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Interview avec Soufiane Hamaini : «Une équipe nationale de Kitesurf boosterait la discipline »


Rédigé par Mina Elkhodari Mercredi 17 Août 2022

Alors que la 7ème édition de Dakhla Downwind Challenge se poursuit jusqu’au 20 août, Soufiane Hamaini, président de l’Association marocaine du kitesurf, considère que cette rencontre servira de porte-drapeau pour ce sport au Maroc. Interview.



Soufiane Hamaini, président de l’AMKS
Soufiane Hamaini, président de l’AMKS
- Vous avez commencé ce sport depuis votre jeune âge, comment est née votre passion pour le kitesurf en particulier ?

- J’ai découvert le kitesurf à ses débuts au Maroc en 1999, précisément à Essaouira, quand j’avais 15 ans. Trois ans plus tard, je me suis lancé dans le kitesurf comme amateur pour en faire ma profession après. J’ai passé 10 ans d’entraînement pour percer dans ce sport et participer dans des championnats mondiaux. En raison de la rareté du matériel, mais surtout de sa cherté, j’ai pratiqué en mode freestyle pendant 12 ans et j’ai pu décrocher le quatrième classement mondial. Cela dit, les conditions favorables qu’offre la ville d’Essaouira, passage incontournable des grands champions du monde, m’ont facilité la tâche pour exceller en un minimum de temps.


- D’après votre long chemin parcouru à l’international, quelles sont, d’après vous, les difficultés auxquelles les amateurs de ce sport font face ?

- Je pense que les difficultés d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’auparavant. J’ai commencé ce sport à ses débuts, donc il fallait développer ses compétences mais aussi chercher des personnes et sponsors qui feraient confiance à une activité dans son état embryonnaire au Maroc. J’avoue que ce n’était pas du tout facile de décider de faire sa carrière dans un sport nouveau, sans savoir s’il allait se développer ou mourir dans les petits clubs. De plus, le matériel n’était pas accessible pour tout le monde en raison de sa cherté.

Le rêve était dur ! Aujourd’hui, je pense que les jeunes désirant se lancer dans le kitesurf n’ont pas les mêmes difficultés. Avec la passion et le courage, ils peuvent exceller à l’échelle nationale et internationale, car les conditions de réussites sont là.


- En tant que président de l’Association marocaine de kitesurf, comment votre association participe-t-elle à la promotion de ce sport au Maroc et ailleurs ?

- Les actions menées par notre association visent principalement à promouvoir le kitesurf à l’échelle nationale et internationale à travers l’organisation de plusieurs étapes de championnat du monde à Dakhla et à Essaouira. De plus, il y a la programmation de journées portes ouvertes au profit des femmes et des enfants afin de les intégrer dans ce sport. D’un autre côté, nous organisons des rencontres et activités de nettoyage de plages en coopération avec d’autres associations du Royaume.


- Dakhla Downwind Challenge connaît dans sa 7ème édition la participation de riders internationaux, en quoi cet événement est important pour les pratiquants de ce sport ?

- Dakhla Downwind Challenge n’est pas une compétition, mais plutôt une aventure organisée chaque année depuis 7 ans. Il s’agit d’une opportunité unique en son genre car elle permet l’échange et le dialogue entre les kitesurfeurs professionnels et les amateurs de ce sport à travers le Monde.


- Selon vous, que faut-il faire pour développer cette discipline au Maroc et produire des champions kitesurfeurs ?

- Je dirai, sans hésitation, la structuration de cette discipline. Pour développer un sport, il faut, d’abord, développer les structures nécessaires pour encourager les jeunes désirant faire carrière. Le développement de ce sport passe par la création de clubs et d’associations pour assurer l’encadrement et le suivi d’enfants et jeunes dans toutes les régions du Royaume. Aujourd’hui, la plupart de riders marocains commencent leur carrière par initiative personnelle, mais, ainsi, on n’attendra jamais le rythme de croisière. J’estime que l’encadrement donnera un nouvel air pour ce jeune sport.


- Si le Maroc abrite aujourd’hui des événements tels que Dakhla Downwind Challenge, que faut-il, selon vous, pour organiser des championnats nationaux dans ce sens ?

- Quand on parle de championnat national, on parle de circuit national de 5 étapes. Je me demande si le Maroc a, aujourd’hui, suffisamment de clubs par exemple pour former et accompagner des jeunes dans 5 villes du Royaume ! Actuellement, on a la Fédération Royale de voile, mais beaucoup de clubs affiliés à cette fédération ne sont pas forcément des clubs de kitesurf. Pour cela, il faut développer des clubs qui seront affiliés par la suite à une fédération propre à cette discipline pour former et accompagner une équipe nationale de kitesurf.
 

Recueillis par Mina KHODARI

Portrait


Un sportif qui bat les records à l’international
 
Né le 21 février 1983 à Essaouira, Soufiane Hamaini est un sportif dans l’âme. « J’ai découvert le kitesurf à mon jeune âge et je n’ai jamais hésité à en faire mon métier », a-t-il indiqué. Soufiane Hamaini est considéré comme l’un des plus grands kitesurfeurs internationaux établissant des records majeurs dans cette discipline à seulement 26 ans. Il est à la quatrième place au classement général mondial. Il est, aussi, le premier athlète du monde arabe à avoir participé aux championnats du monde de kitesurf (2000) et à avoir décroché le titre mondial lors du championnat du monde de kitesurf en France en 2008.

Actuellement, Soufiane Hamaini continue ses entraînements entre Essaouira et Dakhla au Maroc, et Tarifa en Espagne, et suit toujours le circuit mondial de kitesurf, notamment au Brésil, en France, en Grèce, en Italie et, bien sûr, au Maroc. Il est un des membres fondateurs et président de l’Association Marocaine de KiteSurf.

Nada EL ICHATI








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