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[ Interview avec Oussama Tourougui, PDG de la société Atlas Invention ] Le risque d’infections, une préoccupation pour les SMU


Rédigé par Safaa KSAANI Lundi 12 Juillet 2021

La décontamination manuelle d’une ambulance prend du temps, pour cette raison, et pour d’autres, une ambulance équipée de systèmes de dernière génération pour une désinfection automatique a été conçue.



-  Pour la première fois au Maroc et en Afrique, une ambulance est équipée de systèmes de dernière génération pour une désinfection automatique et autonome. En quoi consiste ce système conçu et fabriqué localement ?

- Chaque patient ou malade a une empreinte bactérienne. Les ambulances sont fréquemment contaminées par des micro-organismes infectieux, SARS COV 2, MERS, SARM…excrétés par les patients pendant le transport, ce qui permet le transfert aux patients suivants et aux travailleurs des Services Médicaux d’Urgence (SMU), par contact direct avec les surfaces ou par transmission indirecte via articles médicaux.

Le risque potentiel de transmission d’infections via des surfaces contaminées est une grande préoccupation pour la communauté des SMU et pourrait devenir un problème critique lorsqu’un grand nombre de patients hautement contagieux seraient transportés et lorsque la capacité de décontaminer les ambulances et de les remettre en service dès que possible serait nécessaire.

En 2012, l’InterAgency Board, un groupe de travail composé de responsables de la préparation et de la réponse aux situations d’urgence, a inscrit le développement de systèmes de décontamination rapide pour les ambulances parmi ses priorités de recherche. La décontamination manuelle est fastidieuse et prend du temps et nous savons que le temps pour une ambulance est un luxe dont elle ne peut se permettre, et une contamination persistante est courante même après le nettoyage.

L’irradiation germicide ultraviolette (UVGI) a été proposée pour la première fois au SMU comme méthode de désinfection pour les compartiments des véhicules ambulanciers.


-  Ce processus de désinfection installé dans cette ambulance peut-il s’adapter à tous les véhicules ?

- Oui, le dispositif de désinfection UV utilisé dans les ambulances SMU a été construit sur mesure, pour être adapté au norme et type de véhicules spécialement dédiés au transport sanitaire.


-  Vous avez fabriqué en 2020 des machines de désinfection à ultraviolets, qui est un procédé à la fois rapide et efficace. Quel bilan en tirez-vous ? Est-ce que ce nouveau système de désinfection des ambulances est en lien avec celui utilisé dans les machines de désinfection à ultraviolets développés auparavant ?

-  Nous avons eu un bilan très positif, certes, et nous savons que notre technologie, qui est en avance sur les produits conventionnels, prendra place dans les centres des soins les plus modernes et les plus performants du pays. Tous les professionnels du secteur de la Santé cherchent le meilleur moyen de parvenir à une utilisation économique, rapide, sécuritaire et une efficacité irréprochable.

Il y a une similitude entre les deux systèmes. C’est le principe de la no-touch automated room disinfection (NTD) suivant la Norme marocaine et international NM 03.5.592 / NFT- 72.281. Le système de désinfection pour les ambulances (service d’urgences médicales) a été élaboré suite aux recherches au sein de notre département RD avec la collaboration du pharmacien responsable du projet, M. Tazi Amine.

Nous nous sommes penchés sur les littératures et études de cas outremer (USA, Canada, Europe), suivant le rapport de l’Office of Public Health Preparedness and Response (OPHPR) du Center for Disease Control and Prevention (CDC), de l’Institut national pour la sécurité et la santé au travail (NIOSH), pour arriver avec des solutions fixes et autres mobiles pour pallier les besoins de désinfection des SUM.


- Ce système de désinfection automatique a-t-il suscité un intérêt chez les directeurs et propriétaires des établissements sanitaires au Maroc, et en Afrique ?

-  Au Maroc, nous avons travaillé avec divers organismes tels que les forces auxiliaires, les communes et les entreprises du secteur privé. Nous sommes à l’aube d’une grande conscience collective de la part des professionnels de Santé et des représentants locaux, qui se sont mobilisés pour intégrer les moyens les plus fiables afin de réduire les infections croisées dans leur SMU (ambulances), une barrière en amont pour une réduction des agents pathogènes à un niveau de 99.999%.

En ce qui concerne l’Afrique, nous envisageons d’offrir notre savoir-faire et notre solution à plusieurs organismes tel que Infection Control Africa Network, le collaborateur de The International Society for Infectious Diseases (ISID).
 
Recueillis par Safaa KSAANI
 

Portrait

[ Interview avec Oussama Tourougui, PDG de la société Atlas Invention ] Le risque d’infections, une préoccupation pour les SMU

Pour des machines de désinfection de dernière génération
 
A la tête de la société Atlas Invention, Oussama Tourougui se voit comme un capitaine de navire. Celui qui fixe le cap et montre la direction à suivre. Ce jeune Fassi, né en 1981, a eu son Baccalauréat en 1999. Il choisit ensuite de poursuivre ses études universitaires à Montréal, où il décroche un Master en sciences économiques. Il est rentré au Maroc en 2009, en vue d’y investir.

Premier projet entre les mains : la société ULTRAMARE. Créée la même année, cette société est dédiée à la fabrication du matériel de désinfection dans le domaine agricole.

« On est les pionniers au niveau national qui fabriquent des atomiseurs contre les bactéries dans l’arboriculture. Parmi les produits réalisés dans ce domaine, nous comptons des machines turbines de désinfection et d’entreposage. D’autres appareils verront le jour prochainement », nous promet-il.

Après avoir accumulé une riche expérience, Oussama Tourougui décide de créer, il y a près de trois ans, une autre société, spécialisée dans la technologie innovante. Il s’agit d’Atlas Invention. Son parcours universitaire poursuivi à l’étranger lui a enseigné l’importance des nouvelles technologies dans le développement de nos vies.

« Au Canada, j’ai pu voir et me familiariser avec la nouvelle technologie. Je trouvais qu’il fallait mettre une division spécialisée dans tout ce qui est nouveau », nous explique ce jeune quadra.
 
S. K.