejoignent notre idée que l’entreprise sera plus performante si les talents féminins sont mieux valorisés. Notre plateforme vise à échanger les meilleures pratiques et expériences entre entreprises : comment on emploie plus de femmes, et comment on les aide à progresser. Nous avons organisé cinq webinaires où on a partagé ces bonnes pratiques, à la fois au niveau du Maroc et au niveau international.

Nous sommes heureux de voir que plus de 36 chefs d’entreprises marocaines se sont engagés à des actions concrètes pour promouvoir les talents féminins dans les entreprises. Moi même je m’y suis engagé. Je suis content de voir que parmi les personnes qui se sont engagées, il y a de grandes entreprises comme l’Office chérifien des phosphates (OCP) mais aussi de très petites entreprises qui sont situées au nord, sud, est et ouest du Maroc.


- Quel est l’effet de la hausse du taux d’activité des femmes sur la croissance économique nationale?

- Le chiffre qui interpelle est la chute du taux d’employabilité des femmes qui est de 18,6% contre 35,5% pour les hommes. On sait très bien qu’inverser cette tendance a trois avantages. C’est le bon moment pour le Maroc pour faire bouger les lignes. On le comprend, ça représente une triple opportunité : des gains du PIB estimés à 39,5% en réduisant les écarts dans l’emploi entre les femmes et les hommes ; une meilleure valorisation des talents féminins avec un impact positif pour l’entreprise et pour les familles (les 2 salaires d’un ménage qui favorisent le développement de la classe moyenne et l’ascension sociale).


- Comment expliquez-vous la baisse du taux d’emploi des femmes et la hausse de celui des hommes ?

- Pour des raisons liées principalement à la culture. Il est important que la femme reste à la maison. Peut-être c’est valorisé que la femme soit une bonne mère de famille, surtout quand elle a des enfants. Ce sont des données culturelles qui ne sont pas propres au Maroc. Il y a aussi des données de sécurité dans les moyens de transport en commun, où elles peuvent être harcelées ou menacées. Le troisième problème est le manque de crèches pour garder les enfants. Il y a aussi le fait que beaucoup de métiers soient mentalement inaccessibles aux femmes.


- Comment renforcer l’autonomisation des femmes en matière économique ?

- Pour nous, autonomiser c’est qu’elles soient plus maîtresses de leur destin et développement. Il y a différents aspects pour y arriver : l’opportunité d’avoir un travail ; l’accès au financement ; l’accès au marché du travail ; l’accès à l’éducation. La bataille est gagnée pour ce dernier aspect, compte tenu des résultats au baccalauréat où les filles ont les meilleures notes. Idem dans les universités.


Recueillis par Safaa KSAANI








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